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Arbre

Le Temps des Rêves

Avatar de Hedera Hedera Mode Lecture - Citer - 19/02/2016 23:59:46

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Hedera, avec l'accord de Wen, diffuse ses fanfics de l'Empereur. Délires non contractuels, lecture à vos risques et périls ! ^^ Aujourd'hui, une petite saynète inspirée du tome II de la saga.





« La meilleure partie du spectacle, jusqu'ici, c'est l'entracte »
Proverbe de la nation du Feu.



Liste des personnages :

KENJA, premier ministre
ENJAN ATALAN MIDAKIL, roi de Nadane
SEIREN TILHELM, jeune premier
KAHLAN LAURENCE, magicien
ASWAS, NIVIER, chevaliers
NIELS, poète
ALYOSHA, JEHAN MELLIEVE, méchants
FLEUR-DES-SOURCES, jeune première
LE GARÇON AUX CHEVEUX ROUGES, LE CHEVALIER BLOND, LE CHEVALIER BRUN, LA FEMME EN ROBE BLEUE, passants
LA FOULE, rôle collectif
LE MARIONETTISTE, LES APPRENTIS-MARIONETTISTES, figurants.



Scène 1. KENJA, ENJAN

Le rideau du castelet se lève sur un décor de colonnades. Kenja arpente la scène, bringuebalant le chef si fort que ses lunettes en fil de fer menacent de glisser.


KENJA : Mais que fabrique encore le roi ? Tendant l'oreille. Sire ? Sire ? Êtes-vous réveillé ? Au public. Je parie qu'il est encore au lit. Élevant la voix. Sire ? Dépêchez-vous ! Les Ministres vous attendent !

Une voix étouffée monte des coulisses. Celle d'une jeune femme qui force dans les graves pour imiter les intonations d'un adolescent.

ENJAN : Cinq petits centiles…
KENJA : Nous n'avons pas cinq petits centiles. Le temps presse.
ENJAN, bâillant : Mmmmmhhh… Mais j'ai tellement sommeil…
KENJA, s'impatientant : Sire, sortez tout de suite. Ou j'appelle Aswas.

Un grand bruit dans la coulisse. Un deuxième pantin apparaît sur la scène. Ses cheveux sont en laine rouge et il porte sur la tête une couronne de fer blanc. On l'a entortillé dans une cape rouge un peu défraîchie sous laquelle flottent les pans blancs d'une chemise de nuit. Un oreiller est cousu à sa main droite.

ENJAN : Eh bien, me voilà ! Ce n'était pas la peine de vous énerver. Je suis prêt.
KENJA : Sire, votre oreiller.
ENJAN : Quel oreiller ? Ah, mon oreiller chéri, tu es là.
KENJA : Sire, est-ce bien nécessaire de l'emmener avec vous ?
ENJAN : Oui, surtout si mon vieux raseur de grand-oncle essaye encore de s'incruster.

Rires dans la foule. Le roi bâille à nouveau tandis que Kenja laisse échapper un soupir tonitruant. Les deux pantins sortent par la droite.

Scène 2 : JEHAN MELLIEVE, NIELS, ALYOSHA

Entrée de Jehan Mellieve. L'artiste a donné à son visage de bois une expression machiavélique. Il est flanqué d'Alyosha.


MELLIEVE : Eh bien, mon cher Alyosha, nos plans avancent-ils bien ?
ALYOSHA, onctueux : Oui, mon bon seigneur.
MELLIEVE : Vos bandits sont en place ?
ALYOSHA : Oui, et j'ai une arme secrète.

Coup de tonnerre – en réalité, une tôle que quelqu'un, en coulisse, agite avec véhémence.

MELLIEVE : Par les Sept ! Est-ce …
UNE VOIX, rugissant : OUI, C'EST BIEN MOI ! MOUHAHAHAHAHA !!!

Un nouveau pantin surgit au milieu de la scène. Son corps est dénudé et exhibe le dessin d’impressionnants abdominaux, esquissés en gris sur la peinture couleur chair de sa poitrine. Sa perruque, composée de crin noir, tombe d'une masse derrière lui.

UNE SPECTATRICE, hystérique : Nieeeeeeeeeeeeeels !
NIELS, emphatique : Alors, prêts à jouir de ma puissaaance ? Prêts à plonger le monde dans les flaaaaaammes ?
ALYOSHA, flegmatique : Pas encore. Il faut d'abord que le garçon s'en aille.
MELLIEVE : Mais le jour arrive… Le jour arrive…

Les deux méchants ricanent de concert, tandis que Niels fait voler sa chevelure. Les trois compères sortent sous les huées de la foule.


