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Arbre

Le Temps des Rêves

Avatar de Brumepin Brumepin Mode Lecture - Citer - 02/07/2014 22:41:26

Je ne vois plus les couleurs.
Il manque du cyan, du jade et du grenat dans ma vie.
Un peu de feu, et un peu de chaleur aussi.

J'vois mon environnement en monochrome.
Du gris. Peu de blanc et beaucoup de noir.
Je crois que cette histoire est en train de se teindre en soir.
Je crois que cette histoire est en train de s'éteindre ce soir.
C'est noir.
Tout est noir.
Puisque tu pars.

Je ne vois plus le temps.
Il n'y a plus de soleil, plus de pluie ni même de vent.
Juste un blizzard en forme de tornade
Qui vient de me retourner le ventre.
Les minutes durent plus longtemps,
Elles durent tellement
Que je les envoie faire lanlaire
Chez les journées qui n'en finissent pas
De traînasser leur hiver.

Il ne restera plus rien,
Tu comprends.
Ici et même nulle part
Parce que tu pars.

Alors, nous allons mourir.
Si ce n'est pas déjà fait.
Tu me tues.
Et je me tais.
Parce tu nous as tué.
Et je suis mort !
Enfin, je crois.
C'est l'hiver et je suis mort de toi !
Car tu t'es tuée pour moi.

Mais toi, tu y crois !
Tu crois à la vie.
À ce qu'elle nous a donné.
À ce qu'elle nous a pris.
Aux hommes qu'elle délivre
Et aux autres qu'elle enferme,
Et tu leur cries
À eux et à moi
Qu'il faut tenter de vivre !

Je t'aime.

Alors, dis-moi.
Puisque tu pars.

C'est quoi ces manies.
C'est quoi cette incohérence !
C'est quoi cette arrogance !
C'est quoi cette insolence !

Ces réponses que tu offres
À ces appels qui me dérobent à toi.
Ces chimères que tu dessines
Très loin, très loin de moi.
Je sais.
C'est la lueur opaline.
La lumière que tu ne vois pas.
La promesse que nous avons oubliée au détour d'un méandre.
La preuve que nous avons déchirée un soir d'hiver.
La photo sépia de nous deux en train de se ternir.
L'évanescence de nos mains en train de se tenir.

Alors vas-t-en, vas-t-en !
Puisque tu pars.

Mais pense à revenir,
Je crois que je t'attendrai.

Avatar de poulix poulix Mode Lecture - Citer - 03/07/2014 09:42:31

J'aime !
On sent qu'il y a quelque chose de fort à exprimer et à recevoir.
Quelques critiques cependant pour que tout ça "coule" un peu mieux.

"et du grenat dans ma vie" --> j'enlèverais "dans ma vie" qui fait de trop.
le mot "environnement" me gêne parce qu'il est, je pense, trop connoté "écologie" de nos jours ^^

"Il n'y a plus de soleil, plus de pluie ni même de vent. " --> enlever le "ni même" ?

"Il ne restera plus rien,
Tu comprends.
Ici et même nulle part
Parce que tu pars.
"
--> j'aime beaucoup ! (enlever le même ? Quoi ? J'ai un problème avec le mot "même" ? ^^)

"Parce tu nous as tué. " --> manque le "que" (ou remplacer par"car" ? )

"C'est quoi ces manies.
C'est quoi cette incohérence !
C'est quoi cette arrogance !
C'est quoi cette insolence !"
--> pour celui qui ne connaît pas l'histoire du poème, c'est très surprenant, cette violence tout à coup. Je n'arrive pas à savoir si j'aime ou non.

"Très loin, très loin de moi. " --> j'aime bien mais ça me fait peut-être un peu trop penser au poème Barbara de Prévert ("au fil de l'eau sur Brest, au loin très loin de Brest"Clin d'oeil

"la lueur "opaline"" fait un peu trop "tiens ! Un mot poétique !" et n'est pas forcément indispensable selon moi...

"Alors vas-t-en, vas-t-en !
Puisque tu pars. "
--> spécial coup de coeur ! L'idée de ces deux vers est absolument géniale et ça sonne bieeeen !

