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Arbre

Le Temps des Rêves

Avatar de Chacha7099 Chacha7099 Mode Lecture - Citer - 08/08/2013 00:55:32

Voici le premier jet d'une nouvelle fraîchement terminée sortant tout droit de mon petit univers un peu glauque ^^. Par contre, je tenais à m'excuser pour tous ce qui concerne les fautes de temps et de grammaire :(. J'ai quelques petits soucis de ce côté là, mais j'y travaille sérieusement. J'espère qu'elle vous plaira et j'attends vos critiques avec impatience. Bonne soirée à tous! Grand Sourire


Quelle petite sotte! Elle croit vraiment qu'elle peut se débarrasser de moi aussi facilement? Aucune prison ne peut retenir ma soif de vengeance, aucun barreau ne peut arrêter mon envie de sang. Si je veux, il ne me reste plus qu'un mot à dire pour que tout son petit monde ne soit plus que cendres. Fini les champs recouverts de fleurs par millier dans les beaux rêves si parfaits. Fini le temps où tout était encore une partie de plaisir.
En entrant dans cet endroit, elle a voulu m'éliminer de sa vie: moi! Moi qui la protège depuis tant d'années. Moi, qui ai veillé sur elle pendant son sommeil agité. Moi, qui ai fait mon possible pour l'éloigner de cette brute de Léon (ce beau-père un peu trop proche et attentionné à mon goût). J'ai sacrifié ma vie pour elle et comment me remercie-t-elle, cette petite garce? Elle nous envoie toutes les deux dans un bâtiment dépourvu de lumière. Dans un lieu, où les cris sont présents à chaque instant de la journée, à chaque fin de couloir. On dirait un véritable abattoir, tellement les cris ressemblent à ceux des porcs que l'on égorge. Seulement voilà, il y a aussi ces pantins habillés de blanc qui ne cherchent qu'à vous faire planer pour avoir la paix le reste de la journée. Ces inconscients sont au courant de mon existence, mais il s'en moque bien puisqu'ils nous enferment toutes les deux dans la même chambre. Mais comment arriveraient-ils à nous séparer de toute manière? Je suis elle et elle est moi. Pourtant, un monde très vaste nous sépare toues les deux. Tout ce qu'elle désire, c'est faire le bien autour d'elle et ainsi être la petite fille parfaite que tout le monde apprécie. Le mal, lui par contre est raillé de son vocabulaire et c'est de même pour tout ce qui l'accompagne.
Lorsqu'elle a découvert mon identité, sa première réaction fut de la joie et du soulagement: elle n'était maintenant plus seule.
Son père est parti très loin alors qu'elle n'avait que cinq ans: il les a lâchement abandonné, elle et sa mère sans le moindre sous en poche. Il faut dire qu'avec son travail à mi-temps, elle n'arrivait pas à joindre les deux bouts. À cette époque, la crise économique s'était abattue sur le pays. L'inflation c'est considérablement développée, rendant la vie impossible aux petits commerçants.
Elles ternirent bon ainsi pendant quatre mois, mais le manque d'argent se fit trop vite sentir. C'est à ce moment que Léon débarqua dans la vie des deux femmes avec de grands sacs remplis d'argent: Nina n'avait alors que cinq ans.
Sa mère trop heureuse d'avoir pu sortir sa petite fille de la rue dormit pour la première fois depuis un certain temps. Léon se tint très à l'écart de la petite Nina les premiers mois. Sans s'en apercevoir, sa mère donna sa confiance à un véritable monstre. Lorsqu'elle put enfin dormir sur ses deux oreilles, elle tomba dans un cercle sans fin et vicieux: les somnifères. Elle ne sentit pas alors son nouveau mari se lever pendant la nuit. Elle n'entendit pas non plus, les cris désespérés de la petite qui ne comprenait pas ce qui lui arrivé. Elle ne vit pas non plus le lendemain, les bleus qu'affichait la peau meurtrie de la fillette.
C'est dans ses pleurs que je fus crée: alors quelle était refermée sur elle même dans le coin d'une pièce, elle entendit ma voix. Douce et familière, je gagnais très vite sa confiance et pris peu à peu le contrôle sur son esprit. Ainsi la nuit, Léon se fit plus rare jusqu'au moment où il ne vint plus. Nina avait alors quatorze ans. Sur ces neuf années, jamais sa mère ne découvrit la vérité. Et encore maintenant, elle ignore tout de la dure réalité. Par contre, elle fut très perspicace quand il fut question de moi. Il ne lui fallut que quelques interventions de ma part pour qu'elle découvre ma présence.
Nina apeurée de devoir se faire enfermer, créa alors un univers qui serait ma prison. Elle construisit alors des barrières mentales m'empêchant de me manifester à ma guise. Dans son esprit, je suis maintenant inoffensive: que du contraire... Depuis que nous sommes réunies toutes les deux dans la même cellule, je me nourris de ses craintes. Ceci est ma tactique de survie. Il ne me reste plus qu'à attendre le bon moment pour m'échapper et prendre alors complètement possession de son corps. Et là, il n'y aura plus aucun moyen pour faire marche arrière: je serais LIBRE!

