Le Temps des Rêves

Viens là.

Viens me voir.

Maintenant regardes devant nous.

Quelle belle route n'est-ce pas ?

Avec plein de monde dessus pour t'aider à avancer si tu luttes.

Regardes mieux. Regardes-les.

Oui c'est cela. Certains poussent. Te plantent.

Porte ta vue au loin et dis moi ce que tu vois.

D'accord je t'accompagne un bout de chemin.

Alors qu'aperçois-tu ?

Oui c'est cela, un carrefour aux directions tellement nombreuses qu'on ne peut les compter.

Attention ce n'est pas un rond-point. Tu ne peux pas t'amuser à faire le tour jusqu'à qu'une voie te convienne.

Avant d'y arriver tu penses avoir le temps.

Attention ! Cela arrive bien plus vite qu'on ne le croit. Parfois certaines épreuves te feront te rapprocher plus rapidement que tu ne l'aurais voulu.

Chaque route après ton choix sera comme celle-ci.

Un certain confort mais avec toujours des gens pour t'entourer, parfois te freiner.

Il reste une solution pour éviter ce conformisme mais ce n'est pas sans risque.

Trace ta propre route. Elle sera sinueuse, pavé d'embûches mais tellement plus intéressante.

Tu peux même choisir qui pourra l'emprunter ou la croiser.

Peu importe ton choix, tu seras comme tous les autres, un thanatonaute de plus.

Juste avec un parcours vraiment différent.

Ton petit chemin de terre rejoindras peut-être un jour une autoroute goudronnée. Tu pourrais aussi bien devenir un panneau indicateur pour des plus jeunes qui te suivront.

Un chemin à part peut en croiser une multitude de façon à te façonner, avancer au gré des rencontres.

L'amour pourrait très bien t'attendre à un feu rouge, un stop, un péage. Qui sait ?

Qui je suis ? Très bonne question.

J'ai roulé bien plus vite que ce que j'aurais dû.

J'ai essayé de conduire à contre-sens. J'ai tenté plusieurs chemins.

On pourrait dire que je suis la route.



Mickaël Landès

Le 3 août 2012

Forcément, le thème de la route, du chemin, est un thème qui me parle beaucoup.
(cf : Croisements d'âme)
Du coup, au niveau du fond : j'aime.
La forme, la substance poétique de ton texte m'a cependant laissée un peu sur ma fin. Il manque un souffle, peut-être. Tu vois, un espèce de rythme qui viendrait sublimer les images qui sont bien trouvées mais qui... qui "manquent".
Au final, je vois d'avantage ce texte comme un texte à vraiment mettre en scène, à oraliser. L'énergie pourrait alors en fuser je pense.

j'aime bien ! Beaucoup bien, même. Un petit peu moins à la fin de "qui je suis" jusqu'à "j'ai tenté plusieurs chemins". Je trouve un peu dommage que le narrateur se mette soudain à parler de lui, j'aurais bien aimé rester focalisé sur le"tu". Et puis si j'aime beaucoup le "on pourrait dire que je suis la route", je trouve que ce qui précède n'est pas assez grand/audacieux/absolu, trop "humain" pour que ce soit "plausible".
Et je suis d'accord avec Flora, ce texte qui est déjà très intéressant à l'écrit doit prendre tout son envol à l'oral.

Merci !

Le souffle du texte me plaît et m'emporte un peu.
Toutefois, tout comme poulix, je reste sur ma faim (pas "fin" ^). Je retiens notamment les "C'est cela" et les répétitions ("Attention", ça m'a carrément coupée dans mon élan et je ne vois plus une longue route, mais quelque chose à escalader, qui fait mal, qu'on n'aime pas. Quelque chose qui se ressent malgré nous et qui gêne. J'ai eu vraiment une impression de "superficialité", comme si tu ne creusais pas assez, ou que tu ne finissais pas la phrase. Les transitions sont trop nettes, on se perd. Tu me diras, sur une route on peut se perdre oui, mais là ça m'a vraiment fait une impression de bazar mal organisé...
D'accord pour un oral. D'ailleurs, tu pourrais jouer avec la typographie qu'on utilise pour l'oral, non ?

En effet, ce que vous n'avez pas aimé (les ruptures, la sensation d'escalade...) était plus ou moins voulu car une route mais pas tjs calme et plate; mais je l'ai mal amené. L'oralité du texte je dis oui mais je ne sais pas tjs ou mettre certains de mes textes qui ne sont pas des poèmes, juste des... euh... textes?
En revanche Thaumiel, j'ai du mal avec les ' au milieu des mots mais c'est très personnel.
Je n'ai non plus trop creuser car j'avais peur de me perdre moi-même (il y a tout un passage en moins car incohérent où j'avais sombré)

J'aime bien ce genre de "textes", on se laisse porter, et c'est assez théâtral oui.

"Je suis la route" : !

J'aime ! Et j'aime la chute.