Avatar de Dahij Dahij Mode Lecture - Citer - 03/07/2014 18:17:28

C'est un beau poème. Sans trop de description, ton texte m'a fait voyagé, j'ai vu un même paysage sublime et désolé. Mais il pourrait gagner en fluidité et force !

Je suis d'accord avec poulix sur ses remarques.

Surtout sur cette strophe:

C'est quoi ces manies.
C'est quoi cette incohérence !
C'est quoi cette arrogance !
C'est quoi cette insolence !


J'aime bien cet aspect "crachat" si je peux me permettre. Ce n'est pas tant la violence que la manière de l'exprimer qui me gêne. Ces trois rimes sont un peu simples et le vocabulaire un peu trop fort (ou soutenu... je ne sais pas trop)


Je crois que cette histoire est en train de se teindre en soir.
Je crois que cette histoire est en train de s'éteindre ce soir.


Une belle nuance, presque imperceptible.


Il n'y a plus de soleil, plus de pluie ni même de vent.
Juste un blizzard en forme de tornade
Qui vient de me retourner le ventre.


Poulix n'aime les "mêmes" et moi j'ai du mal avec les "qu'". L'action perd un peu de sa force je trouve.

Pourquoi pas: Un blizzard en forme de tornade / me retourne le ventre.

Et la strophe "Je ne vois plus le temps" est elle vraiment nécessaire ? Elle donne une impression d'introduction je trouve.

La photo sépia de nous deux en train de se ternir.
L'évanescence de nos mains en train de se tenir.


"en train de", les deux à la suite. Après je ne vois pas trop comment l'exprimer autrement... C'est vrai que c'est pas facile. Un participe présent bof...

Sinon j'ai une proposition: La photo sépia de nous deux, ternis (mais la y'a plus l'idée d'écoulement). Ou alors: L'évanescence de nos mains jointes/ensembles/liées.


Alors, nous allons mourir.
Si ce n'est pas déjà fait.
Tu me tues.
Et je me tais.
Parce tu nous as tué.
Et je suis mort !
Enfin, je crois.
C'est l'hiver et je suis mort de toi !
Car tu t'es tuée pour moi.


J'ai bien aimé les jeux de mots, de sonorités qui transmette bien le ressenti.

Avatar de naniquolas naniquolas Mode Lecture - Citer - 04/07/2014 12:38:50

Pour ma part j'aime beaucoup le voyage, je suis d'accord pour supprimer les "mêmes", mais pas d'accord avec Dahij en ce qui concerne les pronoms relatifs, je ne trouve pas qu'il y en ait trop.
En revanche, j'ai un peu de mal avec la fin. Pas grand-chose, la nuance du "je crois" est bien, mais j'ai l'impression d'une fin trop abrupte. A cause de l'impératif, peut-être ? Pourquoi pas

"Et si tu reviens,
Je crois que je t'attendrai"

Avatar de MKL MKL Mode Lecture - Citer - 22/07/2014 19:27:23

Je l'ai relu sans "l’environnement" pour pouvoir partir dans tes vers. Globalement je rejoins mes compères et je n'ai pas ressenti la longueur

Avatar de Lune Lune Mode Lecture - Citer - 31/07/2014 21:28:01

Hello ! Je n'ai pas lu les commentaires précédents...
J'ai bien aimé ce poème, on sent une force compacte qui chercher à jaillir et à nous toucher entre/derrière les mots !

"Juste un blizzard en forme de tornade" : je ne suis pas convaincue du "en forme de"

Avatar de Zinzolin Zinzolin Mode Lecture - Citer - 04/08/2014 20:08:21

J'ai été embarquée par la force de ton texte ! Je suis juste moins convaincue par les deux strophes sur la mortt et la vie au milieu, plus banales à mes yeux que le reste. Mais comme elles débouchent sur un nouveau souffle, je ne peux pas non plus les rejeter complètement.
J'aime bien la fin même si je préfère la grade tirade qui précède. Et l'image de la photo sepia déchirée est très belle...

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Juste une suggestion, tu en fais ce que tu veux. Ce titre m'évoque vraiment la chanson de Goldman et ça me perturbe. Tu penses que tu pourrais changer juste le titre, sans toucher au refrain qui lui passe très bien dans le contexte ?

Avatar de isallysun isallysun Mode Lecture - Citer - 28/01/2017 14:42:25

une belle progression dans ce texte