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Arbre

Le Temps des Rêves

Avatar de Brumepin Brumepin Mode Lecture - Citer - 24/08/2013 10:22:53

La neige tombait en épais flocons sur la ville assoupie. Régulièrement des charniers humains ponctuaient la route qui y menait. La bataille de Nartgotten n'avait épargné personne. Femmes et enfants reposaient parmi leurs maris et leurs pères. L'odeur fétide de la mort envahissait les poumons et la gorge.
Péniblement, Firelm, vagabond du Grégardal met péniblement un pied devant l'autre. Un vent glacial giflait sa tunique lait cru, refermée par une ceinture de coton noir, fermement nouée contre son ventre. Sa saroual brune prenait l'eau, puis se glaçait à même ses mollets. Le froid pénétrait de plus en plus sa chair. Le temps tournait petit à petit au blizzard.

Le vagabond arriva devant la porte principale de la ville : la porte de Portagrel, éventrée.
Les corps égorgés des gardes, baïonnettes à la main, pistolets dans la bouche et poignards sur le cœur accueillit le vagabond dans un spectacle d'horreur et de désolation. Les chaumières et les chahutes des habitants n'étaient plus que cendres. Les greniers avaient été pillés et les boutiques des grandes avenues mises à sac. Firelm le savait, il arrivait trop tard dans ce déluge de violence. Hier encore, c'était la guerre dans cette ville. Certaines braises étaient encore fumantes, certaines fumées étaient encore épaisses.
Le vagabond parcourut la ville déserte. Les rues pavées de cadavres en putréfaction regorgeaient de ragondins, de chiens d'égouts et de chats félons affamés dévorant les corps des gisants. Des torrents rouges coulaient le long des ruelles pentues. Ces torrents prenaient parfois une teinte jaunâtre, au fur et à mesure que les vessies des morts se vidaient. Il n'y avait plus un seul vivant à Nargotten. Ceux qui l'étaient encore, avaient fuit en laissant la capitale du Grégardal devenir une ville fantôme.

Sans paraître affecté, le vagabond avançait déterminé de ruelles en ruelles, jusqu'à atteindre la place du Roi. Comme il le redoutait, le centre névralgique de la capitale ne fut pas épargné par la bataille. Le panthéon n'était désormais qu'un ramassis de gravats et de poutre. Seul le télescope d'astronomie ressemblait encore à ce qu'il était, dénudé de sa coupole. Tas de ferraille au pied de l'escalier du palais impérial, la tour du guet s'était effondrée balafrant la place de la guilde des marchands jusqu'à l'avenue du Roi Larsa. Les vitraux du bâtiment principal du guet avaient explosé, laissant la cathèdre vide, hostile et dépourvue de toit.
Le vagabond contempla hagard ce qui était jusqu'alors la place la plus importante de l'Unicontar. Un champ de ruines et de cadavres. Le mal qui l'avait détruite, provenait de cette même place, plus particulièrement du palais royal qui, lui, avait échappé au bombardement. Bien qu'intact, la suie des brasiers s'était déposée sur ces pierres blanches. La porte du bâtiment, en forme bulbe, demeurait grande ouverte. Preuve s'il en fallait que les combats avaient été féroces à l'intérieur du palais et que le général Hulmertz était désormais entre les mains des rebelles, désormais réunis à Sidrith Adena.
Firelm avait quitté cette ville une fois qu'il s'était assuré que la guerre était gagnée. Le gouvernement provisoire se mettait en place, il ne voulait pas y assister, la politique l'avait toujours rebuté.
La démarche qui l'amenait à Nartgotthen le concernait personnellement, il n'était plus question de combattre pour quelconque utopie. Son but : trouver un indice qui lui permettrait de retrouver la trace d'Eteerlmin. Le mage avait disparu peu avant la prise de pouvoir d'Hulmertz, son absence avait fait défaut durant les combats. Sans la magie des fées, la confrérie des disciples d'Almonhar n'aurait jamais gagné ce combat.
La disparition d'Eteerlmin n'était pas anodine. La guerre étant finie, il aurait dû revenir. Rien de tout cela n'était pas normal. Quelque chose de bien plus inquiétant qu'une guerre se tramait. Eteerlmin était en train de le découvrir et s'il l'avait déjà découvert, il devait déjà être en train de combattre ce mal. Firelm savait où avait commencé l'investigation de son mentor : dans la bibliothèque corrompue de connaissance. Celle-là même, devant laquelle il se trouvait.
Il se tourna vers un vaste entrepôt, construit de briques écarlates et de charpentes d'acier. Du fait de son architecture, la bibliothèque corrompue de connaissance avait bien résisté aux bombardements elle aussi ; quelques vitres brisées tout au plus. Une fumée noire se dégageait depuis l'extérieur.
Péniblement, Firelm tenta d'ouvrir la porte principale de l'édifice. Il fut vite contraint d'abandonner. Le grand Érudit avait dû bloquer l'entrée par sécurité, de peur que les soldats ne se mettent à saccager les lieux.
Maître Elirion, le grand Érudit était un nain pas plus haut qu'une table mais bigrement savant. Un savoir qu'il avait lui même choisi de mettre à la disposition du public. Un désintérêt qui illustrait parfaitement le personnage. Il était intelligent, sans être capable de faire preuve d'une quelconque logique ou de quelconque machiavélisme. Le paradoxe même d'Elirion résidait là : des connaissances si étendues qu'il était incapable de les connecter les unes avec les autres.
Firelm peinait toujours à trouver une porte d'entrée qui ne soit pas bloquée. Il restait debout devant le grand portail le regard dans le vide, réfléchissant à une solution. Il devait entrer dans cette bibliothèque. C'est alors que l'une des poignées de la grande portes sculptée en cheval se mit à hennir. L'objet vivant semblait sortir d'un profond sommeil. Lorsque les yeux du cheval s'ouvrirent sur la place du roi en ruine, il se mit à bafouiller.

