Le Temps des Rêves

Pour compenser la partie sans doute remarquable que nous avons manqué faute de temps, voici ce topic ! (J'sais, je suis actuellement le seul en vacance...)

La porte de la taverne, en grinçant, s'ouvre sur une silhouette courbée de douleur. Un homme, dégarni, une bile sanglante aux lèvres,les yeux écarquillés, s'écroule en gémissant : " Le temple... Le temple de Glindor...". Il tend la main vers un ailleurs inconnu, et dans un rictus crispé, meurt sur ces mots.

Entrée libre, à qui l'honneur de présenter son personnage, qui, par un drôle de hasard, se trouvait dans cette taverne ?

C'est dans l'habitude de Tsume de voir des gens mourir devant ses yeux, mais ce n'est pas pour autant qu'on s'y habitue. Pas prévenue, comme ça, ce n'est jamais agréable. Mais il faut bien prendre les choses en mains:
- Du calme! s'exclame-t-elle en faisant des gestes apaisants à l'adresse de la foule de badauds plus ou moins ivres qui s'approchait du corps. Je suis médecin, je vais inspecter ce corps.

Un homme au nez cramoisi par l'alcool s'exclame de peur :
- N'y touchez pas ! Vous pourriez mourir en quelques heures à son simple contact. On voit bien que vous n'êtes pas d'ici ! Le désert de Neptune est hanté par de nombreuses momies au contact nécrofique. Il suffit de se faire toucher pour se décomposer lentement, de l'intérieur, dans d'atroces blessures et souffrances ! Cet homme est peut être contaminé, examinez-le sans le toucher d'abord. les infectés ont des marques de pourritures sur le corps...

Note : je fais le MD et dans le même temps j'incarnerai un personnage. Mais si quelqu'un trouve que c'est mieux sans MD, je me retirerai ! ^^

Du bruit au fond de la taverne.

Pas possible de se nourrir tranquille. Anöz s'essaya à un regard méchant. En vain. A part quelques étrangers, tout le monde autour avait ce regard bovin que seuls les habitués de ce genre d'endroit peuvent avoir. Comment les hommes peuvent-ils sciemment s'enfermer dans des clapiers pour manger leur pitance pleine de chair? Pathétique.

Ses oreilles s'ajustèrent. Là bas, un homme parlait du désert...

Discrètement, il leva sa fourrure de sa chaise.
La curiosité était trop forte. Mais il semblerait qu'elle ne soit pas de bon ton dans le coin. Un reniflement et un renaclement fusent de part et d'autre du tabouret de bois jauni.
"Désolé messieurs, je ne pourrai pas continuer de vous ruiner, besoin naturel...".
Les regards se durcissent. L'argument ne doit pas être valable ici. Il est vrai que le seul ruiné est en train de se lever de table sans avoir réglé ses dettes.
"Je vais me chercher un truc plus fort à boire que mon jus de carotte, histoire faire passer le goût de la défaite. Je reviens"

Anöz se rapprochait du bar. Les piliers, plus que jamais, se plongeaient dans leur éthanol pour éviter de croiser le vide dans les yeux du blessé.
Une femme semblait concentrée sur la respiration de l'Homme. Son souffle s'amenuisait à chaque balbutiement. Mais toujours, l'écho de "Glindor..."

(réponse qui arrive)

Évitant soigneusement tout contact avec le pauvre moribond, Tsume s'était penchée sur lui pour capter ces dernières paroles. Mais c'était trop tard. Sortant de sa besace un tissus elle enroula sa main dedans et inspecta sommairement le mort.Des traces de mains, encore rouges malgré les chaires nécrosées, confortaient la supposition du client au nez cramoisie. Avant de se relever, Tsume inspecta la clientèle. Peu de gens faisait vraiment attention à l'affaire, sauf peut-être une étrange boule de poil près du comptoir. Tsume se releva:
- Aubergiste! Montez cet homme dans ma chambre, et allez chercher un prêtre.

L'homme au nez cramoisi sourit, visiblement satisfait de l'exactitude de sa suggestion, et s'en retourna vers sa bière. L'aubergiste, un peu intimidé, héla un autre homme. Ils prirent soin de recouvrir entièrement leurs mains de tissu comme l'a intelligemment fait Tsume, et tout deux montèrent l'homme dans la chambre. Une serveuse envoya un gamin chercher le prêtre, qui arriva dix bonnes minutes plus tard, essoufflé. Celui-ci devait avoir la trentaine, était de taille moyenne, un peu courbé, avait un visage rond comme une pomme et des yeux très plissés. Une fine moustache allait de paire avec ses cheveux roux foncés, et il traînait un bâton serti d'une boule de verre poli.
- Encore un problème avec des momies ? Non de non quel est l'imbécile qui est allé dans le désert ?! A tous les coups, c'est un chasseur de trésor, qui se croyait brave, courageux, invincible, et qui ne passera sans doute pas la nuit ! Où est-il, que je fasse mon possible pour ce pauvre fou ? Ah, et navré de m'emporter... Je me nomme Moulder. Menez-moi vite au malade...

