isallysun
Mode Lecture -
Citer - 06/03/2018 00:11:44
Écrit dans un concours de nouvelles sur un forum, je l'ai tout de même soumise mais si je ne la trouvais pas parlante pour tous, mais dans le but d'une petite pointe d'humour. 3 thèmes étaient proposés (1 obligatoire) et 2 contraintes proposées: saurez-vous trouvez ce/ces thèmes?
Il fait noir. Je ne sais pas où je suis. Plein d’odeurs m’assaillent : certaines connues, certaines inconnues. J’essaie de me souvenir, mais la température qui m’entoure m’apparaît différente : je frissonne. J’ignore ce que je suis.
Une vague sensation de fuite me revient. Je courais. Je tentais d’échapper à mon destin. Je tournoyais et, au lieu de réussir à m’enfuir, j’entrais en collision avec des masses qui, je crois, couraient elles aussi. Mais après, plus aucun souvenir. C’est le trou noir.
Pourtant, ma nature a changé ; je le sens, je le sais. À moins que ce ne soit un effet de ma perte de mémoire ou que mon cerveau soit gelé avec tout le froid qui m’entoure.
Je sens un courant d’air. De la chaleur me parvient pendant qu’elles me saisissent sans ménagement. Je croyais qu’elles le faisaient pour me traiter, pour m’aider à recouvrer la mémoire. Je me suis trompé ; elles y vont avec rudesse, me tordant même.
Elles finissent par me déposer. C’est moelleux, confortable comme je ne pourrais rêver mieux. Malgré leur rudesse, elles veulent peut-être mon bien après tout. Le lit est douillet, empli d’arômes qui creusent l’appétit. C’est une drôle de sensation. Est-ce que je confonds les sens ? Je déteste douter : cela me rend faible, incertain.
De l’autre côté, j’aperçois mon reflet : il est imparfait. Ma chaire n’a plus la même teinte. Est-ce ma mémoire qui me fait défaut ? Mes plis ne sont pas tout à fait au bon endroit. Cette réflexion n’est pas la bonne, à moins que ce ne soit un miroir qui déforme, comme ceux qu’utilisent les magiciens. L’illusion est parfaite ; je n’aperçois même pas le miroir.
Les questions demeurent. Je n’ai pas les réponses. Je cherche encore désespérant de trouver. J’ai peur de sombrer dans la folie. Que suis-je ? J’angoisse. C’est le néant, le noir total, malgré cette lumière au-dessus de moi.
J’entends les instruments qui s’entrechoquent. J’ai peur. Cette lumière qui m’éblouit servira-t-elle à m’ausculter ? J’ignore comment elles pensent que cela pourra m’aider à recouvrer la mémoire. Ma peur est renforcée. J’étouffe, je ne peux m’enfuir : je suis pris au piège.
Les instruments cessent leurs coups. Des morceaux de tailles et de couleurs différentes tombent sur moi : rouges, verts, mauves, carrés, ronds. Ils m’envahissent. Ces inconnues m’écrasent sous tous ces morceaux. Je désespère ; quelle honte de ne pas savoir ce que l’on est !
Après l’arrivée de tous ces morceaux, c’est le déluge. Ça glisse sur moi. À quoi peuvent bien servir tous ces liquides ? Si ces étrangères devaient m’endormir, elles y iraient à l’aide de gaz. À moins qu’elles croient que toutes ces odeurs servent à me rappeler des choses. C’est en vain : elles ne me posent aucune question pour savoir si leurs actions m’évoquent des faits, provoquent des souvenirs. Elles croient que les liquides n’ont pas agi : elles en rajoutent. Ça y est, je me noierai sans avoir trouvé la réponse.
Non, je ne me noierai pas. Je suis toujours là. Elles plient mon lit, puis l’écrasent, m’écrasent. C’est clair maintenant ; ces inconnues ne veulent pas mon bien, ne veulent pas que je récupère la mémoire. Elles me soulèvent, et me portent à une entrée sombre où des pics blancs émaillés me croquent. Alors qu’il manque des parties de moi, j’entame ma descente en chute libre fuyant le long du tunnel. La descente est brutale tout comme le réveil. La mémoire vient en mangeant, dit-on ! Vilaines mains : je termine ma vie en tant que bouchée d’un sous-marin, rejoignant mes frères en décomposition qui n’ont pu échapper à l’abattoir.
