Tu m’avais promis
Qu’on se retrouverait
Au sommet de la dune,
A deux pas de l’éolienne,
Quand le soleil fait rougir
Le sable des blés qu’il a fait mûrir.
Tu voulais y accueillir
Les premiers nuages de septembre.
La nuit tombée,
Nous irions rejoindre
Le roulis de la foule autour du kiosque.
Nous n’y sommes pas allés.
La mer était calme
Et nous pouvions voir les falaises de l’autre rive.
Alors,
Je t’ai parlé des chemins
Que je parcourais là-bas
Et des sentiers que j’ouvrais parfois.
J’ai tout inventé,
Tu as fait semblant de me croire…
Le ciel révélait ses plus belles étoiles,
Je rendais grâce au don que tu m’offrais.
A deux pas de l’éolienne,
Au sommet de la dune ;
Tels les tisons des foyers et les journées d’été,
Nous brûlions sur le sable comme un feu de Bengale.
J'ai aimé le tableau qui se dégageait à la lecture. J'ai l'impression d'une scène toute simple du dehors qui prend une grande importance pour le "je".
Je n'ai pas compris par contre le côté "promesse" du début : on a l'impression qu'on va lire un rendez-vous manqué (confirmé par le "Nous n'y sommes pas allés" dont je n'ai pas compris le rôle dans le déroulement du texte, vu que les deux personnages se retrouvent quand même) et en fait, ce rendez-vous a lieu...
Et j'ai eu du mal avec le rythme que tu as choisi, trop haché à mon goût. Je l'aurais bien vu en versets assez longs, entrelacés de vers courts qui soulignent quelques bouts de phrase marquants. Je ne sais pas ce que tu en penses mais inconsciemment, je crois que je l'ai relu comme ça, sans tenir compte de tous les retours à la ligne. Je pense qu'un souffle plus continu donnerait un côté plus oral à ton texte. On aurait l'impression d'un type qui replonge en direct dans ses souvenirs.
Un seul choix de mots qui me semble moins heureux : fait rougir/fait mûrir qui riment. La structure semblable et le fait que c'est presque la seule rime du texte font que ça sonne un peu "trop".
Hum.... j'aime et j'aime moins... Je m'explique :
J'aime le ton adopté, les images simples et tendres.
J'aime moins le sentiment de dispersion que j'ai éprouvé. On voit la mer, le kiosque, la dune aux éoliennes, les champs de blé. Peut-être pourrait-on éviter d'aller se perdre au kiosque et dans la couleur des champs de blé ?
J'aime beaucoup l'idée qu'il a tout inventé et qu'elle a fait semblant de le croire.
J'aime moins "je rendais grâce au don que tu m'offrais" ainsi que les tisons et le feu de Bengale (un peu pompeux et déconnecté à mon goût). Ce poème commence de manière feutrée et je trouve dommage qu'il se termine sur un ton plus poéticopoétique. Est-ce que tu vois ce que je veux dire ?
Comme d'habitude, il ne s'agit ici que de mes impressions, à chaud ^^
Je plussoie ton commentaire, Poulix ! Je n'arrivais pas à mettre des mots là dessus.