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Arbre

Le Temps des Rêves

Avatar de poulix poulix Mode Lecture - Citer - 28/01/2012 17:16:36

Co-écriture automatique (la nouvelle mode ^^) by Lune et poulix.


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J'ai oublié de venir te chercher.
Je me suis noyée dans mon thé à la menthe, celui que nous offrent les amants inventés. Et tu m'attendais, sous la pluie, ton écharpe de soie qui dansait dans le vent. J'ai toujours aimé le vent. Vent d'est, vent d'ouest et ce vent qui nous prend, nous emmène dans les plumes du ciel. Elle dansait, elle dansait, ne nous arrêtons pas. STOP ! Elle dansait et toi, immobile, tu observais.

Était-ce le déluge ?

Une histoire de navire, une histoire de demain. Tu vois cette voile à l'horizon, c'est celle que j'attendais. Attendre, attendre, toujours attendre. Je veux t'y emmener tu sais. Mais des fois j'ai l'impression d'être la seule à savoir marcher sur l'eau.
Tu crois que je vais tomber un jour ? Oui. Je tomberai, d'un immeuble de trente-six étages, un immeuble en pierre, un immeuble au toit de glace et aux portes d'atmosphère. Ce sera long. Ce sera beau. Tu auras le temps d'attendre ma chute. Tu me verras faire l'oiseau dans un tourbillon de couleur. Tu me verras fermer les yeux sur la gravité. Avec ou sans ton écharpe danseuse. Je pense que le soleil viendra me rattraper d'un de ses rayons. Tu sais, ces rayons que les abeilles tricotent avec leurs ailes pendant les nuits d'hiver, pendant qu'elles gèlent en chantant que la vie pétille. Ce sont les artisans du monde que tu ignores. Viendras-tu les voir avec moi ? Il nous montrerons les coulisses d'un conte qu'on ne saisit plus. Comme cette eau gazeuse dont j'ai perdu le nom.
Je les ai oublié. Toutes ses paroles vrombissantes, je les oublierai, dans ma chute immobile. Du haut de cette glace translucide. À quoi penseras-tu quand tu verras ma jupe, celle du temps qui défile, celle du temps qui s'épuise, ma jupe qui volera juste au dessus de toi ?
Je me sentirai tomber en arrière dans l'eau gelée du canal, je fermerai les yeux juste avant le choc, le choc sourd ou muet, aveugle tout au moins. Je fermerai les yeux sur le mouvement du tissu, et lorsque je les réouvrirai, je serai dans une jungle inconnue.
Des fougères ! Des fougères immenses et leurs grains de pensées. Il faudrait un mot, un mot assez grand pour exprimer leur démesure, un mot pour tout dire, quelque chose comme extraimaginroyaumosphère. Non. Je ne sais pas. Il manque souvent de mots. Perdus dans la mémoire, entre les feuilles de l'arbre-monde, sous les grains des fougères géantes qui accueilleront ma chute. Il manque. Manquer. Ce mot n'est pas le bon.

Il se passe quelque chose !

Le jour où j'aurais trouvé ce mot, j'aurais découvert l'essence du monde. Et ça ne sera pas demain. À quoi bon trouver des mots pour enfermer les poupées dedans ? Des poupées de plastique, de porcelaine ou de chiffon. Comme cette imbécile qui l'autre soir a voulu nouer une perle de chanvre autour de ses cheveux.

J'ai pas envie que tu pleures.
J'ai pas envie de couper tes cheveux.
J'ai pas envie d'éteindre tes yeux bleus.

Tu sais, ils me font penser à ceux d'un ami qui est mort. Il avait les yeux verts. Il avait les yeux noirs. Et le jour où il les a fermés, il a eu les yeux bleus. Sous ses paupières. Je le sais. Ne ferme pas les tiens, ne mets pas le pistolet contre ta tempe. Je peux essayer de me rattraper à la balustrade de l'immeuble de glace, je peux m'acheter des crampons en acier pour ne pas glisser. Pour glisser plus tard, juste sur la couleur de tes yeux noirs. Mais il ne faut pas.