Je n'en peux plus de tout ça! Les médicaments, les femmes en blanc, le Dr. Labille, les cris interminables le soir et surtout cette satané voix! Mirna, pourquoi t'acharnes-tu autant sur moi? Que t'ai-je fait pour que tu me mettes autant de bâtons dans les roues? Je t'ai laissé tellement de liberté et toi, tu t'es empressée de prendre le contrôle! Regarde maintenant où nous sommes par ta faute! Emprisonnée entre quatre murs blancs, sans lumière, sans fenêtres avec pour seul meuble un lit inconfortable et sale.
Pourquoi lui as-tu donc fait du mal? Pourquoi l'as-tu tué? Pourquoi ai-je été aussi faible avec toi? Je t'ai fait confiance!
Quelle ingratitude! Je te rappelle que sans moi, tu ne serais peut-être plus de ce monde et ça depuis longtemps! Te souviens-tu de ce soir où ta chère mère était tellement bien endormie et ivre qu'elle n'entendit pas tes cris!
Arrête! Tais-toi Mirna, m'exclamais-je en plaquant mes mains contre mes oreilles.
Pourquoi fuir la vérité? Elle t'a abandonné! Elle ne t'aimait pas contrairement à moi... Qui est là auprès de toi, tous les jours? Qui est-ce qui t'a protégé de ce pervers, de ce monstre? Ce n'est pas elle, c'est moi: Mirna!
Non! Elle m'aimait... C'est toi qui m’as séparé d'elle! C'est à cause de toi, si elle nous a envoyé dans cet endroit lugubre! C'est de ta faute si on me bourre de médicaments tous les jours!
C'est ça, pense ce que tu veux Nina: mais je suis là au fond de toi. Et jamais tu ne pourras m'éliminer! Jamais! Et ce n'est pas une dose de calmants ou de médocs qui va m'atteindre, contrairement à toi!
Arrête s'il te plait! Ils vont t'entendre!
Mais ma chère Nina... Je vois que tu n'as pas encore bien compris: ce n'est pas moi qu'ils entendent, mais toi! Je vis dans ta tête, ne l'oublie pas. J'existe mais seulement dans ta tête et comme le si gentil Dr. Labille a dit: '' Je ne suis que le fruit de ton inconscient''.

La porte de la chambre s'ouvrit: j'étais tournée vers le mur et je lui parlais comme si tout était normal. Le Dr. Labille vint à ma rencontre suivit de près par son infirmière fétiche: grande, blonde et surtout pulpeuse, perchée sur des talons un peu trop haut pour elle. Je ne lui donnais pas moins de deux minutes avant de trébucher. Dr. Labille quant à lui devait être fraichement diplômé. À les regarder tous les deux comme-ça, je pouvais en conclure qu'il y avait quelque chose entre eux. Et ça ne tenait pas que du professionnel.

- Bonjour Dr. Labille...
- Bonjour Mirna.

