Version 2:
Elle brodait et bricolait
des fenêtres
sur le passé
Je revois ses mains encore
tracer le patron
de ses mises en abyme
Dans un placard miniature
de carton et de verre
des parfums de perles
Elle aimait tisser, encadrer
mettre la vie
en boîtes
Elle aimait les choses en grand
pour les rapetisser
Ses mains
figeaient la course du temps
De fil en aiguille
un souvenir en image
devenait une fenêtre
sur un instant
et maintenant
Notre histoire
c'est une pile de cartons
où gisent
des cadres à recoller
sur la jetée des anges
qui nous ont veillés
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Elle brodait et bricolait
des fenêtre sur le passé
Je revois ses mains encore
couper le patron
de ses mises en abyme
Dans un placard en miniature
sur des étagères en carton
des parfums de perles
derrière une vitre
Elle aimait tisser, encadrer
mettre la vie
en boîtes
Elle aimait les choses en grand
pour les rapetisser
Entre ses mains
la réalité
qui s'use sans arrêt
devenait une fenêtre
sur un instant
De fil en aiguille
un souvenir en image
Avec ses mains elle écrivait
sans stylo, ni papier
pour se rappeler
Notre histoire
c'est une pile de cartons
où gisent
des cadres à recoller
sur la jetée de nos souvenirs
J'ai adoré jusqu'à "pour les rapetisser". C'est le genre d'image qui me plaît, avec un style léger et grave à la fois, un brin incongru, tout ce que j'aime (le poème aurait presque pu s'arrêter là).
L'image de la strophe suivante me parle un peu moins, j'ai du mal à visualiser. Je pense que "la réalité" c'est quelque chose de trop large pour devenir une fenêtre, sur un instant qui en plus fait partie de la réalité. Bref, belle image mais mon cerveau ne peut pas la former. Je mettrais bien "l'instant" au lieu de "un instant".
Ensuite, j'ai commencé à sortir un peu du poème :
De fil en aiguille
un souvenir en image (pour moi un souvenir c'est déjà plus qu'une image). Pourquoi pas "Un souvenir, une image" ?
Avec ses mains elle écrivait
sans stylo, ni papier
pour se rappeler
Notre histoire
(je trouve ce qui est au-dessus un peu maladroit. Et puis l'image de l'écriture et l'importance du souvenir historique ne colle pas vraiment avec ce que j'avais perçu du début, plus un plaisir de collectionneuse démiurge)
c'est une pile de cartons
où gisent
des cadres à recoller
sur la jetée de nos souvenirs (ce dernier vers ne me parle pas du tout, je trouve qu'on a perdu le ton du départ pour aller vers une espèce de généralisation mélancolique, c'est peut-être un peu trop. Et puis syntaxiquement c'est un peu confus je trouve : des cadres à recoller sur la jetée, gisent sur la jetée, ou pile de carton sur la jetée ?)
Merci pour ce poème !
Merci pour ce commentaire naniquolas, j'y vois plus clair.
C'est vrai que j'ai un peu forcé à partir de "De fil en aiguille" du coup la deuxième partie du poème est effectivement un peu vague, générale. Et la fin un peu floue et maladroitement mélancolique je dirais.
Le poème pourrait s'arrêter à "rapetisser" comme tu le dis et je pense que je vais le retravailler dans ce sens en essayant d'intégrer la strophe :
Entre ses mains
la réalité
qui s'use sans arrêt
devenait une fenêtre
sur un instant
Je vais la préciser. Le concept de "réalité" étant un peu vague en effet.
Merci en tout cas pour ces idées
J'aime la version telle qu'elle est. Pour moi, ça a coulé tout seul, sans heurt. De la mélancolie calme, concrète et simple.
Je crois que j'aime beaucoup ton style en ce moment Dahij ^^
Juste au visuel, je trouvais l'ensemble étrange suite au nombres de vers différent.
Puis à les lecture j'ai compris, et les pauses sont pile où il faut. J'aime beaucoup le cadre non-brisé du texte, le ressenti est juste, appuie où il faut.
Wouah ! Même coup de coeur que pour la "pile de cartons" ! C'est simple, doux, concentré et plein d'images en même temps...
Je n'ai pas été gênée par la fin, moi non plus, mais je repasserai commenter si tu fais quelques changements.
Je viens de me rendre compte que je n'avais pas répondu a vs commentaires depuis le temps ! Je m'excuse.
Merci beaucoup, ça fait plaisir (: Du coup j'hésite à modifier le poème. Je ne sais pas. je pense que je vais modifier quelque vers, raccourcir peut être un poil. Et je verrais bien. C'est encourageant en tout cas, merci (:
J'ai retravaillé le poème (cf premier post)
Je n'y comprends pas grand-chose, mais j'aime vraiment beaucoup cette deuxième version ! J'adore toujours le début, la suite me perd un peu plus, mais les images sont délicates et se complètent bien, et la fin nous dépose en douceur. Chapeau !
Je n'ai pas relu l'ancienne version mais celle-ci me parle énormément. C'est très frais, aucun mot n'est vraiment attendu là où tu le places, j'aime beaucoup !
Merci à vous deux, vos commentaires me touchent. J'ai beaucoup écrit autour de ce texte, sur ce texte, cherchant les mots justes pour raconter cette histoire. Ça me rassure que d'autres que moi puisse y trouver (à défaut d'un sens) une sensibilité (et je trouve même que c'est bien mieux !) (:
Dahij
Mode Lecture -
Citer - 28/04/2014 09:25:58
