Le Temps des Rêves

Elle lui avait offert un pot à fleurs
Un tout petit pot en argile
Un petit pot rempli de terre

Posé dans l'entrée
Sur le meuble
Sans une graine, sans un germe, sans un seul petit bourgeon

« Prends-en soin.»
Elle avait semé ces mots avec les doigts de son regard
Alors il en avait pris soin : un peu d'eau chaque matin

Un printemps, une jonquille y fleurit
Une minuscule jonquille avec une jupe verte
Une odeur de citron
Et un corps de demoiselle
Tous les matins un sourire
Toutes les nuits une présence
Quelques mauvaises herbes aussi
Au joli nom d'adventices
Des courants d'air et des oiseaux derrière la porte
Un peu d'eau
La fenêtre grande ouverte
Des pétales couleur de paille
L'eau qui s'efface
Un peu de terre qui se craquelle
Le temps qui passe
Et de nouveau un pot de terre
Un tout petit pot en argile
Un petit pot rempli de terre
Un petit pot rempli de rien

J'ai beaucoup aimé les images et les mots coulent tous seuls. Par contre, je n'ai pas trop aimé ce vers :

"Car il avait compris qu'il avait entre les mains quelque chose de plus précieux qu'un bouquet de fleurs coupées"

Et puis à la fin il me manque un petit quelque chose, que j'ai du mal à définir, mais pour une fois la simple contemplation de ce pot qui fleurit puis flétrit ne me suffit pas, j'aurais voulu sentir un regard un peu plus interprétatif, un peu moins neutre sur la fin (pourtant d'habitude j'aime ça mais bon, les mystères de la poésie...).

Je suis d'accord avec la remarque de Nani, d'autant plus que la longueur de cette phrase casse un peu le rythme assez enlevé de ton texte.
Mais sinon, c'est un beau moment de fraîcheur, de légèreté, un peu de délicatesse et des images qui parlent et intriguent à la fois. J'adore !
Et je suis pas d'accord pour la fin, je le trouve très bien comme ça... (Mais peut-être qu'une proposition me plaira plus encore, je sais pas.)

Oh ! Tiens ! Merci Zinzo... j'avais oublié que j'avais écrit ce texte !
Après "repos" du poème, je suis d'accord qu'il faut enlever cette phrase trop longue. (c'était presque l'origine du poème et j'y tenais donc plus que de mesure : je m'en vais l'enlever et la sauver dans mon microblog !)
Et puis j'en ai profité pour modifier un tout ptit peu l'avant fin. Histoire de l'amener un peu moins brutalement. Z'en pensez quoi ?

J'en pense que la fin coule tout aussi bien (mieux ?) de cette manière, c'est plus expliqué sans être plus explicatif. J'aime vraiment la fraîcheur de ce texte ! ça sent le printemps à pleines narines !

Salut à vous,

N'ayant pas connu la première version honte sur moi ! eh bien j'aime beaucoup ce texte il coule tout seul et se laisse apprécier
Merci pour ce joli moment

Pareil ! Ça me touche plutôt

et lu à Durcet, c'était parfait j'avais beaucoup aimé les images et les odeurs qu'évoquaient le texte !

J'aime bien ce texte, surtout la fin (:


Un printemps, une jonquille y fleurit

Je trouve que "au printemps" inscrirait plus le vers dans la narration et l'idée de temps qui passe.

Le temps qui passe

Je trouve que là il est dommage de réduire le temps qui passe au temps qui passe.
Jusque là, tu nous a déjà parlé du temps qui passe sans nous le dire: "une jonquille y fleurit", "Tous les matins un sourire / Toutes les nuits une présence". Du coup je trouve ce vers un peu gênant dans la totalité. Peut être même qu'on en a pas besoin. Il n'apporte pas plus de sens que le vers précédent. Et on comprend bien le vers suivant.


Bref, j'en fais beaucoup pour pas grand chose là. Très beau texte en tout cas. Une simple et belle image (:

Magnifique, Dahij ! (Et j'adhère avec la critique)

Magnifique, Dahij ! (Et j'adhère avec la critique)

edit : désolé, double post ne semble pas vouloir se supprimer...