Oh non! Comment avait-elle fait? C'est quoi cet endroit? C'est quoi ces barreaux? Pourquoi suis-je en prison? MIRNA! C'est elle: cette rosse, cette vipère! Elle a retourné la situation, mais comment a-t-elle pu?
À chaque fois que le docteur était dans le coin, elle arrivait à prendre le contrôle de mon corps et lui faisait les yeux doux! C'est pitoyable de sa part: comme elle ose me faire ça? De plus, il suffit de voir la blonde pulpeuse à ses côtés pour bien comprendre que ce n'est pas une brunette avec la peau sur les os qui va l'intéresser. Cependant je dois quand même bien l'avouer, en matière de séduction, Mirna est la plus forte. C'est donc en battant des cils comme une biche que je me rendis compte deux choses: la première, le médecin dut détourner le regard pour se concentrer; et la deuxième, j'allais passer un sale quart d'heure en compagnie de l'infirmière.

- Mademoiselle Berviski va terminer votre traitement du jour Mirna. Quant à moi, je vous dis à tout à l'heure pour la visite de contrôle...

Il salua l'infirmière avant de sortir de ce qui ressemblait à une chambre. Quand il ferma la porte, Mlle Berviski _ quel drôle de nom tout de même _ se plaça devant moi me fixant d'en haut avec une arrogance hallucinante. Ses petits yeux bleus étaient refermés et son nez droit retroussé. Il y avait quelque chose qui flottait dans l'air: un soupçon de jalousie avec une grosse cuillerée de malice, avec en complément de l'arrogance à l'état pur.
Mlle Berviski attrapa une seringue dans une main, appuya légèrement dessus et laissa s'écouler un peu de cette substance qui était censé me calmer.

- Écoute moi bien Mirna, enfin Nina... Oh et puis zut!

Elle n'avait pas l'air de savoir à qui elle parlait vraiment. Si ça avait été moi, jamais un tel conflit serait né dans le cœur de cette femme. Au contraire, j'aurais fait mon maximum pour ne pas me faire remarquer et essayer ainsi de tenir avant le grand final. Mais non... Il a encore fallu que cette peste prenne le contrôle, comme la fameuse nuit du meurtre. J'étais innocente contrairement à Mirna, mais aller donc prouver ça aux jurys. Ils n'ont pas vu qui j'étais au plus profond de moi-même. Ils n'ont pas vu la souffrance accumulée sur ces neuf années. Non, mais Mirna elle s'est encore bien fait remarquer comme à son habitude: injure envers les magistrats sans compter le juge, séduction plus qu'évidente du procureur général. J'avais beau essayer de la faire taire, il n'y avait rien à faire: j'étais moi-même prisonnière comme à cet instant, de la cellule que j'avais construite rien que pour elle.

L'infirmière s'approcha du corps de ma créatrice, je la laissais faire. Après avoir désinfecté, elle piqua sans la moindre tendresse dans la chair presque inexistante, arrachant un petit cri à ma '' maîtresse ‘‘. Un petit rictus haineux se dessina au coin de ses lèvres. Elle se pencha doucement jusqu'à atteindre la hauteur de son oreille:

- Il est à moi, murmura-t-elle fièrement, et ce n'est pas une déséquilibrée, une folle furieuse qui va m'en empêcher!

Toujours propriétaire de ce corps, je fis la même chose que cette pimbêche du dimanche; je me baissais jusqu'à sa hauteur et murmurais très calmement avec une assurance désarmante:

- Tu crois ça? Alors observe attentivement et apprend!

Quoi?!

Je ne suis pas cannibale habituellement, mais je ne pouvais laisser passer cette chance: je me saisis de son oreille et la croquai avec mes canines acérées.
L'infirmière poussa un cri avant de me repousser, mais je ne lui en laissais pas le temps: je l'attrapais par sa longue queue de cheval blonde, enroulais celle-ci autour de mon poing pour la maintenir au sol.
Son oreille était sur le sol en lambeaux, mon cœur se mit à battre dans mes tempes: du sang.


- Oh non! Qu'est-ce que tu fais Mirna?
- Ne te mêle pas de ça Nina... Cette histoire est entre elle et moi!
- Et voilà que cette folle rentre dans son délire, s'exclama l'infirmière en pleurant. Laisse-moi, par pitié...