Tu crois qu'il voit le monde en bleu maintenant ? Tu crois que l'immeuble existe toujours ? Et les chaussures à crampons c'est sans doute dépassé là-bas ...
Tu crois que tous les morts sont bleus ? Tu crois que la terre des cimetières se transforme en océan ? Que des poissons naissent de leurs regards immenses ? Tu crois qu'ils vivent dans des méduses ? Et que la lumière leur parvient à travers leur peau translucide ? Tu crois qu'il y a des anémones sous les pierres, des anguilles sous-marines ?
Je t'emmènerai dans une épave, une immense épave de mémoire. On marchera sur l'eau pour y aller. Vers le soleil couchant. Il faudra qu'on respire avant de plonger, qu'on emmagasine tous ces grains de pollen, qu'on dise adieu au Soleil. Il faudra qu'on reste main dans la main. Non. Je mens. Tu pourras quitter mes doigts si ton passé aquatique te rappelle, tu pourras couper ma main si je ne veux pas te laisser partir. Tu pourras. Promets-moi que, si tu veux partir, si je ne veux pas, si mes mains deviennent une pince métallique qui t'étouffe, promets-moi que tu la couperas. Les reflets du Soleil dans l'eau qui nous entoure nous sépareront un jour. Ils nous apprendrons que le monde n'est pas. Bien que ça, au fond, nous le sachions déjà. Ils nous apprendront à vivre dans chaque grain de sable. À sauter de l'un à l'autre. Et tu apprendras alors à avoir les mains confiantes en ceux qui te rattraperont des immeubles desquels tu sauteras.

Nous apprendrons à nous souvenir dans l'épave des pensées. Il y aura des coffres immenses remplis de vide et d'objets disparus, intouchables. On fera le grand ménage. On fera l'amour. On jettera nos pensée à la mer et on sortira du plus petit coffre, un cœur d'or, un minuscule cœur d'or pur qui luira doucement dans l'océan où nous coulerons. Nous coulerons sans fin.

Que restera-t-il ?

Il n'y aura pas de fond. Bien plus bas qu'un immeuble en miroir. Il y aura juste des royaumes sous-marins dessinées par le Soleil. Des royaumes où nos corps se désintègreront en un souffle, en un courant, en une traînée de bulles étoilées. Un royaume avec des trésors tous les cent mètres alors que l'espace n'existera plus. Et le reflet de nos visages qui navigueront à travers les âges.

Demain je te dirais Adieu.
On se reverra dans trois cents ans.
Auras-tu changé ? Sûrement.
Je ne t'attendrai pas, tu le sais bien.

Ce sera la grâce qui nous réunira.


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Avatar de naniquolas naniquolas Mode Lecture - Citer - 28/01/2012 17:49:49

Grand Sourire Pas mal du tout ! J'ai failli trouver ça long vers le discours sur les yeux noir ou bleus ou verts, mais ua final je ne me suis pas ennuyé. Poulix, vu ! C'est quoi ce "J'pense (que le soleil...)" ? Vu que c'est la seule contraction de tout le texte elle fait un peu tâche.

Très joli voyage, merci !

Avatar de Lune Lune Mode Lecture - Citer - 28/01/2012 17:51:32

Ahahahaha ! Nani attrapé ! Grand Sourire Le "J'pense" est de ma plume. Mais il y a bien un peu de poulix derrière car j'ai voulu l'enlever et elle a souhaité le garder. ^^

Avatar de naniquolas naniquolas Mode Lecture - Citer - 28/01/2012 18:32:35

flûte ! Ben n'empêche qu'il fait tâche ! Question : vous vous y preniez comment : sur un pad ou alors un petit bout chacun son tour ?

Avatar de poulix poulix Mode Lecture - Citer - 28/01/2012 18:52:12

Héhé Nani ! Ratéééé.
C'est qu'il n'est pas le seul : "il y a "j'veux" aussi.
Mais on peut aussi enlever les deux, ça ne me dérange pas. Suffit de demander !

Pour ce qui est de la procédure ? Oui, un pad.
Allez, comme je suis gentille, voici l'explication en image. Le jeu est de retrouver qui a écrit quoi ^^

Image hébergée par l'Omega Pictures Server

Avatar de naniquolas naniquolas Mode Lecture - Citer - 28/01/2012 23:00:35

C'est un (e) auteur par couleur ?

Avatar de Lune Lune Mode Lecture - Citer - 28/01/2012 23:22:10

Tout à fait.

Avatar de naniquolas naniquolas Mode Lecture - Citer - 29/01/2012 00:08:49

Alors après une période de doute j'aurais dit que c'était toi en bleu et Poulix en blanc. (Mais mon esprit déductif surpuissant me permet aussi de le déduire tout bêtement puisque tu as dit que le "j'pense" était de ta plume...)
Sinon, je ne suis toujours pas fan des apostrophes et pour moi en tout cas le début passerait mieux sans.

Avatar de Wensaïlie Wensaïlie Mode Lecture - Citer - 27/02/2012 13:04:01

Pour le coup, moi j'ai décroché sur le passage des yeux bleus (pourtant j'aime le bleu ^^).
Il y a beaucoup d'images qui m'ont attiré et enchantés, mais je me suis perdue dans ce foisonnement d'idée. Je trouve ça très beau, mais je crois que c'est pas le genre de textes qui m'entraînent.

" Tu me verras fermer les yeux sur la gravité." il y a un double sens à cette phrase, qui va remarquablement avec le texte.
Et j'adore la conclusion!