Le Temps des Rêves

le dimanche matin
on ne voit personne
devant les bars
ni sur les trottoirs
mais y'a les bouteilles
qui traînent
(jamais dans les poubelles)
sur les rebords
au pied des murets

dodo desperado
piles plates paumées

le dimanche matin
le chasseur de verre
devant les bars
le long des trottoirs
porte sa hotte
qui tinte dans son dos
en ramassant les bières et le rhum
des gueules de bois qui ronronnent

Je me sens un peu coupable de remplir sa hoTTe à ce pauvre monsieur. Très joli texte ! Le distique central est très loufoque, contrairement au deux strophes plutôt froides, ça donne un petit truc au poème, une sorte de scintillement impromptu (on dirait que l'alcool parle, ou qu'il fait parler quelqu'un).

J'aime bien ce texte et merci pour les explications...

J'aime beaucoup et je rejoins Jeff pour la composition très originale du poème qui lui donne toute sa force. C'est impressionnant la puissance qu'a la platitude de ta première et dernière strophe. J'adore cette manière de procéder, quand la poésie semble surgir de la simple description du banal.

Merci pour vos commentaires ! Ca fait longtemps que je voulais écrire ce texte et quand je me suis décidé, j'avais peur de ne pas pouvoir transmettre les images que j'avais.

J'adore, comme mes comparses, le contraste et les images qui se dégagent.
Et ça m'a fait bien plaisir de redécouvrir le vocabulaire réunionnais ;-b