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Arbre

Le Temps des Rêves

Et les fleurs gisaient dans la rouille du désert.

La tête contre tes poings, tu les regardes.
Les pétales fragiles, flétris, vacillement d’une flamme
dansent sous tes paupières closes
et t’ombrent de vertige.

Elles sont jaunes, violemment jaunes
et la poussière est brune et floue.
Irréelles, posées sur l’arbre aux branches de bois lisse,
tellement nu et stérile qu’elles semblent papillons volages
plutôt que germes fidèles, plutôt que promesses de fruits.

Rejetées par l’arbre imberbe cendré de rouge
les fleurs jaunes s’écrasaient sans s’éteindre
dans la rouille du désert.

Assieds-toi en tailleur, à l’ombre du soleil.
Et ses doigts frais caressent étroitement tes paupières
pâles dans la touffeur.

Un insecte perce le silence.
La fleur s’imprime en négatif si tu fuies son regard
Alors concentre-toi. Accroche-toi dans leurs mémoires
– avant que la poussière ne t’efface,
dispersée comme pétales au vent.