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Arbre

Le Temps des Rêves

T'as la gueule noire mon bon ami
De suie. Celle que tu traines chaque soir à tout bout de rue, jusque tard. Jusqu'aux heures lascive qui dans tes bras fondent.

Encore une fois, je ne t'ai pas vu revenir. J’égraine aussi le pavé, tu sais. Ta nuit n'est pas la mienne, pas la même, faut croire.
On s'loupe sans le savoir, sans se connaitre, et le pire, le pire! Je n'arrive même pas à trouver ça triste.

T'es l'inconnu du boulevard. Ce que tu peux être beau, quand j'y pense. J'ai qu'à imaginer, ouvrir la porte du monde, dehors. Et à chaque visage qui passe,
je peux croire que c'est toi. Changer un regard, me délecter d'une joue, mordre dans une bouche. T'as une de ces classes chéri! T'es tout ceux que tu veux,
chaque gueule d'ange qui claque, clame haut et fort -- Allume moi!

C'est pas faute d'oublier, de me refuser à te chercher; j'ai le souvenir de ton ombre qui me griffe, là, juste sous chaque pas que je caresse devant l'autre.
Et tes mains, tes mains! Tour à tour douces et funeste selon les épaules qu'elles chavirent.

Immense comme le paradis d'orage quand j'ai trop bu. Bordel, j'aime ton essence quand tu chantes à tue-tête sur les murs autour de moi. Trouvera, trouvera pas?
Et bang! Un cœur qui coule sur les routes argentées d'un hasard chaudement volé.

Des heures et des heures, toujours plus.
Allez Casanova, remballe ton flingue. T'as les yeux qui dégringolent