J’ai marché tant de jours
Interrogez les rides sur ma canne difforme.
Volée au noisetier sauvage, elle est mon thyrse
Piètre Dionysos !
J’ai ceint mon front d’une couronne de vigne
Mais pour cortège
N’ai que mon ombre aux bords tranchants sous la morsure du soleil
Et l’amour…
Je vois votre sourcil levé,
Votre tendre indulgence, l’esquisse d’un sourire
Ne riez pas, non.
Quand on possède le monde sur la plante des pieds
On a le rêve au corps
On le laisse s’inviter
Pour oublier la route qui use la semelle…
J’ai cuit sous le soleil, j’ai soif de caresses
Mes lèvres rêvent de lèvres où se désaltérer
Dans le creux de mon ventre, dans mon poing trop serré
A force de se nourrir de mes songes
L’amour meurt de faim.
Serez-vous celle ?
Je le tiens prisonnier pour la plus ignorée
Une vierge engrossée, une chaste ménade…
Un ange ?
Serez-vous ma compagne sur la terre brûlante ?
Je desserre les doigts, si vous me désirez…
J'aime ! C'est très agréable à lire je trouve, élégant et rythmé, j'adore le ton que tu utilises : à la fois grandiloquent et léger.
Mon passage préféré :
"Je vois votre sourcil levé,
Votre tendre indulgence, l’esquisse d’un sourire
Ne riez pas, non.
Quand on possède le monde sur la plante des pieds
On a le rêve au corps"
Celui que j'ai le moins aimé :
"Je le tiens prisonnier pour la plus ignorée
Une vierge engrossée, une chaste ménade…
Un ange ?"
Et vraiment géniale, la question : "serez-vous celle ?"
Bref, j'aime^^
J'approuve exactement tout comme Nani, et c'est la première fois que j'arrive à sentir vraiment le rythme d'un poème, tu viens de me faire découvrir quelque chose!
"yrse
"thyrse" ça veut dire quoi?
Merci !
Je suis d'accord pour le paragraphe que vous n'aimez pas mais je ne vois pas trop comment le changer. Je tiens à cette idée que son amour est destiné à un paradoxe, à quelqu'une qui serait rejetée par sa différence...
Wen, je suis touchée^^.
Et sinon, le thyrse, c'est le bâton surmonté de feuilles de vigne qui est un des principaux attributs de Dionysos ou Bacchus.
J'aime beaucoup, et de plus en plus quand je le relis.
J'aime beaucoup la fin !
"Je desserre les doigts, si vous me désirez…"
Et bien comme tous les commentaires précédent, je dois dire que j'accroche totalement !
J'ai beaucoup aimé, les mots sont bien choisis mais je bloque juste sur la répétition de "lèvres". Sinon ton texte est rondement bien mené.
Merci !
MKL, la répétition de "lèvres" est volontaire : cela te choque tant que cela ? Moi c'était plutôt la répétition de "rêve" qui me gênait dans ce vers, mais toutes les formulations que j'essayais à la place étaient trop pompeuses...
La répétition des lèvres ne me dérange pas ...
Mon passage préféré :
"Quand on possède le monde sur la plante des pieds
On a le rêve au corps" Superbe !!
J'ai moins aimé le début - enfin certains vers de temps à autre - et le paragraphe cité par Nani, trop complexe, trop fleurit...Mais le reste oui !!
(faisons donc remonter un topic...)
J'ai eu du mal à rentrer dans ce poème, qui, à la première lecture, m'a laissée assez indifférente.
Mais ça valait le coup de le relire plusieurs fois.
Mes passages préférés :
Quand on possède le monde sur la plante des pieds
On a le rêve au corps
On le laisse s’inviter
Pour oublier la route qui use la semelle…
J'aime beaucoup celui ci :
Mais pour cortège
N’ai que mon ombre aux bords tranchants sous la morsure du soleil
mais....
le dernier vers, selon moi, s'étire trop ce qui me fait perdre l'équilibre
(quoique ! Je viens de le relire et j'ai compris le rythme)
<-- commentaire très intéressant n'est-ce pas.
Cette idée d'ombre pour unique cortège est le vers qui m'a donné envie de comprendre ton poème, de me plonger dans ses image. car il est vrai que tout ce qui précède m'avait laissé très neutre.
J'ai bien apprécié, mais je n'ai pas adhéré à l'avant-dernière strophe.