- Qui... qui... qui va-là ?
- Firelm, vagabond du Grégardal, répondit-il sans prendre attention au fait qu'il s'adressait à une poignée de porte.
- Que voulez-vous ? Vous n'êtes pas sans savoir que c'est la guerre ici ?
- C'était la guerre ! Rectifia le vagabond. Elle n'est plus. Hulmertz a été vaincu. Il est jugé à Sidirith Adena.
- Très bien, pourquoi n'y êtes vous pas ?
- Je n'aime pas la politique.
- Ce n'est pas mon problème. Allez trouver de la lecture là-bas. La bibliothèque est fermée jusqu'à ce que la ville soit restaurée, et qu'un nouveau roi soit installé.

Sans rien ajouter d'autre, l'animal se figea de nouveau. Firelm tenta tout de même.

- Je souhaite parler avec maître Elir....

Il n'eut pas le temps de terminer sa phrase, que la gigantesque porte s'ouvrit pour laisser apparaître un petit homme fort vieux, le dos courbé par les années, les yeux cachés derrière d'épaisses lunettes rondes.
Firelm reconnût sans difficulté le maître des lieux, proclamé « Grand érudit » par la célèbre école d'Almonhar. Surpris de le trouver là et soulagé de voir qu'il était encore en vie, Firelm resta sur le pas de la porte enfin rassuré d'avoir trouvé refuge chez quelqu'un en qui il pouvait faire confiance.

- Ne reste pas là comme un ahuri ! Gronda le nain. Entre, je t'en prie.

Firelm s'exécuta. Il pénétra dans la bibliothèque. Le bâtiment n'avait rien mais, les étagères étaient effondrées. Les livres parsemaient le sol et formaient différents tas sur quelques endroits. Des feuilles volantes s'étaient perdue entre les rayonnages. Bien que l'endroit semblait ne pas avoir échappé à la guerre, Firelm fut surpris de constater que le bâtiment ne fut ni pillé ni brulé. Mis à part Maître Elirion, personne n'avait réussi à pénétrer dans ce lieu durant les combats.

- Par quel prodige...
- Un puissant enchantement qu'Eteerlmin m'a enseigné. Une chance qu'il me l'ait appris avant de partir. Je sais juste que le temple et l'observatoire ont été détruit. La bibliothèque est passé à travers les bombes, mais regardez Firelm : elle est impraticable. Mes travaux sur Atalantes sont anéantis. Le temps qu'il me faudra pour tout ranger m'épuisera jusqu'à la mort. C'est une catastrophe, c'est une catastrophe. Témoigna le nain qui semblait tout de même marqué par l'épreuve qu'il venait de subir.
- Estimez-vous heureux ! Vos livres n'ont rien et vous êtes encore en vie.
- Grâce aux dieux, je n'ai rien et personne n'a su pénétrer dans la bibliothèque. Cependant, j'ai tout vu depuis mes fenêtres, Firelm. J'ai dans ma tête la mémoire des massacres. La ville a été mise à sac. J'ai vu les enfants égorgés dans les bras de leurs mères, et les mères violées. Les chaumières et les cahutes brûlées, alors que de vieilles personnes y dormaient encore. Je suis anéanti, comme cette ville. Le temps de me reconstruire, je passerai au trépas.

