Le Temps des Rêves

Mort par inadvertance
C’est ce qu’on écrira sur sa tombe
On ne mettra pas son portait ni sa date de naissance
Alexandre Burel, Mort par inadvertance
Le jour de l'enterrement
On aura déjà trop pleuré
On aura vidé l’outre gonflée des larmes
Les sept jours d'avant

Sept jour et la vie qui passe
Cul par dessus tête
Sous l’œil rieur d’un soleil rond comme une barrique
Sous le pollen des grands platanes
Le vent dans les voiles
Alexandre Burel
Sur son vélo crème

À l’autre bout de la ville, elle
Attend une réponse
Un oui ou un non
Tu viens dîner ce soir ?
Sept jour qu’elle attend
Elle le maudit un peu
Alexandre
Elle ne l’a vu qu’une fois
Elle voudrait le revoir
Tu viens dîner ce soir ?
Il pourrait quand même
Donner signe de vie
Alexandre

Pendant ce temps
Dans les boîtes mails des soixante mille agents de la Ville de Paris
Un faire-part écrit par une personne qui ne le connaît pas
Fait part de sa mort
Une seconde plus tard
Cinquante neuf mille neuf cents cinquante trois agents qui ne le connaissent pas
Cliquent
Monsieur Alexandre Burel, agent de valeur
Mort par inadvertance
Suppriment
Mettent à la corbeille
La dernière pelleté de terre
Et la pierre tombale
Avec la petite phrase
Écrite en capitales.

J'ai lu, et j'avais oublié de répondre. C'est poignant et triste et très réussi, bravo !

il faut savoir que je n'ai pas du tout aimer au début , peut-etre parceque je l'ai lu devant un matche de foot.
du coup hier , je l'ai lu en écoutant du Pnl , A l'ammonique . et c'était magique , j'ai lié ton rythme avec Pnl et silencieusement j'ai dis bordel c'est fort .
j'aime bien en fait

c'est triste, mais je ne suis pas certaine d'avoir bien saisi la transition ici:

Mettent à la corbeille
La dernière pelleté de terre

et petite coquille: Sept jour et

J'aime beaucoup, j'ai relu plusieurs fois en essayant de trouver quelque chose d'autre à dire mais y'a rien d'autre à part que c'est très beau. Au début je me suis que ça à l'air long mais les vers se succèdent et transportent la lecture