Scène 3 : ENJAN, MELLIEVE

Le rideau se lève à nouveau. Enjan, débarassé de sa couronne, est courbé au milieu de la scène et fait entendre des ronflements sonores. Quand Mellieve entre, il se redresse comme si on venait de le réveiller en sursaut. L'oreiller est toujours accroché à son bras.

MELLIEVE : Bonjour, mon cher neveu.
ENJAN, bâillant : Bonjour, mon oncle. Que puis-je pour vous ?
MELLIEVE, doucereux : Mon cher neveu, je suis là pour votre bien.
ENJAN : Je ne comprends pas, mon oncle.
MELLIEVE, paternel : Mon bien-aimé neveu, je trouve que vous vous ramollissez.
ENJAN, outré : Moi, ramolli ? Il bâille encore. Jamais de la vie !
MELLIEVE : Une bonne guerre vous ferait tellement du bien, mon doux neveu ! Le sang des ennemis qui coule dans le sable clair… Le vent soufflant dans les bannières… Les chevauchées au petit matin… Les villes en flammes, les foyers détruits, les capitales à feu et à sang, les civils massacrés ! MOUHAHAHA ! Se reprend. La franche camaraderie, les voyages qui forment la jeunesse…
ENJAN, qui n'écoute pas, à son oreiller. Oh, mais c'est un bel oreiller ça ! Oui ! C'est mon oreiller à moi que j'aime ! S'ébroue et bâille à nouveau. Écoutez, mon oncle, c'est bien aimable à vous de me proposer de faire du tourisme. Je vais considérer vos suggestions.

Enjan se traîne languissamment dans la coulisse.


MELLIEVE, au public : Ce garçon est d'un naïf ! Je ne vais en faire qu'une bouchée !

Des insultes fusent dans la foule. Le rideau se ferme brutalement.

Scène 4 : ENJAN, KAHLAN, ASWAS, NIVIER

Même jeu que précédemment. Kahlan – robes violettes un peu défraîchies, cheveux de lin noir coiffés en catogan - surprend Enjan au milieu de ses occupations. Sauf que, cette fois ci, le roi est attablé devant un copieux repas.

ENJAN : Ah, bonjour Kahlan ! Tu veux une tarte ?
KAHLAN : Non, merci, j'ai déjà déjeuné.
ENJAN, la bouche pleine : Allez, elles chont délichieuges !
KAHLAN, sévère : Non. Je ne grignote jamais entre les repas. Moi.
ENJAN : Tu as vraiment tort. Tu rates quelque chose.
KAHLAN : Je ne devrais pas te parler comme ça, mais tu devrais surveiller ton régime. À force, tu ne va plus rentrer dans ton armure.
ENJAN, songeur : C'est pas bête ce que tu dis, Kahlan. Ils t'ont bien formé à l'Académie.
KAHLAN, exaspéré : Pffff…
ENJAN : Tu sais, Kahlan, c'est rigolo parce que mon oncle, tu sais, ce vieux schnock ?
LA FOULE : Booooooouuuuuh !
ENJAN : Il m'a dit que je devrais partir en voyage. C'est une bonne idée, non ? Tu viendrais avec moi ?
KAHLAN : Mmmmhhh… Je suppose que je ne dirais pas non à quelque vacances. Surtout s'il y a des bibliothèques à visiter.
ENJAN : Alors c'est parti ! Aswas ? Nivier ?

Les deux chevaliers entrent sur scène, en armure complète mais tête nue. Aswas dépasse Nivier de deux bonnes têtes. La foule les acclame.

LA FOULE, exhultant : As-was ! Ni-vier ! As-was ! Ni-vier ! etc.

Tandis que les deux pantins saluent exagérément, un mouvement se produit aux abords du castelet. C'est un groupe de quatre personnes : un tout jeune homme dont la cape sombre cache mal les cheveux rouges, deux chevaliers vêtus eux aussi de capes – un blond massif et un brun à la silhouette mince – et une femme en robe bleu marine. Le garçon ouvre de grands yeux émerveillés ; les trois adultes affichent des mines épuisées.


LE GARÇON, des étoiles plein les yeux : Ooooh, des pupi ! Comme quand j'étais petit !

Pendant ce temps, sur scène, le dialogue continue.

ASWAS : Sire ?
NIVIER : Vous avez appelé, sire ? Vos chevaliers sont à votre service.
ENJAN, docte : Oui. J'ai quelque chose à vous annoncer.