Les paroles du sage imposèrent un silence gêné chez Firelm, pendant qu'ils déambulaient dans les rayonnages de la bibliothèque. La vue des livres lui rappela sa quête. Firelm rompit bien assez vite le silence qu'avait installé l'Érudit. Le vagabond voulait toucher au but, mais avant toute chose, il fallait être sûr que le vieux nain irait de son côté sans broncher.

- Parlez moi du mandat d'Hulmertz, on dit qu'il faisait régner la terreur dans le Grégardal.
- Effectivement, Firelm. Jamais les paysans de nos plaines n'ont eu pareil tyran pour les gouverner. Je pourrais vous contez bien des choses mon ami. Les exécutions sommaires, les prix du blé qui ont chuté pour nous appauvrir, et l'obligation de chaque seigneur de posséder un bateau pour les intérêts de Portagrel. Oui, il y a bien eu cela. Seulement comme vous le faisiez remarquer à Michu...
- Michu ?
- Le garde de la bibliothèque, à l'entrée.
- Ah... le cheval.
- Le garde, s'il vous plaît.
- Bref.
- Comme vous le faisiez remarquer à Michu, vous ne vous intéressez pas à la politique, alors pourquoi m'en parler Firelm ?
- C'est que...
- Allez droit au but, mon ami. Vous n'avez pas fait tout ce chemin jonché de cadavres à l'odeur pestilentielle pour discuter de politique avec un vieillard de mon espèce.

Firelm resta coi, visiblement confus. Il tenta plusieurs fois de prononcer quelques mots, sans y parvenir. Le grand Érudit lui épargna cette peine, il avait deviné depuis le départ l'objet de la quête de Firelm.

- Vous vouliez me parler d'Eteerlmin, c'est cela ?

Le vagabond hocha de la tête, affirmatif.

- Et pourquoi pensez-vous que je puisse vous être d'une aide quelconque pour le retrouver ?
- Eteerlmin est venu vous rendre visite avant de disparaître.
- Je ne vois pas de quoi vous parlez.
- Vous mentez mal, maître.
- Et pourquoi donc ?
- Vous oubliez que le régent Simashki l'avait chargé d'enquêter sur le complot qui prévoyait sa chute. J'étais au côté d'Eteerlmin durant cette enquête. Quelques heures avant que Hulmertz ne mène son coup d'état, j'avais découvert la supercherie qui allait mener à la chute de l'empire. Je voulais l'avertir, or il s'était absenté pour vous rendre visite à la bibliothèque... On ne l'a plus revu depuis.
- Bien, ami vagabond. Vous étiez à ses côtés, comme vous l'êtes depuis votre naissance. Je vous ferez remarquer qu'il est tout à fait normal de rendre visite à une vieille connaissance avant un long voyage.
- Je n'avais pas pris connaissance de ce long voyage.
- Peut-être qu'il ne vous faisait pas assez...
- Eteerlmin me faisait confiance ! Tonna Firelm.

Firelm sortit son pistolet, le pointa sur le vieillard. Un soupçon venait de germer dans sa tête. Il continua sa phrase. À la vue de l'arme, le bibliothécaire se raidit.

- Le livre qu'il est allé consulter !
- Firelm, ce n'est pas raisonnable.
- Le livre, vieillard !
- Enfin, mon ami un peu de bon sens.
- J'ai du bon sens. L'homme qui m'a élevé, a disparu, je crois qu'il est en danger et je dois le retrouver. Je mets tout en œuvre pour cela.
- Je ne peux pas vous aider.
- Pourquoi ? Vous avez des choses à vous reprocher ? Une compromission avecHulmertz sur la conscience ? Cela m'étonne que vous n'étiez pas assujettis aux autodafés du seigneur d'Izildieu.
- Vous perdez la tête.
- Ceci dit, en terme d'autodafé, je pourrais ajouter mon petit grain de sel.

