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Arbre

Le Temps des Rêves

J’ai marché tant de jours
Interrogez les rides sur ma canne difforme.
Volée au noisetier sauvage, elle est mon thyrse

Piètre Dionysos !
J’ai ceint mon front d’une couronne de vigne
Mais pour cortège
N’ai que mon ombre aux bords tranchants sous la morsure du soleil

Et l’amour…

Je vois votre sourcil levé,
Votre tendre indulgence, l’esquisse d’un sourire
Ne riez pas, non.
Quand on possède le monde sur la plante des pieds
On a le rêve au corps

On le laisse s’inviter
Pour oublier la route qui use la semelle…

J’ai cuit sous le soleil, j’ai soif de caresses
Mes lèvres rêvent de lèvres où se désaltérer
Dans le creux de mon ventre, dans mon poing trop serré
A force de se nourrir de mes songes
L’amour meurt de faim.

Serez-vous celle ?
Je le tiens prisonnier pour la plus ignorée
Une vierge engrossée, une chaste ménade…
Un ange ?

Serez-vous ma compagne sur la terre brûlante ?
Je desserre les doigts, si vous me désirez…