Il fait noir. Je ne sais pas où je suis. Plein d’odeurs m’assaillent : certaines connues, certaines inconnues. J’essaie de me souvenir, mais la température qui m’entoure m’apparaît différente : je frissonne. J’ignore ce que je suis.
Une vague sensation de fuite me revient. Je courais. Je tentais d’échapper à mon destin. Je tournoyais et, au lieu de réussir à m’enfuir, j’entrais en collision avec des masses qui, je crois, couraient elles aussi. Mais après, plus aucun souvenir. C’est le trou noir.
Pourtant, ma nature a changé ; je le sens, je le sais. À moins que ce ne soit un effet de ma perte de mémoire ou que mon cerveau soit gelé avec tout le froid qui m’entoure.
Je sens un courant d’air. De la chaleur me parvient pendant qu’elles me saisissent sans ménagement. Je croyais qu’elles le faisaient pour me traiter, pour m’aider à recouvrer la mémoire. Je me suis trompé ; elles y vont avec rudesse, me tordant même.
Elles finissent par me déposer. C’est moelleux, confortable comme je ne pourrais rêver mieux. Malgré leur rudesse, elles veulent peut-être mon bien après tout. Le lit est douillet, empli d’arômes qui creusent l’appétit. C’est une drôle de sensation. Est-ce que je confonds les sens ? Je déteste douter : cela me rend faible, incertain.
De l’autre côté, j’aperçois mon reflet : il est imparfait. Ma chaire n’a plus la même teinte. Est-ce ma mémoire qui me fait défaut ? Mes plis ne sont pas tout à fait au bon endroit. Cette réflexion n’est pas la bonne, à moins que ce ne soit un miroir qui déforme, comme ceux qu’utilisent les magiciens. L’illusion est parfaite ; je n’aperçois même pas le miroir.
Les questions demeurent. Je n’ai pas les réponses. Je cherche encore désespérant de trouver. J’ai peur de sombrer dans la folie. Que suis-je ? J’angoisse. C’est le néant, le noir total, malgré cette lumière au-dessus de moi.
J’entends les instruments qui s’entrechoquent. J’ai peur. Cette lumière qui m’éblouit servira-t-elle à m’ausculter ? J’ignore comment elles pensent que cela pourra m’aider à recouvrer la mémoire. Ma peur est renforcée. J’étouffe, je ne peux m’enfuir : je suis pris au piège.
Les instruments cessent leurs coups. Des morceaux de tailles et de couleurs différentes tombent sur moi : rouges, verts, mauves, carrés, ronds. Ils m’envahissent. Ces inconnues m’écrasent sous tous ces morceaux. Je désespère ; quelle honte de ne pas savoir ce que l’on est !
Après l’arrivée de tous ces morceaux, c’est le déluge. Ça glisse sur moi. À quoi peuvent bien servir tous ces liquides ? Si ces étrangères devaient m’endormir, elles y iraient à l’aide de gaz. À moins qu’elles croient que toutes ces odeurs servent à me rappeler des choses. C’est en vain : elles ne me posent aucune question pour savoir si leurs actions m’évoquent des faits, provoquent des souvenirs. Elles croient que les liquides n’ont pas agi : elles en rajoutent. Ça y est, je me noierai sans avoir trouvé la réponse.
Non, je ne me noierai pas. Je suis toujours là. Elles plient mon lit, puis l’écrasent, m’écrasent. C’est clair maintenant ; ces inconnues ne veulent pas mon bien, ne veulent pas que je récupère la mémoire. Elles me soulèvent, et me portent à une entrée sombre où des pics blancs émaillés me croquent. Alors qu’il manque des parties de moi, j’entame ma descente en chute libre fuyant le long du tunnel. La descente est brutale tout comme le réveil. La mémoire vient en mangeant, dit-on ! Vilaines mains : je termine ma vie en tant que bouchée d’un sous-marin, rejoignant mes frères en décomposition qui n’ont pu échapper à l’abattoir.