Elle est pitoyable: même pas un semblant d'amour propre! C'est avec dégoût que je posais le regard sur elle, mais avec plaisir que je contemplais la plaie fraichement ouverte. Tout ce sang! Quel délice... Je léchais ces lèvres emplies de ce nectar métallique et pourtant tellement bon. Je me sentais revigorée, il m'en fallait plus... Voilà maintenant des lustres que je n'avais pas pu en goûter d'aussi bon! Le dernier bu fut celui de Léon et il n'avait rien à envier à celui-ci.
Cette infirmière était tellement jeune et fraiche que son sang était de première qualité alors que Léon lui n'était plus de première jeunesse et surtout bourré de cholestérol: beurk!
Mes narines se dilatèrent sous l'appel du sang: à moi de jouer!

* *
*

Et après, j'ose encore me demander pourquoi je me suis faite internée... Cette folle furieuse de Mirna l'a complètement dévorée! C'est dégoûtant, j'avais du sang partout sur moi et comme un chat, toujours en possédant mon corps, elle s'est mise à lécher la moindre passerelle recouverte de ce liquide écarlate et visqueux.
Après avoir nettoyé le sang présent sur mon corps, elle s'est mise en tête de se faire passer pour une infirmière. Je n'avais pas la moindre idée de ce qui se tramait dans sa tête, mais quoi qu'il puisse arriver, ça ne sera pas joli à voir.
Pour terminer la tenue complète, elle prit le scalpe de la tête bonde et le posa sur ma courte chevelure brune. Avec quelques épingles, elle fixa grossièrement le tout. Elle subtilisa le maquillage du cadavre pour se faire une petite beauté. Mon corps était ainsi apprêté, il ne restait plus qu'à cacher le cadavre. Mirna plaça difficilement ce qui restait du corps dans le lit qui m'étais destiné, le tout bien évidemment perché sur les échasses qui servaient auparavant de talons hauts. Le tout mis en place, elle regarda son chef d'œuvre avec un sourire sincère.

Bon! La première phase de mon plan accomplie, il ne me reste plus qu'à passer à la deuxième étape: le Dr. Labille.
Je fixais cependant les restes de cette pimbêche d'infirmière avec un soupçon de regret tout en passant ma langue sur mes lèvres encore imprégnées de ce goût si enivrant. Elle était l'une de mes rares proies à la chair si tendre et ferme à la fois: dommage qu'il ne reste déjà plus rien, pensais-je, ça m'apprendra à être si gourmande!
Ce n'est pas tout ça, mais je n'ai pas la vie devant moi: il est temps d'agir. Je sortis de la chambre tout en pensant que c'était la dernière fois que ce corps franchirait cette porte. Car demain à cette heure si, nous serons libres Nina. Tu m'entends? Libre! Personne ne pourra plus jamais nous retenir entre quatre murs!


- Oh non! Qu'est-ce que tu prépares encore? Tu ne crois pas que tu as déjà fait assez de dégâts comme ça? Tu as tué cette femme alors qu'elle ne t'avait rien fait!

J'ignorais ses réflexions et mit la voix de ma créatrice, de ma sœur, de mon double dans un coin bien reculé de mon cerveau. En aucun cas, elle ne devait reprendre le contrôle sinon mon plan sera ruiné.
Je sortis de la prison tout en faisant attention de ne pas me faire remarquer par les surveillants. Ayant circulé plus d’une fois dans cet univers de fou, je savais très bien quel chemin prendre pour atteindre mon but. Je passais devant une multitude de femmes en blancs sans qu’aucunes d’elles ne remarquent la supercherie. C’est avec un sourire franc que je me dirigeais vers un petit couloir assez sombre. Il n’y avait aucune fenêtre dans ce maudit hôpital, c’était comme s’ils voulaient que l’on soit tous coupés de la réalité. Et ils avaient réussis : le temps n’avait plus aucun effet sur nous. Étais-je vraiment folle ? Ou est-ce que la folie des autres m’avait contaminée ? Et surtout est-ce que j’existais vraiment ? Qui provenait de l’imagination de qui ? Tout à l’heure, le psychiatre m’avait bien appelé Mirna et non Nina. Qui étais-je vraiment : une adolescente sans défense qui cherche à faire le bien autour d’elle ou bien alors une meurtrière assoiffée de sang avec pour but dans la vie détruire et se nourrir de ceux qui l’entourent ?
Ce n’est pas pour rien que j’ai appris à contrôler ce corps et l’esprit de cette pauvre Nina… Ce n’est pas pour rien que j’ai tué cette infirmière trop arrogante à mon goût mais pourtant si délicieuse.
Tous ces évènements, toutes ces actions ont pour unique but de découvrir qui j’étais vraiment et surtout ma véritable histoire.