De son autre main, Firelm sortit une allumette, et la craqua, laissant échapper une flamme rouge qui éclairait son visage à travers l'ombre.

- Alors, Maître, que faisons-nous ? Vous avez le choix. Soit, vous persistez à trahir vos vieilles amitiés, je vous ligote et vous emmène à Sidrith Adena pour un jugement et brûle votre bibliothèque. Soit, vous m'aidez à retrouver Eteerlmin, je vous pardonne et nous reconstruisons ce pays ensemble avec le nouveau roi.
- Bien. Jaugea l'Érudit. De toute manière, rien ne vous arrêtera...

Les deux hommes se considérèrent. Firelm avait de moins en moins confiance en Maître Elirion. Le vagabond commençait à croire que la simplicité d'esprit de ce vieillard était un jeu savamment calculé pour paraître inoffensif. Firelm avait du mal à le croire, mais il doutait de plus en plus. Ce nabot avait très bien pu collaboré avec le général.

- Suivez-moi, invita ce dernier.
- Je vous préviens maître, un seul faux pas et vous rejoignez les morts.
- Très bien, dans ce cas, vous perdrez la trace d'Eteerlmin à jamais.
- Ainsi donc vous savez où il est parti.


L'érudit s'arrêta. Le vagabond avait réussi à le faire parler. Désormais, il était trop tard. Il fallait jouer cartes sur table.

- Écoutez, vagabond, je sais ce que vous êtes en train d'imaginer au fond de vous même. Je veux que vous sachiez que j'ai toujours soutenu le régent. Je n'ai pas collaboré avec le général Hulmertz. À mes dépends, je ne l'ai pas combattu, non plus. Je suis d'une fidélité sans faille à Eteerlmin, et si sa garde m'a laissé tranquille, c'est parce que j'agitais la menace du retour de notre archimage bien aimé à Nartgotthen.
- Vous aviez un moyen de le contacter.
- Évidemment, non. Seulement Hulmertz en avait une peur bleue. Je savais que l'évocation du nom d'Eteerlmin provoquait les angoisses les plus sournoises et les plus profondes dans l'esprit de l'Usurpateur.
- Pourquoi rechignez-vous à ce que je le retrouve, si vous êtes de notre côté.
- Parce que le livre qu'il est allé consulter, se trouve dans la réserve des ouvrages interdits. Avant de partir, Eteerlmin m'a fait juré de n'en parler à personne. Même pas à vous.

Après avoir prononcé ces paroles un silence pesant s'installa. Firelm toisa Maître Elirion d'un regard inquisiteur à la recherche d'un indice qui lui indiquerait que l'érudit se moquait de lui. Or, rien. Firelm prit acte de la gravité des propos que venait de tenir Maître Elirion. Il n'existait désormais que deux possibilités.
La première : Eteerlmin avait découvert quelque chose de bien plus funeste que le complot du général, et la manière de vaincre cette chose se trouvait dans la réserve. Historiquement, il n'existait qu'un seul cas où il avait fallu faire appel à l'un de ces ouvrages. Eteerlmin s'y était donc replongé, Firelm ne savait dans quel but. Dans cette situation, il était compréhensible qu'Eteerlmin ait voulu protéger Firelm. Le mal qu'il combattait, était puissant. Il ne lui serait d'aucune utilité dans cette situation.
La seconde : Maître Elirion se moquait de lui depuis le départ. Il s'agissait là d'un plan visant à l'attirer dans l'un des endroits les plus risqués de l'Unicontar. Si Maître Elirion mentait, à coup sûr, il s'agissait d'un stratagème pour l'éliminer.

- Amenez-moi à la réserve, demanda le vagabond
- Comme vous voudrez.

