Le Temps des Rêves

Bis repetita

Ça a recommencé.
Les explosions, les tirs, les cris.
Les trottoirs rougis.
Comme il y a 10 mois.

Un stade, des cafés,
Une salle de spectacle.
De nouveaux symboles
Tachés du sang de civils.

Le sport, la joie de vivre,
La culture, la gastronomie,
L'envie d'être ensemble,
Remplacés par la peur.

Être Charlie semblait bien
Mais c'est maintenant loin.
La vie avait repris son cours,
Et les français leur caractère.

Il y a de nouveau les amalgames
Entre religion et terrorisme.
Le monde tremble, panique
Et a mal à ses gammes d'humanité.

Les pays autour du globe prient.
Pour Paris.
Pour pas que cela arrive chez eux
Pas moi.

Je ne veux pas prier.
Je veux penser.
Je ne veux pas ajouter du spirituel.
Je veux penser, par moi-même.

Penser aux victimes :
Celles de Paris, de Bagdad
Celles de Beyrouth, de Garissa
Celles que l'on ne connaît pas.

Nous allons tous nous aimer
A nouveau,pour quelques temps.
Nous allons tous nous lever
Contre la barbarie, un court instant.

Le monde tourne
Comme un verre de lait oublié.
Ne pas être Charlie, ne pas prier pour Paris.
Restons ce que nous étions : une Humanité.

Mickaël Landès
Le 15/11/2015

Je n'accroche pas tellement au poème (est-ce important ?), mais je retiens cette image : "Le monde tourne / Comme un verre de lait oublié" que j'ai beaucoup aimée.

J'ai exactement le même sentiment que Nani.
J'ai été percutée par l'image du verre de lait (vraiment, c'est génial) et j'aime bien l'idée de la fin.
Pour ce qui est de tout le début du poème, j'ai du mal à rentrer dedans, parce que j'ai l'impression qu'il s'agit de poser des mots, en plus, des mots, en trop, des mots qui n'arrivent pas à recouvrir ou à révéler ce sang, ces cris, ces tirs...
Mais on sait tous à quel point ce peut être difficile.

Je reviens dessus un an après juste pour dire que souvent on ressent le besoin de dire des mots déjà écrits par d'autres, car cela doit sortir. Ce qui m'a fait bizarre c'est d'avoir des amis qui l'ont vécu mais qui surtout sont toujours là.