Je faisais face à une porte très étroite abordant en lettres majuscules et foncées le titre si honorifique de mon médecin : Dr. Labille. Je posais ma main sur la clenche mais hésitais un instant à la dernière minute. Balayant d’un geste ce qui restait de ma conscience, j’ouvris la porte qui ne me résista pas sans frapper.
Installé derrière son bureau, l’éminent psychiatre était entrain de feuilleter un dossier. Je toussotais pour attirer son attention sur moi : étant assez éloignés l’un de l’autre, il ne put voir le changement pourtant radical de personne. Il se leva de son siège après avoir reposé le dossier et vint à ma rencontre avec un sourire sincère. Je refermais la porte derrière moi et avant que je ne puisse me retourner, il m’enlaça calant mon dos contre sa poitrine.
Je le savais ! Ça allait rendre la tâche encore plus amusante que ce que je pensais, me dis-je avec un sourire en coin.
Il repoussa les cheveux blonds de ma nuque et y déposa quelques baisers. Je le laissais faire, attendant le bon moment pour agir. Il déboutonna par la suite la robe dérobée et c’est à l’instant même où celle-ci tomba sur le sol qu’il comprit. Mon corps ne ressemblait en rien à celui de cette beauté de l’Est : le mien était beaucoup plus blanchâtre mais aussi maigre. Le fait qu’il puisse voir ainsi mon corps ne me déstabilisa pas, au contraire : ça me rendit encore plus forte.
Je me retournais alors vers lui, affichant un air très provocateur mais aussi diabolique. Je me tenais droite devant lui en sous-vêtements et talons hauts : cette scène aurait pu être très suggestive si c’était la véritable infirmière qui se tenait là, à ma place.


- Mirna?! Mais que faites-vous là? Et où est l'infirmière qui était en charge de vous? Que vous lui avez-vous fait?

Son visage d'un blanc cadavérique m'indiqua le niveau de terreur qui l'animait. Il recula sous l'influence de celle-ci et heurta son bureau. Enfin, il était à ma merci. Tendant sa main fébrilement vers le combiné, il composa un numéro alors que son visage se décomposa:

- J'ai pris quelques précautions avant de venir vous voir docteur, vous ne m'en voudrez pas j'espère?

Il ne répondit rien sous le choc, j'en profitais et m'avançais dans sa direction. Revenu à la raison, il me contourna et tout en ayant traversé le bureau, il essaya d'ouvrir la porte mais en vain. Je lui montrais fièrement le trousseau de clés que j'avais auparavant subtilisé.

- C'est peut-être ceci que vous cherchez, non?!

- Que voulez-vous? demanda-t-il résolu.
- Moi? Pas grand-chose...
- ...
- Je veux simplement la vérité.
- La vérité?

Il avait l'air perdu: ne sachant comment réagir face à moi, il resta planté bêtement quelques mètres plus loin. Je remarquais un imposant lecteur CD à côté d'une grande pile de dossiers. Je m'aventurai alors derrière la place du maître, mais mon attention fut attirée inévitablement par le dossier posé sur le bureau. Je le pris en main sous l'oeil attentif du psychiatre. La stupeur s'empara de moi lorsque je vis le nom du patient inscrit en grosses lettres rouges: Mirna Nina McGregor.
Je lui lançais un regard interrogateur au médecin:

- Quand vous êtes arrivée ici, commença-t-il, vous étiez persuadée que votre nom était Nina... Nous avons passé tous les deux des heures à chercher votre véritable personnalité. Mais rien n'y faisait: après avoir tué votre beau-père, vous avez créé une deuxième personne. Celle-ci était l'opposé de vous, j'en ai conclus que c'était tout simplement votre conscience qui essayait de se racheter par rapport à votre crime.
- Ce que j'ai fait n'été pas un crime! Ce n'était que justice! m'énervais-je. Etes-vous seulement au courant de ce que j'ai enduré pendant toutes ces années?