Dans la foule, le garçon piétine.

LE GARÇON, implorant : Je peux aller vois les pupi ? S'il vous plaît…
LE CHEVALIER BLOND, chuchotant : Sire, est-ce vraiment nécessaire ?
LE CHEVALIER BRUN, même jeu : Sire, croyez-vous que ?…
LE GARÇON, sur le point de pleurer : Mais… Les pupi…
LA FEMME, soupirant : C'est bon, vous pouvez y aller. Aux deux chevaliers. Je crois qu'il en a besoin.

Le garçon court s'installer sur une chaise vide et se plonge dans l'action avec un sourire béat. Dans le castelet, la scène touche à sa fin. Enjan et Kahlan sont sortis. Restent Aswas et Nivier.

ASWAS : Grmbll.
NIVIER : Tu as raison. Cette affaire ne me dit rien qui vaille.
ASWAS : Ouais.
NIVIER : Il faudra ouvrir l'oeil. Et veiller sur le roi.
ASWAS : Grmpf.
NIVIER : Tu parles d'or, mon vieil ami.

Ils sortent au milieu des acclamations du public. Dans l'assistance, les trois adultes accompagnant le garçon aux cheveux rouges se sont assis.

LE CHEVALIER BRUN : Hé ! Je ne suis pas si fluet ! Mais regarde-moi ça ! On a l'impression que je vais tomber au moindre courant d'air.
LE CHEVALIER BLOND, pragmatique : Tu ressembles à une fille.
LA FEMME EN ROBE BLEUE : Chut ! Vous deux. On entend rien.

Scène 5

SEIREN, NIELS, ENJAN, KAHLAN, ASWAS.

Le rideau se lève sur un décor de forteresse. Un tambour joue en coulisse et un psaltérion mal accordé ressasse un chant de guerre.


LE GARÇON AUX CHEVEUX ROUGES, s'agitant : Je parie que ça va être à moi !

Deux pieds puis deux jambes gainées de rouge descendent sur scène. La foule réagit bruyamment. Quelques spectatrices envoient des baisers. Le pantin se révèle enfin : deux longues ailes de papier se déploient dans son dos et des boucles de soie blonde effleurent ses joues rehaussées d'une touche de carmin.


SEIREN TILHELM, désespéré : Que faire ?

Il va et vient sur scène, dans un froissement d'ailes.

SEIREN : Le roi est au loin, et ce fourbe d'Alyosha a attaqué la ville ! La voix nouée. Et ils ont osé s'en prendre à mon père ! Colérique. Je ne me laisserai pas faire ! Je défendrai la ville, foi de Tilhelm ! Pour mon peuple ! Pour ma nation ! Pour mon roi !

Exclamations dans le public. Le garçon aux cheveux rouges, bouche bée, remue sur sa chaise. Il semble partagé entre l'admiration et la déception. Les deux chevaliers le couvent d'un regard paternel, tandis que la femme en robe bleue suit le monologue de Seiren avec attention.
Un coup de tôle froissée vient interrompre l'Ange.

NIELS : Alors, petite princesse ? On est en haut de sa tour ? On attend le prince charmant ?

Seiren effectue un moulinet avec l'épée qui est attachée à son bras droit.

SEIREN : Approche, vil faquin!
NIELS : Tu as sorti ton aiguille à tricoter ? Non merci, je n'ai pas besoin d'écharpe. Mes flammes de Poète me réchauffent déjà bien assez.

Des rubans rouges s'agitent au bout des mains de bois de Niels et s'accrochent à ses cheveux de crin.

SEIREN, très noble : Soit. Tu as décidé de m'insulter. La bave de l'Elfe ne monte jamais jusqu'aux ailes de l'Ange.
NIELS : Et les flots de la Poésie sont un filet pour les Anges !
SEIREN, perdant sa contenance : Tu vas voir, sale fils de chienne !

Les deux marionnettes entament un combat au milieu des huées et des encouragements. Seiren agite son épée dans le vide tandis que Niels fait danser ses rubans rouges. Soudain, une trompette grince dans les coulisses et on entend l'entrechoquement de deux bols de bois, censés imiter un bruit de cavalcade.

SEIREN, avec ferveur : Le roi est de retour ! Vive le roi !
NIELS, déçu : Fichtre. Il faut que j'aille prévenir les autres.
SEIREN : Je ne vais pas te laisser partir comme ça, maraud !

Niels s'enfuit, poursuivi par Seiren qui agite toujours son arme dans le vide. Le bruit de cavalcade cesse. Deux personnages font irruption sur scène : Enjan et Kahlan.

