Le Temps des Rêves

Et voilà ce qui arrive quand deux cerveaux flanchent après minuit...
Première collaboration entre Poulix et Violette =)

Et mes fleurs toutes sèches qui brûlent encore
Les tiennes alors ?
Elles gèlent de mort dans l'absurdité de trois mots gravés, elle se tuent elles-mêmes pour jouer au phénix éternel.
Elles me font presque rire de rage, ces princesses déchues de leur vase brisé à l'envers. Avec leurs robes de verre brisées sur les récifs
Mais t'es plus là c'est déjà la fin quand j'te ris au bord des lèvres
T'aurai peut-être du Continuer à mordre le bord de la table en cristal
A faire crisser l'émail contre le reflet du
Rien.
C'est comme quand mes pieds dansent au-dessus de leurs têtes qui chantent
A tue-tête dirions-nous, à tue-tête
En avant la musique. C'est le violon qui dort trop tard dans mon cœur, t'as perdu ta route Chéri
J'tai perdu en route
Aussi. Encore et pour jamais. Et toujours à rebours. Y'a ma montre qui flanche
Dans les yeux des Autres
Et c'est mieux ainsi. pour tout dire, il y a un sourire qui me nargue, là, sous les tapis blêmes juste dans le coin de la page. Es-ce toi ? Ou peut-être moi Qui sait qui sont ces enfants tristes de joie Hey! Tu les vois?
Ouais. J'ai les yeux retournés qui vont creuser en moi. Sous les strates du passé, sous les strates de mes joies. Je creuse, à coup de pioche, à coup de bêche et de marteau piqueur. Ca résonne dans ma cage thoracique et je vois des diamants pleurer les jours déjà trop dépassés. Les joyaux de l'enfance dans un calice jauni.perdu déjà sur le rivage des absents.
MAis ils sont là ! Ces gosses aux dents cassées qui souriaient comme si tout redevenait sensiblement vrai. Là, juste là, sous mon doigt. regarde donc.Comme ils parlent! entre eux mes moutons si verts défaits parfaits et les anges au regard morne de peur. T'as craché l'heure
Chéri.
j'ai été jeune.
Aussi.
Et tes caillots de sang dans les crachats vieillots n'ont plus vraiment d'amour, j'ai ma haine dans tes poches de velours et ça ne sent plus la cannelle ni les crachats grinçants
Des gueules qu'on paye pour redevenir vivants.
Sonnantes et trébuchantes.
Leurs dents. Les joyaux ou l'eau forte.
Breloques immarcescibles.
Vraiment, des fois tu mens comme on picole nos soirs de misère ensemble enchevêtrés Sans jamais plus - s'arrêter
Toutes ses salades que tu nous as mâchées, toutes ses salades à la sauce balsamique, jus noir de tes mensonges.
Recrachées macérées sous les querelles douces des pélicans détraqués, leurs gouatres amoncelés en une pyramide de becs acérés. C'est des mains de voleurs qui braquent leurs ailes sous des hélicoptères bien trop rêches. Et des pales à mourir, un vrombissement qui rappelle ces clochettes de l'avion à réaction de nos chants édentés. Ne te moque pas.
sans fin Jamais ne meurs ! Y'a mon cœur qui flanche d'amour quand ta folie ressurgit.
Tu n'es pas le seul fou sur cette terre. J'ai en moi des graines immenses qui étouffent ma raison, la comprime, la fait tendre à l'implosion. Dis, tu veux venir avec moi ? On ira rire comme des déments, comme les démons de nos nuits blanches. On partira ensemble, prouver qu'on peut être heureux quand on est seul et qu'il n'y a as d'amour plus beau.
C'est parti comme un éclat de lumière On reviendra ensemble chanter encore Que tout est trop court Toujours Sous des bras remplis d'amour T'arrête! Ou moi je pleure J'aime trop la lumière, trop le désert, les os des mammouths et encore bien d'autres choses Tant qu'y a d'l'espoir,
Ouais, t'as raison. Ouais.
*On ira ressusciter les mammouths désertiques.

Je... déjà je suis soufflé qu'on puisse faire de l'écriture automatique à deux. ça me paraissait un peu contre nature quand j'ai vu le titre, mais finalement, pourquoi pas ? Et le texte en lui même, il est bien violent mais il m'a emporté même si je n'aime pas trop la fin.

Ce que j'aime dans l'écriture automatique c'est qu'on y découvre des choses sur nous-même assez fabuleuses.
Qui écrit ? Pourquoi ? C'est un truc qui me fascine.
J'ai trouvé votre texte un peu long, les filles, mais par doses homéopathiques carrément génial, y a plein de choses à découvrir, à réfléchir, à laisser couleur dans l'esprit, ça pétille ! Après des fois, (vers la fin notamment) je trouve qu'il y a trop d'adjectifs, comme un sapin de noël avec trop de guirlandes, et c'est plus difficile.