Je venais de passer à nouveau devant le bureau, le dossier à la main. Le pauvre homme comprit qu'il venait de faire une grossière erreur. En connaissance de causes, il savait pertinemment de quoi j'étais capable puisqu'il me suivait maintenant depuis quelques années.

- Je sais très bien ce qu'il vous a fait... Mais est-ce que le fait de l'avoir tué vous a aidé? Je ne crois pas, non! Depuis tout ce temps, vous gardez en vous cette douleur et cette haine! Jamais vous ne guérirez de ce mal qui vous ronge de l'intérieur, si vous continuez dans cette voie... Vous resterez alors ce monstre, cette petite fille blessée!

Mon attitude changea radicalement, tout en ne décolérant pas, je fis preuve d'un grand calme. Mon visage se figea alors à jamais, un sourire en coin se forma:

- Mais qui vous a dit que je voulais guérir?

Tout en lui tournant le dos, je sélectionnais un titre de heavy métal dans sa collection personnelle. Je mis le volume au maximum pour couvrir les cris. Je me tournais vers lui, passant délicatement ma langue sur mes lèvres: bon appétit!

Avatar de Wensaïlie Wensaïlie Mode Lecture - Citer - 09/08/2013 16:36:22

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‘’ Si je veux, il ne me reste plus qu'un mot à dire pour que tout son petit monde ne soit plus que cendres. ‘’ cette phrase me paraît longue et difficile à lire (trop de petits mots)

‘’ Fini les champs recouverts de fleurs par millier dans les beaux rêves si parfaits. ‘’millier/beau/parfait c’est un peu too much je trouve

‘’ Moi, qui ai fait mon possible pour l'éloigner de cette brute de Léon’’ j’aurais dit ‘’qui ai fait tout mon possible’’ ou ‘’qui ait fait l’impossible’’

Je trouve qu’il y a beaucoup de ‘’elle’’

‘’ Dans un lieu, où les cris sont présents’’ pas de virgule avant le où

‘’ à chaque fin de couloir.’’ ça me fait bizarre de dire ça. A chaque bout ? ou bien dans chaque couloir tout simplement ? (parce qu’il n’y a pas de cris au milieu ? ^^)

‘’ mais il s'en moque bien puisqu'ils nous enferment toutes les deux dans la même chambre. ‘’
ilS s’en moqueNT

j’allégerais le texte de quelques mais/comment et autres mots de liaison

‘’ Je suis elle et elle est moi.’’ J’aime cette phrase, simple mais efficace
‘’ Pourtant, un monde très vaste nous sépare toues les deux.’’ TouTes les deux

Tu devrais simplifier tes phrases : ‘’ Le mal, lui par contre est raillé de son vocabulaire et c'est de même pour tout ce qui l'accompagne.’’
‘’Le mal, lui, est rayé de son vocabulaire, de même que tout ce qui l’accompagne’’.

‘’ Il faut dire qu'avec son travail à mi-temps, elle n'arrivait pas à joindre les deux bouts.’’ Là on dirait que tu parles toujours de l’héroïne, pourtant tu parles de la mère non ? (ah moins que l’héroïne travaille, mais moi j’avais dans l’idée une petite fille).

Ohla, je corrige pas toutes les fautes de temps mais là il faut le dire XD :
‘’ Elles ternirent bon ainsi pendant quatre mois,’’ elles TINRENT :p

‘’ Sa mère trop heureuse d'avoir pu sortir sa petite fille de la rue dormit pour la première fois depuis un certain temps.’’ Je mettrais des virgules après mère et rue. Sinon la rue est le sujet du verbe dormir

‘’ elle tomba dans un cercle sans fin et vicieux: les somnifères.’’ Je ne comprends pas : pourquoi elle utilise des somnifères si elle dort sur ses deux oreilles ?