Dans un silence de cathédrale, les deux hommes traversèrent un dédale d'étages et de livres. Bien qu'ils empruntaient aléatoirement des escaliers montants et descendants, le vagabond prenait conscience qu'il se dirigeait petit à petit vers le sous-sol. Une fois qu'ils atteignirent le fond de la bibliothèque, une porte d'acier se présenta face à eux. L'érudit sortit alors une baguette magique et prononça un sortilège pour ouvrir la porte.
Le battant s'ouvrit sur une gigantesque salle circulaire coiffée d'un dôme. Une corniche sur les côtés du cercle permettait d'y accéder, à la surprise de Firelm, cette salle n'avait pas de sol. Il s'agissait en fait d'un gouffre profond d'où une lumière opale s'échappait depuis le fond. Le gouffre était large de plusieurs centaines de mètres. Sur les parois de ce dernier, des livres sagement rangés sur des étagères creusées à même la roche étaient disponibles à la consultation. La corniche qui entourait le dôme formait, une spirale accrochée à la paroi permettant de descendre jusqu'au fond du gouffre. Quelques ponts installés ça et là dans le vide, permettaient quelques raccourcis.
Firelm ne s'attendait pas à un tel spectacle. Il constata bien assez vite que les passages sur la corniche étaient étroits et que les ponts montraient plusieurs faiblesses. Confiant, Maître Elirion pénétra dans la réserve en invitant Firelm à venir le rejoindre.
Le jeune homme jaugea le vieillard. Ses doutes sur son honnêteté subsistaient. De sa petite corpulence, une poussette du nain sur une corniche étroite suffirait à lui faire perdre l'équilibre et à le précipiter au fond du gouffre. D'autre part, si Eteerlmin s'était rendu ici avant de disparaître, il pouvait mettre la main sur un indice précieux pour le retrouver. Il paraissait cependant peu probable que le mage ait pénétré dans cet endroit. Firelm commençait à croire qu'il avait fait fausse route, il commençait à s'imaginer qu'il pouvait poursuivre son enquête ailleurs. Sa confiance en Maître Elirion s'effritait de seconde en seconde. Le fait qu'il ait survécu à la guerre et pire encore, au régime du général, ne le rassurait pas.

Il jeta un regard derrière son épaule. La voix était libre. Après tout, rien ne l'empêchait de faire marche arrière...

Avatar de Zinzolin Zinzolin Mode Lecture - Citer - 01/09/2013 20:15:18

Ton histoire semble complexe et intéressante. Je suis un peu perdue dans ce magma politique mais j'imagine que ça s'éclaircit au fil du récit. Tes descriptions sont assez violentes mais bien menées. C'est un début qui accroche et promet beaucoup.
Je pense cependant, sans vouloir t'offenser, que ton style général peut gagner en fluidité. Il reste des expressions maladroites au milieu d'effets de style intéressants. Cela est particulièrement visible dans les dialogues : certains passages coulent tout seuls et d'autres semblent "rapiécés" et ne sonnent pas naturels.
Les raisons qui amènent ton personnage à douter du sage restent obscures pour un incipit. Tu connais très bien ton personnage mais nous pas du tout donc je pense que tu pourrais plus développer sur les raisons de cette méfiance. Et une dernière chose : je n'ai pas compris cette expression : la bibliothèque corrompue de connaissance

Voilà ! Merci pour cette lecture et au plaisir, peut-être, de lire le suite ? Et d'en apprendre un peu plus sur l'Unicontar : un monde que tu as inventé ? Pourquoi n°3 ? Pourquoi ce terme journalistique ? Bref, je déborde de questions !!


