Le Temps des Rêves

la nouvelle version (je retravaille la fin):

c'est si facile
de jeter les dès sur le monde pour
désintoxiquer, déradicaliser,
détenir, destituer,
et est-ce si dur de comprendre que
j'ai pris ce que j'avais pour
faire parti de
donner du sens à
je ne suis pas la conséquence de
je ne suis pas plus que toi un
produit ou un
déchet
j'ai construit ma vie sur
des valeurs, des envies
j'ai composé au mieux avec
la réalité
c'était ça ou
rien
alors
je suis devenu
toxik, ô toxik
un toxik
et
si tu me détestes
c'est toi que tu hais a travers qui je suis
et si tu me fuis
c'est la peur que tu fuis
la peur de devenir
toxik, ô toxik
ô toxik

Je trouve le poème bien écrit, et surtout assez destabilisant... Est-ce que c'est l'argumentaire de quelqu'un qui s'est radicalisé ? D'un ancien toxico ? Un parallèle entre les deux ? J'aime beaucoup la fin en tout cas.Je trouve que ce qui est difficile aussi c'est d'arriver à imaginer les vraies idées de l'auteur derrière ces vers, à quel point il faudrait les prendre au second degré ou pas.

Le seul passage qui m'a gêné est "dégagez !" qui m'a paru un peu faible, sans que j'arrive vraiment à cerner pourquoi...

Wouhou ! Il envoie du pâté ce texte !
Je pense que c'est un de mes préférés de ta plume Dahij !

Je trouve le rythme super, cette rébellion qui, en même temps, est un aveu et une accusation.


Quelques petites suggestions :

Je verrais bien

Qui permettrait de continuer de couper un peu la parole, tout en introduisant un autre sens (je ne suis pas plus que toi un = nous sommes tous multiples, contradictoires, complexes). Et tout en coupant le rythme, ça n'empêche pas que, juste après, ça redevient, pour un instant, moins destructuré, plus fluide avec :


La partie que j'ai le moins aimé est la fin, un peu trop clairement moralisatrice à mon goût. Autant j'aime la rébellion du début, autant j'adore l'aveu-explication du milieu, autant j'ai du mal avec l'accusation de la fin. Peut-être à retravailler... ou à supprimer ?

Merci pour ces commentaires, ca me fait plaisir je croyais avoir perdu la main.

@ naniquolas

C'est exactement l'effet que je voulais donner. On ne sait pas trop qui parle, ni le "problème" de l'interlocuteur. Pour le "dégagez !" je n'en étais pas sûr non plus quand je l'ai écris. Je voulais rajouter un "des-" quelque chose et en même temps traduire la saturation du personnage. Mais je pense l'enlever tout simplement ça sort un peu de la thématique.

@ poulix

Je valide totalement ta première suggestion, effectivement c'est plus intéressant de le lire comme tu le dis et le double sens est vraiment pas mal. Pour la fin, c'est vrai que ce n'est pas très subtile, "moralisatrice" c'est le mot. Je vais essayer de trouver une fin qui soit plus dans la continuité avec le reste du poème tout en gardant l'idée de "peur de devenir " pour la chute qui était en fait le début à la base (enfin j'ai commencé à écrire la fin du poème avant c'est peut être pour ca qu'elle est un peu brut).

Je me suis pris une sacrée claque, bravo ! Si le but était de déstabiliser le lecteur, c'est réussi. Une lecture à l'oral m'a révélé plein de "jeux de mots" qui s'ajoutent au rythme déjà très efficace du poème. Concernant la fin, je ne l'ai pas trouvé si moralisatrice que ça mais par contre, j'ai été d'abord gênée par l'absence de chute claire et tranchante. Mais après, j'ai lu ça comme la fin de certaines chansons où on repasse le refrain en boucle en baissant le son et ça marchait super bien. Mais du coup, je me demande si je n'aurais pas préféré que le dernier vers soit à la suite du précédent, pour conserver intacte la chaîne toxico toxico toxico en parallèle de toxik ô toxik etc...

Et j'ai une toute petite interrogation : pourquoi ce "dès" dans "jeter les dès" et pas "dés" ? Si jeu de mots il y a, je ne l'ai pas saisi...

Zinzolin à parfaitement écrit ce que j'avais en tête mais en mieux ^^ surtout avec le "dès/dés"

Je viens de le relire et je trouve la fin très bien comme ça.

You make my day , comme on dit en anglais .

PREMIÈRE LECTURE