LE GARÇON AU CHEVEUX ROUGES, ravi : Oooooooh !

Le roi n'est plus incarné par le même pantin. Les brins de laine rouge de sa chevelure sont plus longs, plus sagement ordonnés. Le visage de bois a perdu ses rondeurs enfantines. Le corps raide est vêtu d'une armure étincelante. Kahlan, lui, n'a pas changé, à part le fait qu'il tient une longue épée enduite de peinture phosphorescente.


ENJAN : Sus ! Sus aux bandits !
LA FOULE : Vive le roi !
KAHLAN : Voyez ce qui vous arrive pour avoir osé attaquer Corona !
ENJAN : Vous allez devoir répondre de votre affront devant ma Majesté !

Soudain, on entend un craquement sec. Une flèche de parchemin, flottant au bout d'un fil d'archal, traverse la scène avec une lenteur irréelle. La foule retient son souffle tandis que la flèche vient s'écraser sur la poitrine de Kahlan.

ENJAN : Kahlan ! Non !
KAHLAN, grognant de douleur : Enjan…
ENJAN : Accroche-toi, les renforts arrivent ! Je reste avec toi !
KAHLAN, un peu plus ferme : Non, Enjan. Ne t'inquiète pas pour moi.

Kahlan se relève avec difficulté.


ENJAN, interloqué : Mais ? Tu n'es pas blessé ?
KAHLAN, vacillant : Si, mais je survivrai.

Entrée d'Aswas.


ASWAS : Sire. Kahlan.
ENJAN : Prenez soin de lui, Aswas. Le devoir m'appelle.
ASWAS : Oui.
ENJAN : Je vous remercie de votre sollicitude, Aswas. Ces mots me vont droit au cœur, et je n'oublierai pas vos précieux conseils.

Sortie d'Enjan. Kahlan s'écroule aux pieds d'Aswas. Rideau. Le garçon aux cheveux rouges semble bouleversé par la scène. La femme en robe bleue lui tapote gentiment le dos de la main.

Scène 6

FLEUR-DES-SOURCES, ENJAN, MELLIEVE, ALYOSHA, SEIREN, [ASWAS, KAHLAN]

Le décor représente une tour en flammes au somment de laquelle Fleur-des-sources est prise au piège.

FLEUR-DES-SOURCES, éplorée : À l'aide ! À l'aide !

Irruption d'Enjan. Acclamations de la foule.

ENJAN : Diantre, que vois-je ? Une damoiselle en détresse ?
FLEUR-DES-SOURCES : Beau chevalier, à l'aide ! Mon piètre logis se consume !
ENJAN : Je vole à votre secours, ma tendre amie !

Manoeuvre complexe. Enjan vole littéralement jusqu'à Fleur-des-sources, qui lui tombe dans les bras.


FLEUR-DES-SOURCES : Mon doux héros ! Je me pâme.
ENJAN, modeste : Je n'ai fait que mon devoir.
FLEUR-DES-SOURCES : Je n'ai qu'un baiser pour vous remercier, mon beau seigneur.

Elle presse son visage sur celui d'Enjan. La foule laisse échapper un soupir attendri. Entrée de Mellieve.


MELLIEVE : Eh bien, mon bon neveu, vous contez fleurette ?
ENJAN : Fuyez, mademoiselle ! Je m'occupe de lui ! À Mellieve : Alors, c'était vous !
MELLIEVE : Oui, c'était moi, et je vais m'emparer de votre trône ! Je vais vous…

Le reste de sa tirade se perd dans les imprécations de la foule tandis que Fleur-des-sources regagne la coulisse.

ENJAN : Non, mon oncle ! Je ne suis plus le même ! Vous avez tenté de me mettre sous votre joug, mais le Roi ne ploie devant personne !
MELLIEVE : Vous ne pourrez pas lutter contre mes bandits !
ENJAN : Si fait, mon oncle !
ALYOSHA, sortant subrepticement de la coulisse : Non, vous ne pourrez pas.
ENJAN : En garde !
MELLIEVE, ricanant : Vous êtes mort, mon neveu. Rendez-vous.
ENJAN, vociférant : Le Roi meurt et ne se rend pas ! En garde !
ASWAS, dans la coulisse : Chaaaaaaaaaaaaarge !
ALYOSHA : Ciel, mais ne seraient-ce pas les chevaliers du Roi ? Au public. La partie est perdue. Tirons-nous d'ici.
ENJAN : À nous deux, mon oncle !

