poulix
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Citer - 12/04/2011 07:49:26
Et oui... qui connaît poulix se doit de connaître Christian Bobin. On pourrait écrire des pages pour parler de cet homme, des livres entiers mais je vais me contenter de vous faire lire un article que j'ai écrit sur lui et qui synthétise assez bien ce qu'il m'inspire.
Ah ! Avant de commencer. Juste un ptit coup de gueule ! Le journaliste qui est venu m'interviewer sur mon recueil (qui n'avait jamais vu le recueil d'ailleurs, ce qui limite l'approfondissement ^^) ne connaissait pas ! Même pas de nom ! Non mais c'est quoi ce Zigoto !
... Retour à la poésie, au calme et à la beauté...
Christian Bobin. Depuis que je connais cet auteur, quelque chose s'est ouvert en moi. Une lucarne, un soupirail, qui laisse filtrer une sensibilité poussée à l'extrême. Une lumière est entrée au fil des pages, dans mon esprit et dans le monde. Par ces quelques mots, j'aimerais réussir à rassembler la beauté qui m'a été donnée pour vous l'offrir, vous la faire découvrir. Comme on rassemble les miettes de pain sur le bord d'une table pour les jeter dans le ciel, aux oiseaux.
« L'intelligence c'est la force, solitaire, d'extraire du chaos de sa propre vie la poignée de lumière suffisante pour éclairer un peu plus loin que soi – vers l'autre, là-bas, comme nous égaré dans le noir. » (L'inespérée)
Christian Bobin est souvent décrit comme un poète solitaire vivant au fin fond de sa Bourgogne natale. Malgré le succès qu'ont initié ses livres La petite robe de fête en 1991 puis Le Très-Bas l'année suivante, loin de la frénésie des médias, vous le verrez rarement apparaître sur l'écran de votre télévision. Il n'est pourtant pas inconnu, sa voix résonne parfois sur France Culture et dans le cœur de ses lecteurs. Seul, dans sa petite maison, il parvient à travers son écriture à nous faire sentir la plénitude du monde. C'est devant la lucarne de papier blanc que l'on découvre ce qui nous entoure, dans le miroir des lettres que l'on devine l'importance de la rencontre, de la communion avec les hommes, Dieu et la nature. Solitaire mais ouvert à l'humanité toute entière.
Dans un de ses livres de poésie en prose, la Part Manquante, Bobin écrit que « ce n'est pas pour devenir écrivain qu'on écrit. C'est pour rejoindre en silence cet amour qui manque à tout amour.». Et c'est bien ce qui émane de ses textes. Du silence, de l'absence, du calme et de l'amour. La grâce des anges, la simplicité de la figure maternelle et cette lumière à la fois douce et puissante qui baigne les mots, les phrases, le livre et jusqu'à la pièce dans laquelle vous vous trouvez. C'est à se demander parfois s'il n'est pas peintre. Un peintre avec un grand pinceau d'or brumeux qui barbouille le ciel, éclaboussant l'herbe tendre.
Ce qui, je pense, est le plus frappant dans sa prose, c'est sa simplicité. Pas de grands mots, pas de métaphore échevelée, aucune prétention. Rien qu'une attention infinie portée à l'infime. Au fond, Christian Bobin écorce le monde à l'aide des mots pour en faire sortir la beauté.
Tout un livre ne suffirait pas pour plonger dans les méandres de cette poésie si ce n'est un des siens mais j'espère avoir pu entrouvrir une fenêtre d'encre par ces quelques mots. J'espère qu'un peu de la lumière de ce grand poète échouera un jour entre vos mains si ce n'est déjà fait.
Et n'oubliez jamais : « Les livres, pour les effacer, il suffit de ne jamais les ouvrir »
Ah ! Avant de commencer. Juste un ptit coup de gueule ! Le journaliste qui est venu m'interviewer sur mon recueil (qui n'avait jamais vu le recueil d'ailleurs, ce qui limite l'approfondissement ^^) ne connaissait pas ! Même pas de nom ! Non mais c'est quoi ce Zigoto !
... Retour à la poésie, au calme et à la beauté...
Christian Bobin. Depuis que je connais cet auteur, quelque chose s'est ouvert en moi. Une lucarne, un soupirail, qui laisse filtrer une sensibilité poussée à l'extrême. Une lumière est entrée au fil des pages, dans mon esprit et dans le monde. Par ces quelques mots, j'aimerais réussir à rassembler la beauté qui m'a été donnée pour vous l'offrir, vous la faire découvrir. Comme on rassemble les miettes de pain sur le bord d'une table pour les jeter dans le ciel, aux oiseaux.
« L'intelligence c'est la force, solitaire, d'extraire du chaos de sa propre vie la poignée de lumière suffisante pour éclairer un peu plus loin que soi – vers l'autre, là-bas, comme nous égaré dans le noir. » (L'inespérée)
Christian Bobin est souvent décrit comme un poète solitaire vivant au fin fond de sa Bourgogne natale. Malgré le succès qu'ont initié ses livres La petite robe de fête en 1991 puis Le Très-Bas l'année suivante, loin de la frénésie des médias, vous le verrez rarement apparaître sur l'écran de votre télévision. Il n'est pourtant pas inconnu, sa voix résonne parfois sur France Culture et dans le cœur de ses lecteurs. Seul, dans sa petite maison, il parvient à travers son écriture à nous faire sentir la plénitude du monde. C'est devant la lucarne de papier blanc que l'on découvre ce qui nous entoure, dans le miroir des lettres que l'on devine l'importance de la rencontre, de la communion avec les hommes, Dieu et la nature. Solitaire mais ouvert à l'humanité toute entière.
Dans un de ses livres de poésie en prose, la Part Manquante, Bobin écrit que « ce n'est pas pour devenir écrivain qu'on écrit. C'est pour rejoindre en silence cet amour qui manque à tout amour.». Et c'est bien ce qui émane de ses textes. Du silence, de l'absence, du calme et de l'amour. La grâce des anges, la simplicité de la figure maternelle et cette lumière à la fois douce et puissante qui baigne les mots, les phrases, le livre et jusqu'à la pièce dans laquelle vous vous trouvez. C'est à se demander parfois s'il n'est pas peintre. Un peintre avec un grand pinceau d'or brumeux qui barbouille le ciel, éclaboussant l'herbe tendre.
Ce qui, je pense, est le plus frappant dans sa prose, c'est sa simplicité. Pas de grands mots, pas de métaphore échevelée, aucune prétention. Rien qu'une attention infinie portée à l'infime. Au fond, Christian Bobin écorce le monde à l'aide des mots pour en faire sortir la beauté.
Tout un livre ne suffirait pas pour plonger dans les méandres de cette poésie si ce n'est un des siens mais j'espère avoir pu entrouvrir une fenêtre d'encre par ces quelques mots. J'espère qu'un peu de la lumière de ce grand poète échouera un jour entre vos mains si ce n'est déjà fait.
Et n'oubliez jamais : « Les livres, pour les effacer, il suffit de ne jamais les ouvrir »
