Wensaïlie
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An 412 de l’âge Obscur, Ithilîle, 6 mois avant la naissance d’Enjan.
Une grande foule s’était rassemblée aux alentours du temple des Sept. Tous étaient dans l’attente de la parole du Magicien Tarquif. L’Île sombrait. Ils avaient besoin d’espoir. Humains, Elfes, Nains et bien d’autres créatures que l’on n’avait plus vu depuis des centaines d’années se tenaient là, côtes à côtes. Les tensions et les guerres avaient été oubliées, l’instant de cette journée. Cette journée fatidique qui serait déterminante pour le futur de chacun.
Dans la salle des Murmures, lieu de recueillement des fidèles en temps normal, un silence fragile régnait. Les prêtres étaient à genoux sur le sol de silèn froid, tête courbée. Ils priaient le Magicien des Elfes, Tarquif, de descendre sur Codée pour apporter sagesse et discernement à la Princesse et au Prêtre Dominus. Au milieu des arches nacrées, l’air vibrait de leur foi et de leur dévotion.
Le temps était à l’orage. L’attente, fébrile.
*
— Ce garçon, s’il est bien guidé, est promis à un grand avenir.
La voix du Magicien résonnait dans le cœur du temple. La Princesse et le Prêtre Dominus étaient seuls face à Tarquif. Une rumeur pieuse leur parvenait de la salle des Murmures, leur rappelant combien chacun attendait de connaître le résultat de leur entrevue.
A chaque mot que Tarquif prononçait, le cœur de Wen s’accélérait. La souveraine pressentait que le peuple serait soulagé des nouvelles apportées par le Magicien mais pas elle. Wen se résolu à poser la question qui l’inquiétait le plus.
— Ce n’est pas l’élu n’est-ce pas ?
Tarquif fit tourner sa tête à droite puis à gauche. Un geste simple, lent. Implacable.
Une terrible détresse s’empara de la Princesse. Elle avait espéré elle aussi. Elle s’était empêchée d’y croire mais elle n’avait pu réellement réfréner son cœur de se laisser aller à l’optimisme.
— Qu’entendez-vous par bien guidé ? s’enquit le Prêtre Dominus.
La Princesse lui en voulut de poser la question. Elle connaissait déjà la réponse et tant que les mots n’auraient pas été prononcés clairement par le Magicien, elle aurait pu conserver l’illusion d’une liberté de choix… Les paroles de Tarquif sonnèrent comme une sentence à ses yeux :
— Wensaïlie Mandaniel est l’élue.
Il adressa un sourire complice à Wen avant de disparaître.
Les torches accrochées aux murs de la salle retrouvèrent leur vivacité. Wen fixait le vide où s’était tenu le Magicien, incapable de se lever. Elle avait déjà vécu pire comme situation. Pourtant, son cœur pesait lourdement dans sa poitrine et le courage lui manquait. Elle en avait assez d’être constamment au centre des évènements qui impliquaient le futur de l’Île. Elle se souvenait des quelques jours paisibles qu’elle avait passé avec son compagnon Ehl, il y avait tant d’années que cela paraissait remonter à une autre vie. Ces quelques jours où ils s’étaient retrouvés tous les deux, seuls. Sans guerre à mener ni royaume à gouverner. Une vie classique, comme celle des citoyens qu’elle gouvernait à présent. Mais à peine un mois s’était écoulé avant que les ennuis ne reviennent la trouver. Être l’élue n’était en rien une bénédiction. Quelle faute ses ancêtres avaient-ils pu commettre pour qu’elle ait à l’expier si durement ?
— Princesse ?
Le Prêtre Dominus l’avait rejointe et posa une main amicale sur l’épaule de sa souveraine.
— Les enjeux sont grands…
Wen approuva.
— Nous ne pouvons pas décevoir les attentes des peuples de Codée, poursuivit le Prêtre.
— Non. La situation est trop critique. L’Île a besoin d’un espoir. De quelqu’un en qui placer sa confiance. Nous avons tous besoin d’un peu de lumière…
La Princesse avait murmuré cette dernière phrase. Petit à petit, l’air dans la salle lui semblait plus léger. L’empreinte laissée par la présence de Tarquif se dissipait et, sans cette force oppressante, la souveraine des Elfes retrouvait son calme et sa lucidité. Elle se réprima sévèrement de s’être abandonnée à la panique. Les Sept avaient toujours joué à la manipuler. Tarquif avait sans aucun doute volontairement modulé son aura afin de les écraser de sa puissance et les déstabiliser. A quoi jouaient les Sept Magiciens ? Plus le temps passait, moins elle comprenait.
— Princesse, si tu es l’élue, tu devrais endosser ce rôle.