‘’ ce qui lui arrivé.’’ arrivAIT

‘’ C'est dans ses pleurs que je fus crée: ‘’ CES pleurs je dirais.
‘’ refermée sur elle même’’ elle-même

On dirait vraiment qu’il y a deux voix, c’est bien d’avoir réussis à imposer deux rythmes différents 

‘’ Te souviens-tu de ce soir où ta chère mère était tellement bien endormie et ivre qu'elle n'entendit pas tes cris! ‘’ cette phrase est accusatrice et doit servir à créer une faille chez l’héroïne ‘’gentille’’, du coup je pense qu’elle devrait être plus directe (là, on dirait une phrase d’une pièce de théâtre de shakespear hihi) : ‘’Tu te souviens du soir où ta chère mère était si ivre qu’elle n’entendait pas tes cris !’’ par exemple.

‘’ un soupçon de jalousie avec une grosse cuillerée de malice, avec en complément de l'arrogance à l'état pur. ‘’
J’aime beaucoup, mais sans la répétition du avec ce serait encore mieux Grand Sourire

On rentre bien dans la nouvelle, notamment lorsqu’il y a l’inversion de rôle (je veux dire, au moment de l’arrivée du docteur). Tu as une jolie patte, vive et énergique, qui fait plaisir à lire.

‘’ Toujours propriétaire de ce corps, je fis la même chose que cette pimbêche du dimanche; je me baissais jusqu'à sa hauteur et murmurais très calmement avec une assurance désarmante: ‘’ si l’infirmière est déjà penchée à son oreille, elle ne peut pas, Mirna, se pencher à sa hauteur aussi ! au pire, elle peut s’avancer, mais encore, ça paraît peut utile, si quelqu’un te parle dans l’oreille, ta bouche est aussi au niveau de son oreille.

‘’ - Oh non! Qu'est-ce que tu fais Mirna?
- Ne te mêle pas de ça Nina... Cette histoire est entre elle et moi! ‘’ tout à l’heure tu n’as pas mis de tiret pour le dialogue Nini/mirna

‘’ elle prit le scalpe de la tête bonde et le posa sur ma courte chevelure brune. Avec quelques épingles, elle fixa grossièrement le tout. Elle subtilisa le maquillage du cadavre pour se faire une petite beauté. Mon corps était ainsi apprêté, il ne restait plus qu'à cacher le cadavre. ‘’
=> avec quoi elle la scalpe ?
=> je pensais qu’elle avait tout dévoré, alors il faudrait définir le ‘’cadavre’’ …

‘’ le tout bien évidemment perché sur les échasses qui servaient auparavant de talons hauts. ‘’
Pour moi le tout = le cadavre, donc lis la phrase ‘’ le cadavre bien évidemment…’’ ça donne quelque chose un peu spé XD tu devrais couper la phrase.

PS : les draps sont blancs ou verts non ? alors avec un cadavre à moitié dévoré dedans, ils doivent vite virer au rouge =’= ce sera pas super discret.

‘’ Car demain à cette heure si,’’ cette heure-ci

A mon avis le docteur aurait du comprendre la supercherie au moment où
- la différence de stature (même avec les talons) : dès le début
-la différence de poitrine : dès le début
(en fait il aime pas son infirmière XD)
- il ne sent pas le parfum de la blonde en lui faisant un bisou dans le coup
_ les cheveux pleins de sang (scalper propre = j’en doute ^^) = quand il fait un bisou
- quand il déboutonne la robe = la différence de poitrine !
Bref, à mon avis, il est vraiment pas amoureux XD

A la rigueur, ça peut marcher un peu plus longtemps si elle entre de dos, pour fermer la porte, et qu’elle y reste. Mais bon… il est quand même pas amoureux ^^

‘’ En connaissance de causes, il savait pertinemment de quoi j'étais capable puisqu'il me suivait maintenant depuis quelques années.’’
Pourquoi il ne l’a pas attachée à son lit alors T.T si elle est si dangereuse !

Heavy métal ? elle a de la chance de trouver ça dans un cabinet de psy XD


J’aime bien la fin ! C’est joyeux ! 
C’est bien écrit, il n’y a pas de longueur. A mon avis, tu peux modifier les quelques trucs incohérents que j’ai signalé (enfin si ça te semble justifié ^^) sans que ça ne fasse de grands changements  Il y a le problème des temps bien sûr… et à ta place j’allégerais (trop de comment/pourquoi etc…), surtout au début.
Merci pour cet écrit Grand Sourire

Avatar de Wensaïlie Wensaïlie Mode Lecture - Citer - 09/08/2013 16:36:32

les carrés = Petit Sourire

Avatar de likelovecraft likelovecraft Mode Lecture - Citer - 12/08/2013 12:04:17

C'est pas désagréable à lire. Mais, beaucoup de petites choses font que la nouvelle n'atteint pas son but, pour moi, comme il y a du sang, des meurtres, c'est faire peur ou au moins déranger la conscience de son lecteur.

