Le Temps des Rêves

Comme c’était beau
Cette unité dans les rues
Tous ces gens réunis
Au nom de la liberté

Des Charlies se sont levés
Poings levés, gueules ouvertes
Pour défendre la presse
Et la liberté d’expression

Des Charlies, ici
Des Waldos, des Wallys
Ailleurs, là-bas, loin
Concernés autant que nous

Cette foule immense
D’anonymes homonymes
Dans laquelle le jeu continue
Ouvrez-bien les yeux

J’ai vu beaucoup de Félicies
Aux cotés des Charlies
Avec parfois des bambins
Semblables aux Ouafs

Ne sachant pas trop pourquoi,
Ni ce qu’ils faisaient là,
Juste à suivre leurs parents
Avec des visages innocents

Aux infos et dans la presse
Cette image relayée
De tous ces Blanchesbarbes
Soi-disant au dessus du peuple

Brandissant les couleurs
De cette république attaquée
Aux valeurs bafouées
Mais à l’honneur intact

Et dissimulés dans la multitude
Quelques uns étaient Pouah
Jumeaux maléfique des Charlies
Attendant une opportunité

« Vive la liberté !
Laissez moi donc
Taguer cette mosquée
Sans être chopé !»

Une litanie, sourde
Grondante et violente
Emplissant leurs esprits
Et bientôt dans leurs mains

Des amalgames
Faciles et racistes

Charlie a-t-il déjà été
Implicite et hypocrite ?