Et les fleurs gisaient dans la rouille du désert.
La tête contre tes poings, tu les regardes.
Les pétales fragiles, flétris, vacillement d’une flamme
dansent sous tes paupières closes
et t’ombrent de vertige.
Elles sont jaunes, violemment jaunes
et la poussière est brune et floue.
Irréelles, posées sur l’arbre aux branches de bois lisse,
tellement nu et stérile qu’elles semblent papillons volages
plutôt que germes fidèles, plutôt que promesses de fruits.
Rejetées par l’arbre imberbe cendré de rouge
les fleurs jaunes s’écrasaient sans s’éteindre
dans la rouille du désert.
Assieds-toi en tailleur, à l’ombre du soleil.
Et ses doigts frais caressent étroitement tes paupières
pâles dans la touffeur.
Un insecte perce le silence.
La fleur s’imprime en négatif si tu fuies son regard
Alors concentre-toi. Accroche-toi dans leurs mémoires
– avant que la poussière ne t’efface,
dispersée comme pétales au vent.
J'aime
J'ai ressenti une certaine sérenité, une lumière forte qui épouse les épaules sans écraser.
Eu un peu de mal à comprendre le vers "Et ses doigts frais caressent étroitement tes paupières". Il a fallu relire deux fois la strophe. Après c'est limpide. Peut être que l'utilisation de la couleur blanche pour les paupière est en trop, je trouve que cette pointe de blanc enlève un peu de volume... pales les paupières peut être? ou opalescentes?
Par contre, un truc qui m'a arraché un sourire sans soucis, c'est au début : "Elles sont jaunes, violemment jaunes
et la poussière est brune et floue.". Ah ben ouais, ça coule de source ce genre de sensation!!
Rôôh ! Merci...
J'aime ta façon de donner un point de vue de peintre sur des poèmes ! Et je suis contente que tu aies saisi l'ambiance.
Pour "blanches", maintenant que tu le dis, c'est vrai que c'est dommage de sortir du rouge et du jaune, surtout que ça enlève le côté poussiéreux qui couvre un peu tout. Opalescent c'est trop, mais j'adopte pâle !
*emprunte le cerveau d'unautrelapin*
Tout pareil! une vraie sensation d'apaisement s'est emparée de moi, avec des images pas si décrites que cela et pourtant tellement claires, bravo!
*hésite à lui rendre son cerveau... puis le fait*
Et bien oui, c'est calme, c'est lent,
sur ce vers: "plutôt que germes fidèles, plutôt que promesses de fruits." au départ je me suis dit 'Oooh c'est long!' et finalement c'est ça justement l'intérêt.
Par contre je trouve dommage de reprendre les "fleurs jaunes" dans le passage en italique, comme tu parles de la "rouille du désert", j'aurais aimé une autre façon de nommer les fleurs (note: c'est la première fois que je te fais une critique "négative" ^^)
... J'adore ! Pas grand chose de constructif à dire, j'aime vraiment le poème dans son ensemble. La fin est vraiment bien, l'image est belle et s'accorde parfaitement avec l'atmosphère du poème. J'ai mis un peu de temps à m'habituer à l'italique mais finalement j'aime bien ça ! Rien ne m'a gêné et j'ai un coup de coeur pour "et t'ombrent de vertige" (et aussi "elles sont jaunes, violemment jaunes, et la poussière est brune et floue"
.
Je n'avais pas remarqué au départ qu'il n'y avait pas de majuscules au début de chaque vers du poème, mais je trouve que ça le fait gagner en fluidité et ça me fait réfléchir...
Il y a toujours cette beauté calme et douce dans tes poèmes...