Le Temps des Rêves

Tout ici m’appartient !
Tout !
Absolument tout vous comprenez !
Du levant au couchant,
Des froides montagnes du Nord
Aux fjords glacés du Sud.
L’horizon est une limite visuelle ;
La seule limite qui me reste.

Je possède l’eau, la terre et l’atmosphère.
Tout cela grâce à ma persévérance,
Ma résistance, ma combativité,
Ma soif de réussite.
Le pouvoir n’était pas un but,
Mais il a été une finalité.

Je ne maîtrise pas les éléments.
Ils sont tout de même à moi !
La rage des volcans,
Le gros dos des océans,
Les sautes d’humeur de la terre…
Possessions éphémères.
A moi quand même.

Plus de concurrents
Seul maître à bord.
J’ai été aidé
Par mes confrères, amis ou ennemis.
Fleuves noirs,
Océans bouillonnants,
Air vicié,
Terres craquelées,
Rivages noyés,
Montagnes ruisselantes,
Plaines dévastées.

Villes ensevelies,
Forêts anéanties,
Humanité partie.

Je suis maintenant le dernier humain de la Terre.
Et elle est à moi.

Mickaël Landès
Le 13/04/2012

Ah, le début m'a grandement séduit, un peu moins la suite - j'ignore pourquoi - mais j'apprécie fortement l'ensemble et le thème me plaît.

Je viens de finir le premier tome d'Al teatro de Stéphanie Benson - vraiment excellent au fait - et ça m'y fait penser, le chaos sur la terre, l'envie de possession du monde...

Comme Contraste (ce soir, Lune, Contraste et Poulix se disputent oméga ^^ au niveau commentaires ! ) j'ai bien aimé le début. Parce que c'est assez rare de commencer si brusquement un poème avec des envie de tout posséder. Après, j'aime, mais modérément. Et à la fin, je comprends le but, le pourquoi de cette soif de pouvoir. Et, si concrètement l'idée me hérisse, j'ai beaucoup aimé être surprise !

J'aime bien même si c'est vrai que cela retombe un peu après une entrée fracassante et prenante.
Le thème me touche même si j'aurais préféré une autre raison à cette soif de pouvoir (je suis entrain de lire les Mémoires d'Hadrien de Yourcenar et du coup, je crois que j'avais associé cela inconsciemment au réflexion de l'empereur romain).

En tout cas, cela coule tout seul la plupart du temps. Seuls deux passages m'ont accrochée :



Je trouve cela trop explicatif pour un type perdu dans sa soif de possession et stylistiquement, je me serais plus attendu à un vers très bref, après ce début "le pouvoir n'était pas un but".



Le deuxième vers est beaucoup trop long, je trouve, au milieu de tous les autres. Peut-être le couper en deux ?

Bon je vais vous dévoiler un peu ma pensée. A la base il s'agissait d'un homme normal voulant accomplir sa vie d'homme normale en grimpant dans la hiérarchie de sa boit comme beaucoup d'hommes normaux (ai-je dis qu'il s'agissait d'un gars tout ce qu'il y a de plus normal?). Puis avec la pollution, la destruction de la planète... il est le seul survivant et la folie s'empare de lui.

Si on considère ce texte comme une tirade de théâtre je trouve qu'il passe mieux que si je le considère comme un poème. J'aime beaucoup l'idée et la violence qu'on ressent, mais sur la conclusion je trouve que le "Et à moi tout seul" fait un peu un personnage "gamin" vis à vis de ce que tu décris au dessus je ne trouve pas que ça colle très bien, par contre si tu avais fini par "Et à moi quand même" (pour répéter avec au dessus) on se pose tout de suite (moi en tout cas) plus de question je trouve: est-elle vraiment à lui? Est-ce une richesse? Dans quelle mesure peut-il s'en réjouir? D'ailleurs est-il vraiment content?

Alors j'ai vraiment été entraînée par ce poème. Chaotique, épique, une sorte de tirade qui s'adresse au monde entier parce qu'il n'y a plus rien d'autre... Qu'un univers à reconstruire.
Gros coup de coeur pour les 2 vers qui terminent la première strophe, pareil pour ceux qui terminent la deuxième.
Et j'aurais juste terminé par "Elle est à moi".
En tout cas, j'aime beaucoup

merci pour vos remarques
Wen: le coté un peu enfantin est voulu. Il fait un caprice. Il ne veut pas partager ce jouet qui n'était pas à lui à la base.

Oui, je me doute qu'il était voulu ^^ mais il ne m'accroche pas :( tant pis pour moi :p

J'aime l'ensemble, moins certains passages, mais le tout, avec ce côté enfantin, la théâtralité décousue (ouuuh c'est un nouveau concept ça?^^), le thème ... Et la chute !