Quelques coquilles remarquées au fur et à mesure

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Péniblement, Firelm, vagabond du Grégardal met péniblement un pied devant l'autre.
Répétition de péniblement et le présent de narration me semble étrange, tout seul, vu que tu repasses au passé simple tout de suite après.
Les corps égorgés des gardes, baïonnettes à la main, pistolets dans la bouche et poignards sur le cœur accueillit => accueillirent, non ?
chahute => cahute
Les corps égorgés des gardes, baïonnettes à la main, pistolets dans la bouche et poignards sur le cœur accueillit => n'avait pas été/ n'était pas
Le mal qui l'avait détruite, provenait => la virgule sépare sujet/verbe
Bien qu'intact, la suie des brasiers s'était déposée sur ces pierres blanches. => anacoluthe étrange. Intact ne se rapporte pas au sujet de la phrase.
en forme bulbe => en forme de
que le général Hulmertz était désormais entre les mains des rebelles, désormais réunis à Sidrith Adena. => répétition de désormais
Celle-là même, devant laquelle il se trouvait.=> la virgule est étrange
sculptée en cheva => en forme de cheval ?
Rectifia le vagabond. => pas de majuscule dans les incises
quelqu'un en qui il pouvait faire confiance. => à qui il pouvait faire confiance ou en qui il pouvait avoir confiance
mais, les étagères étaient effondrées. => virgule étrange
s'étaient perdue=> ues
Bien que l'endroit semblait ne pas avoir échappé à la guerre, Firelm fut surpris de constater que le bâtiment ne fut ni pillé ni brulé. => après "bien que", il faut un subjonctif : "semblât" ; et le passé simple du dernier verbe est étrange : il faudrait plutôt de l'imparfait
ont été détruit. => uits
La bibliothèque est passé => est passée
une catastrophe. Témoigna le nain => une catastrophe, témoigna...
irait de son côté sans broncher. => irait dans son sens ?
Je pourrais vous contez => conter
J'étais au côté d'Eteerlmin => aux côtés
Je vous ferez remarquer => je vous ferais
confiance ! Tonna Firelm. => tonna sans majuscule
L'homme qui m'a élevé, a disparu => pas de virgule
Cela m'étonne que vous n'étiez pas assujettis aux autodafés du seigneur d'Izildieu. => subjonctif : soyez, ayez été
Soit, vous persistez à trahir vos vieilles amitiés, je vous ligote et vous emmène à Sidrith Adena pour un jugement et brûle votre bibliothèque. Soit, vous m'aidez => pas de virgule après soit
Bien. Jaugea l'Érudit => bien, jaugea
avait très bien pu collaboré avec le général => collaborer
Eteerlmin m'a fait juré de n'en parler à personne => jurer
Après avoir prononcé ces paroles un silence pesant s'installa => anacoluthe. On dirait que c'est le silence qui a parlé
Le mal qu'il combattait, était puissant. => pas de virgule
Bien qu'ils empruntaient aléatoirement des escaliers montants et descendants => subjonctif : empruntent/empruntassent
Il s'agissait en fait d'un gouffre profond d'où une lumière opale s'échappait depuis le fond. => "depuis le fond" me semble inutile et j'aurais fait l'inversion : "d'où s'échappait"
le dôme formait, une spirale accrochée à la paroi => pas de virgule
ça et là => çà
De sa petite corpulence, une poussette du nain => anacoluthe étrange
La voix était libre. => voie

Avatar de Brumepin Brumepin Mode Lecture - Citer - 18/09/2013 19:13:42

Je réponds en retard, excuse-moi.
En fait cette histoire aurait dû se trouver dans le rayon Nouvelles. Erreur de manip', dsl. Il ne s'agit pas d'un roman.

Pour le style et les dialogues : c'est noté. C'est pour ce genre de critiques que j'ai posté ce texte.

Concernant la bibliothèque corrompue de connaissance, il s'agit d'une expression surréaliste qui me plaît bien. Il s'agit aussi de dire qu'une bibliothèque ne peut être corrompue que par une seule chose : les connaissances qu'elle possède. C'est à la fois une métaphore et une personnification. Dans le sens, où je crois que chaque être humain perçoit le monde avec ses sens bien sûr, mais il interprète le tout avec ses connaissances. De fait, le contact avec le réel est biaisé, corrompu par les livres que nous avons lu. C'est une manière de que la vérité est propre à chacun d'entre nous.

Pour la suite, non. D'autres épisodes qui n'ont rien à voir à avec celui-ci suivront. L'Unicontar est un monde que j'ai inventé. Afin de le maîtriser ainsi que les personnages qui composeront mon histoire, je me suis mis à rédiger ces gazettes de Unicontar. Un mot savant pour éviter le mot "test". Ainsi, tu as ici le test n°3. Ça signifie qu'il y en a deux en réserve, si tu veux je peux assouvir un peu ta curiosité en les postant ici.

Avatar de Zinzolin Zinzolin Mode Lecture - Citer - 18/09/2013 20:41:39

Expliquée comme ça, j'adhère à l'expression !

Du coup, si j'ai bien compris, ce texte est une sorte de prise d'échantillon dans un univers plus vaste mais n'appelle pas de suite ? C'est étrange pour un test car tu as parsemé ces pages d'éléments qui les font ressembler fortement à un début de nouvelle voire de roman... c'est frustrant !^^ Tu sais ce que tu veux en faire, de cet univers, quand tu le maîtriseras mieux ?

Pour les deux autres tests, je serais curieuse de les lire en effet, mais vues mes études actuelles, je crains de ne pas pouvoir le faire si tu les postes ici (je veux dire, avant l'année prochaine^^). J'avais profité de mes derniers jours de vacances pour mettre le nez dans celui-ci. Mais peut-être d'autres sont-ils intéressés ?