Pendant que l'homme du temple, le patron du troquet et la femme montaient les premières marches, une échauffourée éclatait au fond de la grande salle.
Autour de la table de jeu les yeux fatigués par l’alcool se croisent, furieux. Le ton monte.
"Où y k's'est barré ce faux j'ton! Il a pô règlé sa dette!! Où k'y s'câche, hein?!"

Tranquillement, la boule de fourrure sautillait. Elle suivit les pas qui grimpaient en grinçant les lourdes marche de pin mal dégrossi. Elle s'engouffra juste à temps dans un creux de la porte avant de se glisser sous une paillasse pas trop poussiéreuse.

Alors, elle tendit l'ouïe, s'étala de tout son corps. Et un peu plus encore. Croisant les bras en un sourire plein de dents, la silhouette d'adolescent remit en place une mèche argentée derrière son oreille pale.

"Je n'aime pas avoir raison! Encore un vieux fou emporté par eux..." furent les premiers mots qu'il entendit dans la petite pièce.

( AutreLapin, en fait, j'ai du mal à saisir ce que tu es exactement Un lapin, un humain, ou un lapin-garou qui change de forme à volonté entre l'homme et le lapin ? ^^)

Le prêtre venait d'inspecter le corps dont la respiration n'était même plus perceptible.
-Je n'aime pas avoir raison! Encore un vieux fou emporté par eux... Il est mort. Je suis désolé...
Après un court silence plein de réflexion, le prêtre dit, songeur :
- Vous qui êtes voyageuse... Vous faites quoi au juste ? Aventurière, chasseuse de trésor, exploratrice, mercenaire peut être ? Notre monde, Raytsët, est si vaste... Cela ne vous dirais pas d'aller voir enfin ce que cache le désert, ce fameux temple ? Vous m'avez dit que les dernières paroles de ce moribond parlaient du temple de Glindor. Si... Enfin... Si des gens comme vous trouvaient le trésor après avoir tué les momies, nous serions apaisés de deux fardeaux : Les pillards et les monstres. Vous pourriez prendre les trésors du temple légendaire en tant que paye... Qu'en d...
La porte s'ouvrit violemment.
- Où k's'est foutu cette boule de poile galeuse ?! L'est kekpart là, chuis sûr !
L'ivrogne tenait une serpe à la main et était encadré par deux hommes similaires, prêts à en découdre pour leur argent.

(réponse à venir :p)

A la surprise de tous, un soupir bruyant s'échappa de sous le lit.

Un gamin nu comme un ver s'extirpa en un bond. Il arracha la couverture du lit et s'en drapa comme un tribun, d'un geste ample.
"Ha, vieille fripouille, tu me cherchais? je..."
...et il manqua de tomber, glissant sur un coin de l'étoffe et se rattrapant à l'épaule de la femme qui s'était levée à son approche.

Sourire gêné à tous les spectateurs.
"... jeeee... Hum. Bah je vais te régler ce que je te dois et on est quite!"
"Vas dont! Fis d'peutchin... T'as pas un rond. Z'vas s'régler au sang!!"
"On dit Gamin Perdu, l'animal. Et vlà tes piécettes".

Le gamin sorti une bourse de sous sa pelisse, compta jusqu'à quinze, et décrocha un sourire avec trop de dents à toute la cantonade. Il s’apprêtait à suivre les vauriens, les flattant de grossièretés, quand il ralenti son mouvement.
Il cligna de l’œil en direction de l'exploratrice, formant les mots "j'vous en doit quinze" sans émettre un son quand il vit que le regard de celle-ci était fixé sur le cadavre découvert.

Il s'arrêta d'un coup. Tremblant de tout son corps, il rejeta la couverture d'un geste apeuré, claqua la porte derrière son petit corps blanc comme un linge. Il tapota du pied, griffant le parquet, quand il chuchota :
"Dites, cette chose, cette maladie... Ca s'donne par la peau?"

[est-ce qu'on ne dit pas Nom de nom??? ]

Dès que la porte c'était ouverte, Tsume avait fléchit les genoux et mit la main sur la garde de son épée, s'attendant au pire. Mais ce n'était que quelques poivrots.
Elle fut étonnée de voir le gamin sortir de sous le lit, et encore plus de le voir tendre SA bourse aux ivrognes, mais préférant éviter la bagarre elle resta silencieuse.Alors que le garçon étrange et les ivrognes ( Tsume n'était pas certaine d'avoir tout suivit, mais elle avait cessé depuis longtemps de se poser trop de questions. Sa devise: il ne faut savoir que ce qu'il faut savoir), elle s'apprêtait à répondre (mentir) au prêtre mais le gamin ferma la porte brusquement avant de chuchoter:
"Dites, cette chose, cette maladie... Ca s'donne par la peau?"
Faisant comme si elle ne connaissait pas cette maladie, la jeune femme haussa les épaules et interrogea le prêtre du regard.
"Et quel est donc ce trésor?" ajouta-t-elle à sa question muette.

[Hahaha!]