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Arbre

Le Temps des Rêves

Avatar de Maggy Maggy Mode Lecture - Citer - 01/06/2017 20:03:43

20h25.
Un soir d’hiver , je passais dans cette rue, la rue de la « librairie du coin ». Comme tous les soirs d’ailleurs pour rentrer à la maison.
Mais ce soir, n’était pas un soir comme tous les autres soirs. Ce soir, c’était différent.

D’habitude, la lumière orangée de la rue éclaire mes pas et la « Librairie du coin » est plongée dans l’obscurité. Une rue en sens unique, courte, avec un trottoir étroit, une bouche d’égout au milieu de la route. Une rue comme toute les autres rues, une rue normale, dans une ville classique, un soir d’hiver banal.

Mais ce soir d’hiver, les lampadaires au style ancien de cette rue fonctionnaient mal. Ils clignotaient, comme s’ils ne savaient pas s’ils devaient s’allumer ou s’éteindre, comme s’ils hésitaient entre l’ombre et la lumière.

20h27
Impression bizarre. Cette lumière hésitante, le ciel sans lune de ce soir d’hiver, donnaient un aspect peu rassurant à cette rue que je connais bien pourtant.
Ce soir donc mes pas avançaient dans une ambiance mi- obscurité, mi- lumière.
Puis tout à coup, la nuit sombre. Les lampadaires ont pris leur décision. Ils s’éteignent pour de bon. Pas un brin de lumière, seule dans cette rue, personne devant, personne derrière.
D’instinct, j’accélère le pas, un brin angoissée.

20h30
Je marche quand tout à coup je vois une faible lumière au niveau de la « Librairie du coin ». Y aurait-il encore quelqu’un ? Le propriétaire aurait-il oublié d’éteindre une lampe ? Je me pose des questions mais cette lueur me rassure, dans cette rue sombre.
Mais cette lumière bienveillante vacille, elle tremble. On dirait qu’elle se déplace.

20h31
J’arrive devant la « Librairie du coin » et… oh ! Stupeur…
Je devrais fuir de peur mais je reste figée. Je suis effrayée et en même temps passionnée par ce que j’observe.
A l’intérieur de la librairie, spécialisée en ouvrages anciens, historique, que vois-je ?
La lueur, cette lumière qui se déplace et tremblote vient d’eux… des êtres sortis d’une autres époque, d’un autre temps. Ils sont immatériels, transparents mais en couleur.
Je reconnais Jules César avec ses lauriers qui est en grande conversation avec Napoléon Bonaparte qui porte son éternel « petit chapeau », surnom donné à son bicorne agrémenté de sa cocarde. Ils sont devant une des tapisseries murales de la librairie représentant une bataille menée par une cavalerie lors de la guerre de Cent ans.
Il y a aussi Louis XVI qui a encore sa tête sur les épaules et qui se promène avec Marie-Antoinette, une foule de dames de compagnie et de valets les suivent quelques pas en arrières. Ils se baladent entre les rayonnages en bois de chêne comme s’ils étaient dans les jardins de Versailles. Ils rencontrent au cours de le parcours Monsieur Georges Danton en discussion avec Monsieur Maximilien de Robespierre. De quoi parlent-ils ? Mystère. Ils ont l’air de mieux s’entendre ici que dans les livres d’histoire qui leurs sont consacrés.
J’aperçois également Louis XIV, éternel Roi Soleil, qui descend les escaliers en bois, majestueux comme pour se rendre à la salle de bal.
Il y en a d’autres encore que je ne reconnais pas.

Je me frotte les yeux, je rêve. C’est pas possible. Je fais un tour sur moi-même. Je regarde de nouveau dans la librairie. Ils sont bien là. Je deviens dingue.
Là, dans cette librairie de vieux livres, au décor ancien, comme sortie de nulle part, des hommes et des femmes qui ont fait la grande Histoire de France flânent et discutent ensemble. Des spectres, des ectoplasmes, des lueurs….
Je ne peux pas y croire, les fantômes n’existent pas. Et pourtant, je reste interdite devant le spectacle qui se déroule sous mes yeux.

Un bruit derrière moi. Je sursaute. Je me retourne prestement. Rien. Ni à droite, ni à gauche. Peut-être un animal. Je commence à paniquer seule dans cette rue, dans le noir avec ces êtres venus du passé. Il faut que je réagisse. Il faut que je fuis…
Dans le noir ??? Et leur lueur ? Disparu…
Dans la « Librairie du coin » rien, plus rien, seulement des livres anciens. La lumière orangée, rassurante, qui éclaire mes pas est revenue. Je suis seule dans cette rue, un soir d’hiver. Je frissonne.

20h32…

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Avatar de naniquolas naniquolas Mode Lecture - Citer - 23/06/2017 08:23:36

Salut ! Juste pour te dire que l'ai lu (il y a un moment) Clin d'oeil
Malheureusement je n'arrive pas à prendre le temps de faire un commentaire détaillé (edit : bon finalement presque, quand même...), mais dans l'ensemble :
-Je ne me suis pas ennuyé
-Le mode de narration choisi est plutôt efficace je trouve, ça met du suspense et ça montre bien que tout se passe très vite
-L'histoire est sympathique mais il manque un petit quelque chose pour la rendre plus unique, plus marquante, je trouve. Notamment dans la description des personnages, finalement ils font tous ce qu'on s'attend à les voir faire : ça aurait pu être drôle de voir Louis XIV se curer le nez, ou que Napoléon plante son regard dans les yeux du narrateur pour lui faire un sourire carnassier... Bref, je pense que ça peut donner matière à plus de surprise
-Je relève quelques maladresses :
J’arrive devant la « Librairie du coin » et… oh ! Stupeur…
->"et... oh ! Stupeur..." C'est en faire un peu trop, ça manque de naturel nje trouve
Dans le noir ???
Arrrg... Non, pas la triple ponctuation !^^ (sans rire, je pense qu'un seul point d'interrogation suffit, ou si le narrateur est paniqué tu peux le détailler)
-Eventuellement tu pourrais "incarner" davantage ton narrateur : lui faire se dresser les poils sur la peau, lui donner des sueurs froides, nous donner un détail physique pour qu'on se le représente (mais pour ce dernier point je ne sais pas trop si ton texte s'y prête)

Avatar de Maggy Maggy Mode Lecture - Citer - 26/06/2017 18:03:15

Merci pour ton retour Naniquolas.
Je comprend ton idée sur le fait qu'il "manque un petit quelque chose pour la rendre plus unique".
En relisant, je ressens aussi ce manque.
C'est ma première et j'avoue je ne savais pas trop comment m'y prendre, que ce soit sur la forme (ponctuation), comme sur le fond.
Je vais esayet de l'améliorer en le retravaillant.
Merci encore pour tes conseils.