T'as la gueule noire mon bon ami
De suie. Celle que tu traines chaque soir à tout bout de rue, jusque tard. Jusqu'aux heures lascive qui dans tes bras fondent.
Encore une fois, je ne t'ai pas vu revenir. J’égraine aussi le pavé, tu sais. Ta nuit n'est pas la mienne, pas la même, faut croire.
On s'loupe sans le savoir, sans se connaitre, et le pire, le pire! Je n'arrive même pas à trouver ça triste.
T'es l'inconnu du boulevard. Ce que tu peux être beau, quand j'y pense. J'ai qu'à imaginer, ouvrir la porte du monde, dehors. Et à chaque visage qui passe,
je peux croire que c'est toi. Changer un regard, me délecter d'une joue, mordre dans une bouche. T'as une de ces classes chéri! T'es tout ceux que tu veux,
chaque gueule d'ange qui claque, clame haut et fort -- Allume moi!
C'est pas faute d'oublier, de me refuser à te chercher; j'ai le souvenir de ton ombre qui me griffe, là, juste sous chaque pas que je caresse devant l'autre.
Et tes mains, tes mains! Tour à tour douces et funeste selon les épaules qu'elles chavirent.
Immense comme le paradis d'orage quand j'ai trop bu. Bordel, j'aime ton essence quand tu chantes à tue-tête sur les murs autour de moi. Trouvera, trouvera pas?
Et bang! Un cœur qui coule sur les routes argentées d'un hasard chaudement volé.
Des heures et des heures, toujours plus.
Allez Casanova, remballe ton flingue. T'as les yeux qui dégringolent
Je crois que je ne l'ai pas bien compris, mais j'aime l'énergie de ce texte.
Je dois dire qu'en ce moment je fais une overdose des textes écrits en "langage parlé" (si je puis dire =="
avec les "t'sais" et les "bordel" nonchalants. C'est pas du tout que j'aime pas, mais comme tout style, il me faut de la mesure pour bien l'apprécier. Cela dit, avec cet apriori, j'ai tout de même été accroché par ton texte, certaines phrases et images m'ont marquées, m'ont faites souvenir et réfléchir. Merci
Eh bien moi pour une fois, j'aime (où alors c'est que je n'ai pas assez dormi, mais je ne pense pas).
Pour une fois cette nonchalance, les apostrophes et autres ne m'ont pas gêné, parce que tout le texte est écrit de cette façon et pas par provocation, c'est naturel, et j'ai eu l'impression de lire la déclaration d'amour d'un pauvre paumé de la rue (pour continuer dans le style), ça m'a touché (même si pas transcandé). Merci pour cette réconciliation
Merci pour vos réactions !
Même si c'est venu assez naturellement, sans que je puisse y faire grand chose,
je tenais inconsciemment à inclure, au sein d'un langage parlé, quotidien, pas toujours
très élégant, des images plus travaillées, singulières et quelque peu évocatrices (après
quand au résultat...je ne suis pas la meilleure juge lol !)
Histoire que la poésie puisse vivre et rebondir en dehors de ses carcans que sont jolies
phrases et vers trop lisses
La vieille faute haha merci les neurones à plat x)
Je verrais plus ce texte dans la partie théâtre avec un décor décrit et autres didascalies.
En définissant Poème: petit texte qui donne matière à s'évader ou réfléchir, alors je trouve que ce texte à bien sa place ici, même si ça doit être intéressant à étudier théâtralement, je l'accorde.
Wohou ! Et bien moi, j'aime beaucoup. (je crois qu'en ce moment, j'aime le langage parlé ^^).
Je trouve que ça coule tout seul, que les mots "parlés" ne font pas tache, ni les images travaillés. Et ça c'est un joli coup de maître. Et puis je dois avouer que le thème me touche.
Quelques remarques plus précises ?
qui dans tes bras fondent. --> je trouve que rythmiquement et du point de vue de "faire naturel", "qui fondent dans tes bras" serait mieux.
T'es tout ceux que tu veux, --> coquille ou licence poétique ? (ce / ceux)
"chaque gueule d'ange qui claque, clame haut et fort -- Allume moi!" --> j'adore le rythme de cette phrase et les jeux sur les sonorités
Les épaules qu'elles chavirent. --> superbe image
Immense comme le paradis d'orage quand j'ai trop bu. Bordel, j'aime ton essence quand tu chantes à tue-tête sur les murs autour de moi. Trouvera, trouvera pas? --> j'adoooore !
"Je n'arrive même pas à trouver ça triste" --> j'ai trouvé que, par rapport au reste, il y avait un rythme moins entraînant. Comme si ça retombait. Pour tout te dire, dans ma tête, un alexandrin aurait été parfait. Du style "C'est que je n'arrive pas à trouver cela triste" (comme de tout façon tu joues à passer de style en style... ^^)
MKL & WEN'
C'est vrai qu'en le relisant, je me rends compte que cela pourraît être amusant
de le réecrire, ou d'en tirer suite d'une façon théâtrale!
Rien que d'y penser ça m'émoustille, je m'y mettrai dès que possible! (partiels merci ==')
@ Poulix
Who quel engouement
le plus hallucinant, c'est que les quelques points que tu as soulever sont ceux
sur lesquels je m'interrogeais moi-même lol
pour le "qui dans tes bras fondent", j'hésitai à le repasser de la manière dont tu l'as
indiqué (et je crois que maintenant je n'hésite plus haha)
Idem pour le "je n'arrive même pas à trouver ça triste", il mérite d'être retravaillé, c'est clair
Sinon c'est bien "tout ceux que tu veux", pas de coquille =)
peut-être "tous" ceux non ?
Et sinon... ravie de pouvoir répondre aux questions que tu te poses !
Toutes les images sans exception me plaisent, dénuées de fadeurs et pleines de vie, d'innovation aussi - du moins par rapport à ce que je lis souvent.
Wah. Je le trouve absolument parfait, tel quel. Magnifique. Vraiment, chapeau. J'aime énormément le style, habilement mené, réjouissant, on se sent emporté dans cet ivresse, dans la foule de cet homme...
C'est génial !
Moi aussi j'adore ce ton traînant et l'oralité qui fait que j'imagine ta voix qui déclame cela dans ma tête (même si ce n'est sûrement pas la bonne^^). Du coup, je suis d'accord pour dire que ce texte mériterait un travail théâtral.
Quelques constructions de phrase sur lesquelles j'ai butté mais les autres se sont chargés de les pointer.
Bravo en tout cas !