Nouvel affrontement, plus long et plus mouvementé encore que celui de Niels et Seiren.

LA FOULE, en délire : Enjaaaaaaaaan !
LE CHEVALIER BRUN, au chevalier blond : Je dois reconnaître que c'est très divertissant… Mais l'artiste prend un peu trop de libertés, tu ne crois pas ?
LE CHEVALIER BLOND, concentré sur le combat des pantins : Humpf.
LE CHEVALIER BRUN, levant les yeux au ciel : Je retire ce que j'ai dit. Ton personnage est en tous points conforme à la réalité.

Sur scène, Mellieve s'écroule.

MELLIEVE : Cessez, mon roi ! Je n'en puis plus.
ENJAN, triomphant : Ah ! Je suis votre roi, maintenant ? À la cantonnade. Qu'on conduise ce traître en prison ! Et qu'on proclame que je suis le seul maître de Nadane !
LA FOULE : Les Sept bénissent le roi !

Entrée de Seiren.


SEIREN : Les bandits sont en fuite, Sire. Et le Démon Elfe aux flammes ne reviendra pas de sitôt.
ENJAN : Et Maître Kahlan ?
KAHLAN, dans la coulisse : Je vais bien, Enjan ! Ne t'en fais pas ! Les Magiciens m'ont remis sur pied !
ENJAN : Alors, tout est bien qui finit bien ?
SEIREN, joyeux : Tout est bien qui finit bien, Sire !

La foule applaudit et se répand en acclamations diverses, certaines pour Seiren, mais la plupart pour le Roi. Le marionnettiste et ses apprentis font leur apparition : un homme d'âge mûr, à l'expression fatiguée et deux jeunes gens, un garçon et une fille.

LE GARÇON AU CHEVEUX ROUGES, se levant d'un bond : Bravo ! Bravo !
LA FEMME EN ROBE BLEUE, le tirant par le bas de sa cape : Chut. Il ne faut pas qu'on vous reconnaisse.
LE CHEVALIER BRUN, pressant : Venez, sire. Nous ne nous sommes que trop attardés ici.

Tandis que la foule continue d'applaudir, la femme, le garçon et le chevalier brun s'éloignent du castelet.

LA FEMME, songeuse : Qu'avez-vous pensé de cette pièce ?
LE GARÇON, soudain mélancolique : J'ai oublié un instant que ceci n'était qu'une histoire.
LA FEMME, très doucement : Vous vous êtes trompé, Enjan. Ce n'étaient pas les pupi qu'il fallait regarder. C'était le public.

Le garçon se tait mais un sourire se dessine lentement sur son visage. Il prend enfin la parole.

LE GARÇON : Vous pensez que ça pourrait remonter le moral de Kahlan ?

Le reste de leur conversation se perd dans la rumeur de la ville. La foule se disperse. Le marionnettiste et ses apprentis commencent à remballer leur matériel. Ils n'ont pas vu le chevalier blond qui rôde autour d'eux. Soudain, le chevalier blond se dresse devant le marionnettiste et enfonce un index accusateur dans son plexus solaire.

LE CHEVALIER BLOND : Toi !

Le marionnettiste se met à trembler de tous ses membres. Son apprenti, tétanisé, en manque de faire tomber Seiren, qu'il tient dans ses bras.


LE CHEVALIER BLOND : J'ai aimé. Vraiment. Continuez comme ça.

Le chevalier blond fait brusquement demi-tour, laissant l'artiste interdit.

Rideau définitif.


FIN

Avatar de Wensaïlie Wensaïlie Mode Lecture - Citer - 23/02/2016 12:59:17

Halala ! Je le relis, une deux trois fois et je ris toujours autant ! Je voulais sortir une phrase préférée, mais impossible ! ^. ^ Merci Hedera ! Vivement les prochaines fanfics ^^

Avatar de Zinzolin Zinzolin Mode Lecture - Citer - 01/03/2016 16:54:41

C'est TROP bien ! (En plus, une fanfic bien écrit, je crois que j'en avais encore jamais lue...)

Avatar de naniquolas naniquolas Mode Lecture - Citer - 07/03/2016 10:35:56

Haha ! Chapeau bas !

Avatar de MKL MKL Mode Lecture - Citer - 12/03/2016 14:17:45

http://kaamelott.co/livre-2/pupi/

Avatar de Hedera Hedera Mode Lecture - Citer - 12/03/2016 15:32:07

Bravo MKL, tu as parfaitement saisi mes sources d'inspiration ^^