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Arbre

Le Temps des Rêves

Avatar de Brumepin Brumepin Mode Lecture - Citer - 15/11/2015 21:24:40

Cette nuit, Paris,
C’était janvier en novembre
L’été qui s’fait la malle
L’obscur et son goût de cendres
Et dans ma radio…
Ces bruits qui font mal.

Cette nuit, Paris,
Tes enfants sont morts.
Il reste d’eux
La photo d’une étincelle dans leurs yeux,
Le noir en cascade d’une fontaine de cheveux,
Des sourires que l’on pensait revoir… bientôt.

Cette nuit, Paris,
Ton ciel n’a plus la même gueule.
Il n’a plus d’étoiles
Juste des gyrophares qui donnent le tournis,
Des personnes égarées qui sont là, toutes seules
Et des gens du quartier qui allument des bougies.

Cette nuit, Paris,
On a voulu te faire la peau.
Et j’ai du mal à y croire,
J’ai du sel sur les joues et des frissons dans l’dos.
J’ai la rage et du noir au bout d’mes ongles,
Du fiel dans la gorge quand j’écris ces mots.

Cette nuit, Paris,
Je me souviens… des autres nuits.
Celles que nous avons passées à Charonne.
Aux Buttes Chaumont, sur les quais d’Seine, à Pigalle, à Denfert.
J’me rappelle tes blagues pas drôles et ton envie d’en découdre,
Les yeux d’cette fille sur le mur d’à-côté
Et le dernier métro qui me passe sous l’nez.

Cette nuit, Paris,
Je veux croire que t’es encore là.
Malgré la folie, malgré les cris, malgré tout ça.
J’me dis que ça n’peut pas s’arrêter là,
Qu’on s’en f’ra d’autres à rire aux éclats sur un divan.
Qu’on en verra d’autres… des vertes et des pas mûres, sinon c’est pas marrant.

Cette nuit, Paris,
J’veux croire que tu n’sombres pas.

Cette nuit, Paris,
C’était janvier en novembre
L’été qui s’fait la malle
L’obscur et son goût de cendres
Et dans ma radio…
Ces bruits qui font mal.

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