— Je suis prête à faire mon devoir. A accomplir ce que tout le monde attend de l’élu : ramener la paix sur cette Île. Mais quelles sont mes chances d’y parvenir en étant sur le devant de la scène ? Les Humains, qui sont l’espèce la plus présente sur l’Île, me détestent ! Comme ils détestent tous les Elfes ! Quelle confiance voudraient-ils placer en moi ? J’ai essayé d’améliorer leur jugement à notre égard. Cela fait des années que je parcours l’Île, que je rencontre les rois, leurs conseillers ou même le peuple ! Pourtant rien ne change ! Lorsque je ne suis pas chassée comme une pouilleuse, je suis traitée avec la plus vile déférence !
Les mains tremblantes, Wen reprit sa respiration. Se décourager et s’emporter ne servait à rien, pourtant cela la soulageait. Elle n’avait pas à s’inquiéter de son image, ils étaient seuls. Quand bien même, les Elfes connaissaient leur souveraine : elle était juste, intelligente, respectueuse envers tous et fiable. De bien nombreuses qualités contrebalancées par un défaut : face à l’injustice ou lorsque ses efforts étaient sapés par la négligence ou le manque d’investissement de quelques uns, la patience de la Princesse s’élimait rapidement. Ses colères étaient vite devenues légendaires. Quiconque tenait à sa vie évitait de se trouver face à Wen lorsque ses yeux viraient blancs. Le Prêtre Dominus avait déjà assisté à ses explosions de mécontentement. Le mieux était de laisser la Princesse finir de s’exprimer.
— J’existe depuis trop longtemps. Si les gens savaient que c’est moi l’élue, ils se soulèveraient et viendraient me demander ‘’Pourquoi n’as-tu encore rien fait pour nous sauver ?’’. Si les mentalités n’ont pas évoluées, la situation, elle, s’est malgré tout légèrement améliorée. Pourtant ils s’obstinent à ne rien voir ! Pour que les peuples soient satisfaits, il faut que le changement se fasse en quelques années. En moins d’une vie humaine ! Que les gens observent la métamorphose de l’Île de leurs propres yeux… J’ai essayé, Prêtre Dominus. Simplement, si c’est à moi de le faire, ce n’est pas à moi de récolter les lauriers.
— Tu penses que, comme les gens cherchent un coupable à la moindre catastrophe, ils voudront un nom à louer pour les avoir guidés hors des ténèbres ?
— Oui. Et ça ne peut être moi. Mon image est déjà trop entachée aux yeux des Humains. Je ne peux être leur plus grande peur et leur sauveur.
Le Prêtre et la Princesse soupirèrent de concert. La situation était bien pire que beaucoup ne pensait. Si l’Île avait soudainement une chance de sortir de l’Obscur, il y avait surtout des fortes possibilités pour qu’ils s’y perdent à jamais. La moindre mauvaise décision les conduirait à leur perte.
— Soyons braves, s’exclama Wen avec un rire d’autodérision. Puisqu’il faut faire un choix… Il est temps d’avancer. Nous ne pouvons persévérer dans cette voie. Utiliser le Prince de Nadane pour catalyser les espoirs du peuple me paraît être notre dernière chance de ramener sur l’Île une ère de quiétude et d’harmonie.
— Dans laquelle je pense que tu t’ennuierais grandement, la taquina le Prêtre.
La Princesse lui sourit, réellement amusée. Peut-être avait-il raison. Même si elle rêvait parfois d’une vie simple et sans responsabilité, elle avait tellement vécu au milieu des complots et de l’adrénaline qu’un monde nouveau, sans problème à régler, lui paraîtrait sans doute bien fade.
D’un geste élégant, le Prêtre Dominus éteignit les torches. Des volutes de fumée parfumée emplirent la salle. Le parfum purifierait l’air de leur présence et effacerait toutes traces de leur discussion. La faible lumière émise par le silèn dans l’obscurité, combinée à leur excellente vision nocturne, leur permit de sortir de la pièce sans encombre.
*
Wen observait la foule devant eux avec appréhension. Ils devaient révéler à tous la prophétie de Tarquif. Avec leurs propres mots. Ils ne s’apprêtaient pas vraiment à mentir. Tout était question d’interprétation…
Le Prêtre Dominus s’avança parmi les spectateurs impatients. Sa voix amplifiée par la Poésie, il demanda le silence afin d’annoncer la parole des Sept Magiciens.
— Mes amis, Tarquif nous a parlé. Et par sa présence, il nous a délivré le message de ses pairs. Nous l’avons questionné au sujet du futur héritier de Nadane, fils du Roi Chrys Midakil et d’Arda Lousiane de Nuance. Comme nous l’espérions, cet enfant sera l’Elu, celui qui rendra possible l’impossible. La Lumière qui nous guidera vers des jours meilleurs !
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Citer - 26/12/2013 19:23:22
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Citer - 04/01/2014 18:09:12
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Citer - 05/01/2014 10:14:48
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Citer - 05/01/2014 10:54:40
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Citer - 09/01/2014 07:49:33
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Citer - 09/01/2014 15:33:39
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Citer - 22/03/2014 19:20:13