Ton style m'a emportée, même si comme les autres, j'aurais bien aimé une fin moins abrupte. la dernière phrase est géniale mais elle tranche trop radicalement. Et sinon, l'image de la route est une image qui me touche beaucoup et à laquelle j'avais pas mal pensé avant de te lire. C'est intéressant de voir dans quelle mesure tu fais ou non écho à la route que j'imaginais/imagine, et je pense que je vais t'emprunter certaines de tes expressions.^^
D'accord pour l'oralité et je n'aurais pas été contre la typographie "orale" que propose Thaumiel, mais je comprends ta réticence et ça n'enlève rien au texte. Par contre, si tu le déclames, je verrai bien ces contractions.

(J'avais pas vu à première lecture, mais merci Lune !!!)

J'ai globalement aimé le rythme dès les premières lignes. Mais j'ai eu l'impression d'avoir une coupure lorsqu'on arrive à Te plantent, mais ça reprend jusqu'à ce qu'on arrive à Avant d'y arriver, tu penses avoir le temps. Alors, c'est ce genre de coupure qui faisait que j'avais l'impression d'arriver trop fréquemment à des arrêts (d'ailleurs, j'ai pas aimé ton stop alors que tu t'exprimes si bien en français...) sur une route sinueuse qu'on voudrait poursuivre à une vitesse folle. Mais comme pour ceux qui m'ont précédé, ce thème me touche et ainsi le message passe plutôt bien. Par contre, je n'ai pas trouvé la fin abrupte puisque j'ai l'impression qu'on la sentait venir. J'espère avoir été constructive dans ce commentaire.


Attention, quelques fautes: Regardes mieux. (presque tous les regarde^^) Dis-moi. rejoindras peut-être
Pas certaine: qui pourras l'emprunter

Merci pour les fautes! sauf que pour les "s" (sauf celui de pourras) j'avais hésité car je ne voulais pas que ça sonne comme un ordre. Faut-il que je revois la formulation alors?

Non, c,est que je crois que ton qui remplace un il, donc qu'il faut que ce soit sans s. Ce n'est pas une question de donner un ordre. Mais bon, j'hésite sur ce que remplace réellement le qui mais je ne vois pas de tu...

celui de "pourras" est bien une faute (je me suis mal exprimé dsl), c'est pour les autres que je ne voulais pas faire d'impératif.

Par contre, c'est bien le temps que tu as utilisé Mais dis-toi aussi que, pour ma part, je voyais l'impératif des regarde comme une invitation, et non comme un ordre formel.
Et si tu ne veux pas du tout l'impératif, il faudrait que tu ajoutes des tu face à tous tes verbes, mais ça changerait radicalement le rythme

J'ai beaucoup aimé ! L'écriture, la façon dont le narrateur parle au personnage et toutes les théories philophiques et les images qui sortent du texte.

"Peu importe ton choix, tu seras comme tous les autres, un thanatonaute de plus.

Juste avec un parcours vraiment différent." je trouve que cette phrase casse un peu le message que tu veux faire passer en parlant de la route qu'on peut se tracer nous-même, et elle rend "long" ce passage, je l'enlèverais (oui en entière sans rien reformuler ^^ une Coupe quoi ^^)
j'ai trouvé que "te plantent" faisait un peu bizarre aussi, notamment parce que tu commences par présenter les gens comme des aides, puis tu as quelques phrases qui viennent les dénigrer (" te freinent" peut-être qu'il aurait fallu présenter la foule comme neutre puis préciser que certaines personnes aident et d'autres pas...
J'aime beaucoup la conclusion, même si j'aurais aimé un peu plus de misticisme : qu'on se doute qu'il soit la route mais peut-être pas qu'il l'affirme?

Thaumiel dit :
"J'ai eu vraiment une impression de "superficialité", comme si tu ne creusais pas assez, ou que tu ne finissais pas la phrase. Les transitions sont trop nettes, on se perd. Tu me diras, sur une route on peut se perdre oui, mais là ça m'a vraiment fait une impression de bazar mal organisé...
"
C'est vrai que c'est superficiel, mais vue le texte on peut aussi se dire que lorsque le Sage (la Route) parle au jeune apprenti (le perso) il ne peut pas tout lui dévoiler d'un coup. Cette superficialité marche pour moi car elle est juste assez transparente pour qu'on se rende compte de tout ce qu'il y a derrière, à nous d'aller l'imaginer et pourquoi pas écrire des petits textes pour faire suite à ce poème. Je n'ai pas trouvé les transitions trop nettes et je n'ai pas du tout eu l'impression de me perdre ^^
et pour ta proposition de réécrire Thaumiel, pour ma part je n'adhère pas du tout aux apostrophes dans les poèmes pour couper les mots (poulix le sait déjà ^^ - et à la lecture des autres commentaires je vois que l'auteur n'aime pas trop non plus). Ca donne un côté plus "jeun's de banlieu" "vulgaire" au poème, qui ici au moins n'a pas lieu d'être je trouve, et le rythme me semble du coup plus saccadé et désordonné, comme si la route n'avait pas le temps de tout dire.