Ahhhhh le sapin de Noël de notre cher Erik Orsenna...
Nani, quand tu dis "la fin" c'est à partir d'où ?
Je comprends qu'il puisse paraître long (mais il s'est écrit tellement vite... ^^). Du coup, Violette, est-ce que ça te tente de le retravailler. Pourquoi pas d'en faire plusieurs textes...
C'est toujours le problème avec les écritures automatiques : faut-il les retravailler ? ^^

Sinon, c'est vrai que cet exercice est assez contre-nature en théorie. Dans la co-écriture, on doit prêter attention à l'autre, faire en sorte que notre style soit assez souple pour compléter l'autre, s'y mélanger. Dans l'écriture automatique, on doit se laisser aller, ne pas réfléchir, lacher tout ce qui est en nous sans... contrainte.
Mais, étrangement, cette co-écriture automatique s'est faite très naturellement. L'image de l'une provoquait des images en cascade et... je crois qu'on aurait pu écrire toute la nuit ^^

Une seule chose : Comment faites vous?

Moi ça me souffle. Obligé d'utiliser des forceps pour arracher chaque mot, et des tonnes de polish pour qu'il ressemble à quelque chose. Et là...
... j'crois que je suis jaloux de votre liberté d'écrire ^^

PS : ahhh, cette phrase de conclusion! J'adore!!

Vous pouvez en retravailler des morceaux pour le "public" si vous le souhaitez mais je pense que l'essentiel c'est que "vous auriez pu écrire toute la nuit" et c’est l'acte en lui-même qui est génial.

bonne remarque Lune.
Quelques fautes, tu peux les corriger Violette ?
rêches
ressusciter
pélicans
immarcescibles
caillots de sang dans les crachats vieillots (x2)

J'ai envie de dire que c'est réussi ^^ Co-écriture automatique, ça paraît invraisemblable.
J'ai préféré le départ, au fur et à mesure j'ai l'impression que ça s’essouffle un peu. Le chaos d'images qui nous prend est néanmoins agréable, parce qu'on est surpris, harcelé de couleurs et de formes étranges.

Fautes corrigées ;-)
C'est vrai qu'il y a du 'potentiel' je pense et que le retravailler
un peu pourrait être positif
Seulement, ce ne serait plus de l'écriture automatique
Comme l'a dit Lune et je suis d'accord avec toi Poulix,
ce qui compte le plus serait peut-être bien l'acte en lui-même

ce qu'on peut faire c'est le garder tel quel.
Et chacune de notre côté, si on en a l'envie, on pioche dedans pour écrire un texte "travaillé" et un peu plus cohérent.

Ce me semble une idée excellente chère Poulix
Maintenant, y'a plus qu'à! ...x)

et voilà !


***

Fleurs de Cristal

Ce soir, quand je suis rentrée dans le salon, j'ai senti un diamant imploser dans ma gorge.

Sur la table basse.
Un vase renversé.
Brisé.
Débris de notre histoire.

Pourquoi est-ce arrivé ? Pourquoi ?
C'est parti comme un éclat de lumière.
Je n'ai rien pu faire.
Pourtant, j'avais envie de t'embrasser.

Il y a des fleurs séchées au centre de la pièce. Là, en pagaille, sur la table basse. Je crois qu'elles brûlent encore dans leurs pétales d'eau claire.

J'avais envie de t'embrasser. Comme jamais. C'est parti comme un éclat de lumière. Tu étais trop éternel et mon cœur implosait dans ma cage thoracique. J'en serais morte, tu sais ?
C'est parti comme un éclat de lumière et les fleurs ont brûlé.
Elles me font presque rire de rage, ces princesses déchues dans leur vase brisé. Avec leur robe de verre ébréché.

C'était déjà la fin quand je t'ai ri au bord des lèvres.
Ce soir-là, je crois que ta présence s'est fragmentée.

Quand je suis rentrée dans le salon, j'ai senti un diamant imploser dans ma gorge.
Peut-être aurais-je dû continuer à mordre le bord de la table en cristal...

J'aime assez. Par contre le bout de phrase qui revient : "c'est parti comme un éclat de lumière", il ne me parle pas trop et j'ai du mal à comprendre ce qu'il veut dire.

Moi aussi j'aime bien.
Le passage cité par Nani ne me gêne pas et même j'aime beaucoup cette image. Par contre, j'ai un peu de mal avec la profusion de "tu sais". Ponctuellement, cela donne un aspect oral et rappelle qu'il y a un interlocuteur mais je trouve que quand il y en a trop, cela sent le "procédé d'écriture" et c'est dommage.

Merci à vous deux.
Pour l'éclat de lumière, c'est un peu comme la soudaineté d'un éclair. Cette image et les mots sont sortis tout seuls et... hum... je les aime bien alors je les garde ^^
zinzo : après avoir fait reposer ce texte : tu as raison, il y avait quelques "tu sais de trop". J'en ai laissé un, le plus utile.