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Arbre

Le Temps des Rêves

Avatar de CAMILLE CAMILLE Mode Lecture - Citer - 25/07/2013 14:24:13

La plainte lancinante des violons plane au-dessus de l’étang. Perdu sur la berge le héron solitaire s’étonne. Un Homme est là. La lumière s’amplifie comme une trouée de lune jaillissant sur les eaux. Un halo indéfinissable frémit et libère ses contours.
Ils sont de retour...
Leur musique irradie, leurs danses résonnent, la trace de leurs pas sur le sol s’éparpille, la nuit s’emplit de leurs voix. Comment croire que leurs doigts bougent encore sur les archets ? Ils sont là, pratiquement invisibles, impalpables, bleuis de pénombre.
Un Etranger passe.
Promenant ses insomnies par une nuit d’été étouffante, l’Etranger passe le long de l’étang à proximité de la mer. Il surprend leur ronde. Devant ses yeux, semblables à une fine nappe de brouillard se balancent des voiles blancs. Ce qu’il voit trouble son esprit. Il s’avance, craintif, battant l’espace de ses bras. Rien… il n’y a rien ! Les accords cessent, le silence revient à peine troublé par le chant des grillons. Le héron perplexe se rendort.
L’Etranger poursuit sa route.
A l’aube, il est encore là l’Etranger, assis sous un soleil levant. Trouble visuel, illusion ou songe d’une nuit d’été trop chaude ? Ses yeux tentent de percer le mystère. Sur cette terre, mêlée de sable, se dessinent des traces de pas, un cercle presque parfait. Plus avant, aucun pas. Ce peut-il un instant seulement que la réalité surpasse l’entendement ?
Quand la lune aura sur l’horizon levé son éclat, il reviendra l’Etranger.
Il attend, il est en avance. L’eau argentée reflète l’ombre des ajoncs, quelque animal peureux glisse sous les branches, et la nuit bleue s’installe. Il fait lourd, du sol montent de chauds serpentins, des spirales de mannes s’étendent au-dessus des prêles, au miroir de l’eau se mire le croissant de lune. L’attente est douloureuse.
Viendront-ils ?
Leurs cordes vibrent comme un écho qui s’approche du lointain. Une tonalité sourde amène des voix qui s’entremêlent. L’Etranger ne bouge plus, ne respire plus.
Ils s’attroupent. Un Homme est là, à peine visible, la hanche du violon posée sur le haut de son épaule. Sa chemise rouge, ornée d’un jabot, s’ouvre sur une poitrine à la peau mate. Sa taille est ceinturée d’une large bande de tissu noir. Des lamentations s’échappent de sa bouche cachée sous une épaisse moustache, des mots venus d’ailleurs, une mélodie où pleure l’âme.

Avatar de CAMILLE CAMILLE Mode Lecture - Citer - 25/07/2013 14:28:33

Ceci est la première page d'une petite nouvelle. J'aimerai avoir votre avis... et peut-être y aura-t-il une deuxième page par la suite.
Je "m'éclate" à écrire ce genre de récit, même si ce n'est pas toujours sensas !!!!!!!!!!!!
Merci à vous tous

Avatar de likelovecraft likelovecraft Mode Lecture - Citer - 29/07/2013 12:22:13

Bonjour Camille. J'ai bien aimé mais j'attends la suite pour "juger".

Avatar de naniquolas naniquolas Mode Lecture - Citer - 29/07/2013 13:29:17

Pour ma part j'ai beaucoup aimé, il y a une atmosphère musicale et fantastique qui me parle bien, un mystère qui plane...
Cependant je trouve que le style que tu utilise ici rend le texte assez difficile à lire, notamment à cause de répétitions (probablement volontaires) et du manque d'éléments tangibles auxquelms se raccrocher, mais ça fait peut-être partie du charme.
Une ou deux phrases ou expressions font un peu "bateau"ou "déjà vu" je trouve, comme par exemple "Ce qu'il voit trouble son esprit" ou "la complainte lancinantes des violons", elles gagneraient peut-être à être formulées autrement, pour apporter un peu plus de surprise.

Avatar de CAMILLE CAMILLE Mode Lecture - Citer - 30/07/2013 14:29:16

Merci à Likelovecraft et à Naniquolas. Je suis contente d'avoir eu quelques bonnes et mauvaises critique, ça fait avancer le Smilblick !!! Mani, tu as relevé une ou deux phrases qui ressemblent à des lieux communs, oui, il faudrait certainement formuler autrement. Quant aux répétitions c'est vrai que c'est volontaire, ça alourdi peut-être un peu. Par contre, qu'entends-tu par "éléments tangibles auxquels se raccrocher" ?
Je vais continuer à vous envoyer la suite (si cela ne vous ennuie pas trop), de façon à noter toutes vos remarques afin d'améliorer mon écriture. J'en ai bien besoin !!!

Avatar de naniquolas naniquolas Mode Lecture - Citer - 03/08/2013 22:16:55

"éléments tangibles" n'est peut-être pas le mot. Je voulais dire que tu introduisais souvent de nouveaux éléments (l'étranger, la ronde des voiles blancs, la mer, "ils", un autre homme...) qui arrivaient un peu à l'improviste, sans que je sache trop où les placer, le décor se forme au fur et à mesure par petites touches éparses mais je n'arrive pas à le visualiser dans son ensemble : combien de personnages ? Où ? Quand sont-ils arrivés, sont-ils encore là ? De clair dans mon esprit je n'ai que le lac et le héron. J'aime bien cette espèce de flou mais si l'histoire est longue ça risque de finir par poser problème.

Avatar de poulix poulix Mode Lecture - Citer - 06/08/2013 14:00:06

Quelques remarques avant d'aller lire la suite et donner un avis plus complet :

-Je suis assez d'accord avec Nani sur les lieux communs relevés
-merci de m'avoir fait découvrir le mot "prêle" : très joli ^^
-Perdu sur la berge le héron solitaire s’étonne. --> une virgule après berge ?
-Ils sont là, pratiquement invisibles, impalpables, bleuis de pénombre. --> I love it ^^ !
- le silence revient à peine troublé par le chant des grillons. --> une virgule après "revient" ? (l'ajout de virgules à certains endroits, dans la prose poétique, aide selon moi à trouver le rythme et à faciliter la compréhension.)
- Pour ce qui est des répétitions de l'Etranger, je pense que deux solutions s'offrent à toi. Soit les limiter, soit les mettre encore plus en valeur.
Par exemple : " il est encore là l’Etranger, assis sous un soleil levant." --> je le mettrais entre virgules pour l'appuyer, l'utiliser comme une respiration.
Idem ici : "Quand la lune aura sur l’horizon levé son éclat, il reviendra l’Etranger."

-le "jabot" m'a "décalée" par rapport à l'ambiance, à la magie, au flou naturel que tu introduis tout au long de ton poème. Peut-être parce qu'il renvoie trop clairement à une époque, une classe sociale etc dans ma tête ?

(je vais lire la suite !)

Avatar de naniquolas naniquolas Mode Lecture - Citer - 06/08/2013 15:28:52

Perdu sur la berge le héron solitaire s'étonne-->pour ma part je préfère l'effet que ça fait sans virgules.