Moi je ne les comprends pas, mais ce n'est pas la peine de t'excuser quand même...
merci ! (s'en va se cultiver)
Petit test suite à la suggestion de Che
Le ciel est confus ce soir, le soleil peine à percer à travers les lourds suaires noirs comme le charbon et lourds comme la suie des nuages balayant l’horizon. La pluie glace mon cœur empli de désespoir, débordant de rancœur. Ce sombre blizzard me prive d’air, me prive de vie.
Je me confine dans ma chambre qui me comprime. Le cafard s’immisce passant sous la porte, comme le froid de novembre sur son passage imprime de sa sombre marque les rouages et les vis de ce cloporte qui m’insupporte. De la tristesse je suis le monarque, de cette misérable nuit l’ennui est le pire ennemi.
Cette sombre crypte que l’on nomme les pensées me trouble et m’emporte, et me voilà déchiré sur des rivages lointains et hostiles. Je sens en moi comme un boueux Nil qui se distille. Pourtant, loin est l’Égypte. Mais proches sont ses Dieux qui me jugent et me narguent. De leurs mains ils me déportent et c’est là qu’ils me larguent.
Ici où là-bas, indifférence. L’obscurité s’insinue par les moindres pores de ma peau. Comme elles sont trompeuses toutes ces apparences. Le pâteux capot de mon corps aux aspérités calleuses se referme en continu sur mes mouvements dorénavant exsangues. Je redescends lentement dans mon épaisse gangue.
Me voilà bloqué, suffocant, haletant en proie à une terreur que je ne pourrais ni décrire, ni nommer. Mon cerveau est disloqué, mon estomac plein d’aigreurs. S’il le faut je me clouerais encore et encore de la girofle à même le palpitant alors que ce dernier déjà se boursoufle.
Ce monde semble souterrain mais aussi proche de l’espace. Froid, vide, sans air. Sans lumière sans personne pour te tendre la main. L’abime perce ma carapace et me désarçonne. Je tombe sans fin dans une cave au sol où rien n’est humain, où je perds la boussole.
Nord, Sud, Est, Ouest, plus de repères dans les bas-fonds où l’air vicié vous rappelle que vous n’êtes qu’éphémères. Ma peau n’est qu’un zeste dont les fantômes se délectent comme les épeires. Me voilà, las, sur cet archipel, poupée de chiffons aux pensées abjectes dignes des plus grands bouffons.
Tristes sires sur des royaumes vidés de toute vitalité que sont les idées émergeant de mon cerveau. La décomposition des certitudes m’embaume. La pestilence du caveau me rappelle mon odeur, reflet de ma candeur. La décrépitude et la turpide sont les seules amies résultant de cette ignominie.
Je n'aurais jamais pensé à le remettre en prose, mais j'avoue que... Là je trouve que ça gagne sacrément en fluidité et en puissance ! Bravo pour cette idée, Che !
Je reconnais que j'avais lu ce poème plusieurs fois et regardé les commentaires sans en poster moi-même parce que je ne savais pas trop quoi dire...
Peut-être que le rythme haché des retours à la ligne ne m'emportait pas... Bref, je le préfère largement en prose : il garde sa poésie mais il est beaucoup plus fluide et les idées s'enchaînent avec plus de naturel.
MKL a dit :
La décomposition des certitudes
m’embaume.
J'ai adoré ce passage! Ainsi que pas mal d'autres dans le même genre;
certains m'ont laissée un peu plus imperméable (l'idée des pleurs et du cœur glacé par exemple,
peut-être par ce qu'attendu =/ ), mais dans l'ensemble
je trouve que cette ambiance pesante est tout à fait délectable