Par exemple, je trouve le personnage de l'infirmière bien trop stéréotypé. La blonde au corps sublime (victoria silvstedt), sur des talons etc. C'est vraiment peu réaliste. Peut-être que ça existe, mais à part au cinéma ou dans les sketchs, j'en ai jamais vu personnellement.

et ce qu'elle dit " Il est à moi, murmura-t-elle fièrement, et ce n'est pas une déséquilibrée, une folle furieuse qui va m'en empêcher!", pose aussi problème. Comme Nina est enfermé presque tout le temps dans sa chambre, elle ne constitue pas une menace pour "l'amour" de l'infirmière pour le Docteur. Et je ne comprends pas pourquoi elle provoquerait Nina.
"Et voilà que cette folle rentre dans son délire, s'exclama l'infirmière en pleurant. Laisse-moi, par pitié... " C'est vraiment le genre de phrase qui ne passe pas pour moi... Je m'imagine mordu à l'oreille, avec la menace de me la voir arrachée, je donne des coups de poings, des coups de coudes, mais jamais je vais encore plus provoquer celui que me mord.
A la fin, quand Nina entre dans le bureau du docteur, et qu'il se jette dessus, je pensais qu'il savait que c'était elle. Mais quand j'ai vu qu'il l'avait en fait confondue, je me dis c'est pas possible! Il faut avoir bu pour confondre une brune avec une blonde, même de dos.

Au final, ta nouvelle me fait penser à un conte de la crypte. C'était une série américaine qui était capable de mêler scène drôle et sanglante avec beaucoup de savoir faire. Je n'ai rien dit sur l'orthographe, la grammaire et tout ça, parce que c'est un premier jet, et en plus tu avais prévenu qu'il y aurait ce genre d'erreurs.

Avatar de Wensaïlie Wensaïlie Mode Lecture - Citer - 12/08/2013 17:19:02

On verra ce que dit l'auteur, mais je ne suis pas tout à fait de ton avis Craft :
Pour moi cette nouvelle n'a pas pour but de faire si peur que ça non plus, la fin est amusante, donc ça ne me dérange pas que ce soit traité de manière pas trop glauque. Le stéréotype de l'infirmière au début je me suis dit aussi que c'était dommage, mais finalement je trouve que ça va avec l'idée, on se croit un peu dans un film de série B de zombie, ce qui va avec la fin.

Un docteur peu tomber amoureux d'une patiente surtout si elle lui fait du charme non ?

Je suis d'accord pour la réplique de l'infirmière, ah mon avis ce serait plutôt '' Nyaaah ! Au secours! Dégage sal***'' ...

On est d'accord sur le fait que le mec est nul s'il reconnait pas sa patiente (mais il ne confond pas une blonde avec une brune : on t'a dit qu'elle avait pris le scalp (même si c'est bizarre, c'est écrit ^^)...)

Avatar de likelovecraft likelovecraft Mode Lecture - Citer - 12/08/2013 18:13:26

Ah ok, j'avais pas vu le scalp, et j'ai du regarder la définition sur internet, je connaissais pas ce mot.


Un docteur peu tomber amoureux d'une patiente surtout si elle lui fait du charme non ?

Bien sur qu'un docteur peu tomber amoureux d'une patiente, mais pour moi les ficelles sont trop grosses.

Avatar de Wensaïlie Wensaïlie Mode Lecture - Citer - 12/08/2013 20:29:56

Scalp ! Scalpé ! Les indiens !! Oo' tu connaissais pas ? Comme quoi, on apprend tous les jours Petit Sourire

Avatar de likelovecraft likelovecraft Mode Lecture - Citer - 12/08/2013 20:45:54

Non je connaissais pas. Mais maintenant, la scène me fait encore plus rire. Avec le docteur qui se jette dessus... La belle surprise qu'il a après LOL