Le Temps des Rêves

Vous serez heureux le jour où
Vous cesserez de dire « C'est impossible. »
« Ce n'est pas ainsi que cela fonctionne. »
« Ça ne marchera pas. »
Et de vous claquemurer sous la frontière de votre peau.

Ouvrez les battants du sensible
Ouvrez grand la fenêtre de la raison
Ouvrez la porte
Ouvrez
Ouvrez aussi loin que possible

Mais faites-le à votre rythme

N'écoutez celui qui parle que s'il laisse dans sa parole un espace pour la vôtre
Ne forcez rien
Surtout, refusez net que l'on force vos serrures
Prenez le temps de les comprendre
Préférez porte entrouverte à maison violentée
Laissez le temps faire son œuvre jusqu'à ce que
Le rire d'un enfant
Une parole d'amour
Le chant d'un oiseau
Glissent leurs minois par l’entrebâillement
Et que l'univers tout entier vienne faire son nid en vous

De l'espace sera nécessaire
Une seule demeure ne peut suffire à l'univers

Ouvrez la porte
Accueillez ce qui vient
Puis
Quand vous serez prêt
Toutes portes ouvertes
Soyez à votre tour
Dans le rythme de l'autre
Le rire de l'enfant
La parole d'amour
Le chant de l'oiseau
Et ouvrez les battants
De la maison voisine

Un jour,
À l'instant précis que nul ne saurait dire
Toutes les portes s'ouvriront dans un même battement.

Bonjour,

J'ai bien aimé en général mais j'ai pas tout aimé.

J'ai eu du mal avec les trois dernières phrases
"Un jour,
À l'instant précis que nul ne saurait dire
Toutes les portes s'ouvriront dans un même battement."
Je ne l'ai trouve pas claires dans le sens. Il m'a fallu plusieurs lectures pour en comprendre le sens.

Après j'aime l'idée générale du texte, les conseils qui sont données, les images employées.
Le tout avec beaucoup de douceur je trouve, alors que le premier paragraphe est plutôt un reproche avec un brin de colère.
Colère qui se transforme en douceur et en conseils.

Bref je sais pas si c'est très clair et si vraiment c'est très utile. C'est mon ressenti.
Merci en tout cas pour tous ces bons conseils.

Bonne fin de journée

Coucou ! De mon côté, je suis mitigé.
Je trouve qu'il y a de très belles choses, notamment l'évolution du texte et la réflexion sur le rapport au changement, le rôle qu'on doit laisser aux autres dans notre propre changement et celui qu'on peut jouer dans le leur.
Je suis d'accord avec Maggy : le début a un côté moralisateur pas forcément très agréable, alors que la suit est très douce.
Je ne suis pas trop convaincu non plus par la fin : pour moi avec ce cycle que tu as amorcé on comprend très bien la portée universelle de ce que ça commence, l'explicitation est moins jolie et ne m'a pas semblée utile.
Dans la même veine, j'ai moins aimé quand ça devenait mystique "accueillez l'univers en vous", j'aimais bien rester à une échelle plus petite.

"Le rire de l'enfant
La parole d'amour
Le chant de l'oiseau"
--> Même si avec le terme "minois" tu poses un regard tendre et mignon dessus, ce qui atténue ce ressenti, j'ai quand même eu une impression de cliché piou-piou-les-petits-oiseaux dans un premier temps.

A bientôt ! =)

Merci pour vos retours.
Je l'ai retravaillé la semaine dernière au coin du feu, après le commentaire de Maggy.

Voici la nouvelle version :

Vous serez heureux le jour où
Vous cesserez de dire « C'est impossible. »
« Ce n'est pas ainsi que cela fonctionne. »
« Ça ne marchera pas. »
Et de vous claquemurer sous la frontière de votre peau.

Ouvrez les battants du sensible
Ouvrez grand la fenêtre de la raison
Ouvrez la porte
Ouvrez
Ouvrez aussi loin que possible
Et laissez entrer

Mais faites-le à votre rythme

N'écoutez celui qui parle que s'il laisse dans sa parole un espace pour la vôtre
Ne forcez rien
Surtout, refusez net que l'on force vos serrures
Prenez le temps de les comprendre
Préférez porte entrouverte à maison violentée
Laissez le temps faire son œuvre jusqu'à ce que
Sans prévenir
Le rire d'un enfant
Une parole d'amour
Le chant d'un oiseau
Glisse son minois par l’entrebâillement
Et vous demande de lui ouvrir
Alors – naturellement –
Vous ouvrirez la porte que vous vouliez fermer
Et l'univers tout entier viendra faire son nid en vous
Au sein de votre demeure

Passera l'hiver,
L'univers restera tout près, tout près de vous
Dans le moindre recoin et dans toutes les pièces
Passeront le printemps, l'été, l'automne
L'hiver encore et jusqu'à l'infini si la porte est ouverte
Laissez-le vivre en vous, déranger votre chambre
Décrocher les rideaux,
Vous sautillez le cœur
Et vous n'aurez plus peur d'ouvrir vos fenêtres
Mais tentez un instant de refermer la porte
De faire taire l'enfant
De rire de l'amour
De parler de l'oiseau
De garder jalousement l'univers pour vous
Ne restera qu'un souvenir dans la cheminée froide
Une clef de plus sur le trousseau des craintes
Un tas de brindilles vide

Si l'univers un jour veut quitter le logis
Ne le laissez pas partir
Mais partez avec lui
Enjambez la fenêtre
Ou le pas de la porte
Soyez à votre tour
Le rire de l'enfant
La parole d'amour
Le chant de l'oiseau
Et ouvrez les battants
De la maison voisine
Puis revenez chez vous
Il vous précédera
Ou habitez là-bas
Ou dormez en chemin
Ou continuez-le
L'univers dans la main.

J'ai lu la deuxième version et comme je ne me rappelais plus de la première je l'ai relu aussi. Et oui petite mémoire... ;-)

Bref, j'ai l'impression d'avoir lu deux textes compléments différents.
Je trouve la deuxième version nettement meilleure, plus agréable, plus douce, moins moralisatrice. Je me suis laissée embarquée complètement. J'ai suivi l'univers qui s'offrait à moi, mon regard, ...
Même le début m'a paru moins rude, alors que c'est le même....

J'adhère sur la deuxième version.
Merci

Je suis d'accord : la deuxième version me plaît bien ! A la fin du poème on se sen bien et plein d'optimisme, et ça vient tempérer le début (qui ne me convainc toujours qu'à moitié).
Chapeau pour le remaniement !

Merci pour vos retours ! Je suis bien contente que le remaniement ait marché ! Omega est toujours précieux :-)

Tiens, moi je viens de lire les 2 versions coup sur coup, et j'ignore si c'est parce que je lis la 2nde très peu de temps après la 1re que je trouve que la seconde s'étire et a perdu un peu de l'essence de la première

Je n'ai lu que la seconde version, et pour une fois, je n'accroche pas du tout. J'ai l'impression d'avoir déjà lu souvent l'image générale qui structure le texte (il me semble que c'est très pouliesque). J'ignore pourquoi mais dans ce texte, les oiseaux, l'amour et les enfants me semblent trop mignons, trop clichés, et, même si je comprends à partir des commentaires des autres que tu as beaucoup atténué cet aspect, je trouve encore le texte trop injonctif pour le message qu'il délivre (je l'aurais plus lu comme une expérience à la première personne, même si c'est assez général).
J'adore cette image : "Une clef de plus sur le trousseau des craintes"

Bref, je suis désolée de faire une critique aussi négative, c'est juste que ça ne me parle pas.