Le Temps des Rêves

aezreta (ne vous inquiétez pas, je vais bien ^^)
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Tu aurais dû mourir, l'autre soir.

J'ai encore dans les yeux ta silhouette qui s'en va, ton dos droit et ton pas de vainqueur. Heureux, tu allais là où se niche le réel. Tout au bout de la nuit. Tu voyais déjà l'aube.

Tu ne t'es pas retourné. Ce soir-là.

Un manteau noir volait au rythme de tes pas.
Tu partais pour mieux revenir.
C'est à ce moment que tu aurais dû mourir.

Et moi, au milieu de l'impasse...

Tu marchais si vite que tu as esquivé tous les doutes balancés sur ton ombre. Par poignées ! Je tremblais. D'une fureur inconnue. Et je jetais des cailloux dans le vide, te visant, à défaut d'une autre cible, hurlant que je n'en pouvais plus. Que je ne comprenais pas.

Pierres écorchées
Copeaux de larmes

J'ai les mains encore rouges de la griffure des pierres, ces pierres arrachées au mur branlant de mes soupirs et dont l'échec mat contre le bitume froid résonne en moi. J'ai couru dans ma tête et ma cage thoracique, j'ai couru à m'en faire exploser les poumons de chagrin, épuisée déjà de ne pouvoir, de ne vouloir te rattraper.

L'autre soir, je crois que tu ne m'as pas vue mourir.

Personne.
Me débattre.
M'étouffer dans mon propre marasme.
Personne n'a vu mon corps se tordre, se courber, s'arquer entre mes côtes, craquelant mes chairs, fissurant mon abîme intérieur.
Personne.
Mais je ne suis pas seule.
Jamais.
Le seul manque est le trou dans le mur de grès clair.

L'autre soir, j'ai revu ta silhouette et l'éclat des tes yeux.

Le mur a vacillé. J'avais arraché trop de pierraille avec ma tête.
Le mur s'est effrité. Creusant un peu plus dans le fond de mon crâne.

Et toi, au milieu de l'impasse...

J'ai fermé, crispé, verrouillé mes yeux à les en faire saigner.
J'ai scellé mon corps à ton regard. J'ai serré très fort, compris qu'il n'était jamais trop tard.

Alors
D'une main sûre,
À chacun de tes pas,
J'ai gravé,
Au couteau des remords, Les premières rides sur ma peau de vingt ans.

Croyant connaître la raison de ce texte, je préfère m'abstenir pour le moment...

Bon bon... Envie de faire remonter ce texte, un peu. Parce qu'il en vaut carrément la peine, et plus encore.

Allez, faut commencer par les coquilles. Qui sont rares ^^
"dans le mur de grès clair"

Pas drôle, j'ai beau m’imprégner encore et encore de ces mots, je n'en retrouve pas d'autre

Sur le fond. Ben j'adore. Tout simplement. Ça bouleverse, ça retourne, ça éviscère, ça piétine de rage et...
...enfin, des émotions brutes. Alors, perso j'ai pas vraiment envie de m'abstenir. J'aime.
En fait, ça me fait totalement penser à un pendant de "Je pense à toi", comme un bout de diptyque...

Je crois que je ne suis pas très objectif, mais... Voilà quoi

Alors, c'est du poulix ... et dire que j'aime ça ...
Du poulix les jours de brume qui n'hésite jamais à exprimer ce qu'elle ressent.
C'est plein d'émotions ... C'est drôle quand je le lis, je vois des mouvements, je les ressens ...

Merci pour vos remarques et ressentis. J'ai corrigé.
Et la brume se lève...

Le brume est levée moussaillons ! Terre à l'horizon ! ^^
(je dis ça au cas où certaines personnes n'auraient pas "osé" commenté ce texte tant qu'il semblait frais)
A vos plumes !

Je suis contente pour toi ! L'horizon est bien dégagé ?

je me sens perdue, parce que je savais pas que l'horizon était brumeux :/


« Et je jetais des cailloux dans le vide, » j’aime pas trop cette expression je trouve qu’elle casse le texte

« Pierres écorchées accrochant l'écorce des sentiments. » je suppose que c’est fait exprès, mais je trouve que c’est un peu trop ^^
on sent la spontanéité (malgré le retravail) et les émotions etc... mais perso, je crois que je suis dans une phase ou je préfère les textes plus synthétiques et synthétisés, vraiment condensés, du coup, même si on s'ennui pas, j'ai eu l'impression peut-être de ''répétitions" parfois, et qu'en le raccourcissant (la Taille!) il aurait plus de force à mon avis. (Lune m'a contaminée sur la taille, c'est horrible).

Je ne suis pas d'accord pour la longueur du texte. J'ai été transportée de mots en mots jusqu'à la fin, sans trouver que certains étaient de trop. J'aime cette violence qui semble contenue alors même que tu décris ses symptômes. J'aime la confusion entre l'univers intérieur et l'environnement concret, le je et le tu qui se confondent alors même qu'ils se séparent (enfin, si j'ai bien compris). Je pense qu'en faisant plus court, tu perdrais trop d'images et l'opportunité de varier les rythmes, de mettre des phrases seules en valeur...

Je n'ai pas d'opinion sur les cailloux dans le vide mais je rejoins Wen pour « Pierres écorchées accrochant l'écorce des sentiments. » C'est un texte qu'on a envie de déclamer et cette phrase accroche vraiment (c'est le cas de le dire). J'ai aussi eu du mal avec :



J'adore l'idée de remplacer choc par échec mais du coup, ça me fait vraiment penser à "échec et mat" et même si tu décris la fin de quelque chose, j'ai quand même l'impression d'un jeu de mots déplacé par rapport à l'ambiance générale...

C'est d'une grande force et on ressent aisément. Il transcrit bien ce que l'on vit en ces instants....

Wen : ne te sens pas perdu. Personne n'a vraiment su, quelques-uns ont deviné. ^^
(et on s'en fiche, on est ici pour parler du texte, pas de moi)

Merci pour vos commentaires
1)Je ne peux pas le raccourcir, le tailler pour les raisons évoquées par zinzolin et, parce que, dans ce que je veux faire passer, il y a une longueur, un acharnement inutile, chronophage, qui semble interminable. Ce n'est pas un coup de gueule qui peut s'écrire en 3 lignes ^^
2)Par contre, vous avez raison pour la phrase (même si c'était en effet fait exprès).
Que diriez vous de remplacer cette phrase par :

3)Pour échec mat : à vrai dire, au début, je ne m'en étais pas rendue compte. Mais finalement, cet espèce de jeu de mot a une certaine signification qui colle assez avec le texte... donc je laisse.

C'est déjà plus facile pour les pierres... mais peut-être pas encore assez? Je ne sais pas :/