poulix
Mode Lecture -
Citer - 01/05/2018 17:35:59
Chez lui, le paysage n’est jamais exactement le même. J’y viens de temps en temps. Il faut s’échapper de la ville, s’échapper des projets, de mille envies et de tous les rendez-vous du monde. Les rendez-vous, chez-moi, ça fleurit toute l’année. Dès qu’il y a une petite place blanche dans un coin d’agenda, un rendez-vous arrive, un ami s’invite, une soirée crêpes ou une soirée théâtre surgit de nulle part. Tu fais quelque chose ce soir ? Non. J’ai sorti un bouquin : c’est la soirée de lancement. J’arrive ! Le lendemain, c’est une nuit de la poésie. Le surlendemain, un atelier de danse et une bière avec un gars rencontré dans un train, un gars qui m’a fait rater mon arrêt la semaine dernière.
*
La semaine dernière, j’allais au Tapis vert. C’est un endroit, au milieu de la forêt, en Normandie. Pour y aller, j’ai pris le même train que celui qui m’emmène régulièrement de Paris à la maison de mes parents. Le Paris-Granville, avec ses places réservées qui n’en sont pas. Le Paris-Granville qui dessert les gares de Dreux, Verneuil-sur-Havre, Surdon, Argentan, Flers et d’autres que je n’écoute pas. Le Paris-Granville qui s’arrête quand il y a une vache sur la voie ou quand les feuilles sont trop glissantes. Paris-Granville, ses dessins rigolos sur ses flancs d’escargot. Aller à Flers, ça demande plus de temps que d’aller à Bordeaux. J’étais installée sur mon siège réservé qui aurait cessé d’en être un s’il y avait eu quelqu’un d’autre dessus. Bonjour. Bonjour. J’ai sorti mon tricot. Je viens de me mettre au tricot, à l’aide d’une écharpe de grosse laine. Au bout de deux rangs, il manque une maille sur l’aiguille. Il n’y en avait plus que dix-sept au lieu de dix-huit. Je demanderai à maman comment faire. J’ai rangé mon tricot et sorti mon portable. C’est un téléphone, ça ? m’a demandé mon voisin avec un demi sourire. Oui, tout à fait. Il ne fait rien d’autre que téléphoner. Il est mignon, non ? Oui, c’est vrai. C’est vrai qu’il est mignon, mon petit téléphone rouge à clapet. On n’en fait plus des comme ça, qui ne savent même pas prendre des photos ni recevoir les mms. On n’en fait plus, pourtant, ça tient la charge deux semaines, ça téléphone, éteint, ça fait réveil, ça nous fiche la paix quand on veut et puis ça amorce souvent des conversations dans les trains.
*
[suite à venir. Je ne sais pas où me mèneront ces textes mais j'ai envie de me laisser transporter un peu par eux, de me laisser guider et de voir où ils veulent aller. J'en ajouterai probablement régulièrement. Toutes vos remarques sont les bienvenus]
*
La semaine dernière, j’allais au Tapis vert. C’est un endroit, au milieu de la forêt, en Normandie. Pour y aller, j’ai pris le même train que celui qui m’emmène régulièrement de Paris à la maison de mes parents. Le Paris-Granville, avec ses places réservées qui n’en sont pas. Le Paris-Granville qui dessert les gares de Dreux, Verneuil-sur-Havre, Surdon, Argentan, Flers et d’autres que je n’écoute pas. Le Paris-Granville qui s’arrête quand il y a une vache sur la voie ou quand les feuilles sont trop glissantes. Paris-Granville, ses dessins rigolos sur ses flancs d’escargot. Aller à Flers, ça demande plus de temps que d’aller à Bordeaux. J’étais installée sur mon siège réservé qui aurait cessé d’en être un s’il y avait eu quelqu’un d’autre dessus. Bonjour. Bonjour. J’ai sorti mon tricot. Je viens de me mettre au tricot, à l’aide d’une écharpe de grosse laine. Au bout de deux rangs, il manque une maille sur l’aiguille. Il n’y en avait plus que dix-sept au lieu de dix-huit. Je demanderai à maman comment faire. J’ai rangé mon tricot et sorti mon portable. C’est un téléphone, ça ? m’a demandé mon voisin avec un demi sourire. Oui, tout à fait. Il ne fait rien d’autre que téléphoner. Il est mignon, non ? Oui, c’est vrai. C’est vrai qu’il est mignon, mon petit téléphone rouge à clapet. On n’en fait plus des comme ça, qui ne savent même pas prendre des photos ni recevoir les mms. On n’en fait plus, pourtant, ça tient la charge deux semaines, ça téléphone, éteint, ça fait réveil, ça nous fiche la paix quand on veut et puis ça amorce souvent des conversations dans les trains.
*
[suite à venir. Je ne sais pas où me mèneront ces textes mais j'ai envie de me laisser transporter un peu par eux, de me laisser guider et de voir où ils veulent aller. J'en ajouterai probablement régulièrement. Toutes vos remarques sont les bienvenus]
