Le Temps des Rêves

Et toi de l’autre côté, qu’est-ce que tu fais ? Barricadée dans ta chapelle dont tu ne sors presque jamais, est-ce que tu m’écris aussi des lettres que tu n’oses pas m’envoyer ? Toi de l’autre côté, est-ce que tu penses à moi des fois, sur ton île minuscule, est-ce qu’en priant ton esprit m’effleure quelquefois, petit pêcheur ridicule ?

Et moi je laisse partir les poissons, par compassion, parce que ça fait longtemps tu sais que tu m’as planté ton hameçon quelque part, je ne sais où, là où ça fait très mal. Je t’ai vue quelquefois me sourire de là-bas, de ton sourire de biche toujours aux abois, et je sais que tu sais que tu étais si belle. Et puis ton sourire se fanait comme pour s’excuser, mais je sais que tu sais que nous la rejouerons, cette scène du baiser volé à distance, qui se glisse sur l’eau. Je sais que ça t’amuse de savoir que j’en souffre, de ton sourire de louve dans l’ombre d’un sous-bois. Quand tu sais que je sais que je ne sais pas nager…

J'aime beaucoup la première strophe, elle est facile à lire et la musique est jolie et agréable les questions rendent très bien et les apostrophes et répétitions de "toi" "et toi" interpelle aussi le lecteur. Les rimes sont sympas.

Par contre, la suite, j'ai eu du mal à la comprendre du premier coup... peut être qu'il manque des virgules, des points, ou que les phrases sont trop longues...

"Et moi je laisse partir les poissons, par compassion, parce que ça fait longtemps tu sais que tu m’as planté ton hameçon quelque part, je ne sais où, là où ça fait très mal." Il faudrait à mon avis un point entre "quelque part" et "je nesais où" et un autre entre "je ne sais où" et "là où ça fait très mal". Pour que le lecteur ait le temps de faire des pauses et de comprendre.

Le reste me plait beaucoup

Moi c'est justement cette absence de pause, l'aspect litanique où on a l'impression d'être au coeur des pensées de ce pauvre gars. Pour moi, il ne s'adresse pas à celle d'en face directement mais monologue à son sujet et ce serait dommage de rendre trop clair ce texte, d'enlever l'aspect décousu, parce que ce ne serait plus aussi attendrissant et mystérieux à la fois...

J'aime beaucoup ce texte. Je l'ai lu d'un coup, sans me poser de question, il y a juste un verbe auquel j'ai heurté : et je sais que tu sais que tu étais si belle. Je trouve que le présent rendrait a phrase plus fluide.

La légèreté du texte emporte vite, les images évoque un vécu "universel", on sait ce que tu sais qu'elle sait.

Moi ça ma fait rire, les répétitions sonne un joli rythme et s'accordent avec le reste j’aime beaucoup le jeu de mot avec "pêcheur" . Je m'imagines un homme adultes un peu désespérer et pourtant le poème et un peu enfantin et joyeux alors ça m'amuse beaucoup

Toti : Je comprends cette impression de manque de pause et de clarté, c'est un peu fait exprès je crois puisque j'étais dans une optique "vomissement de pensée", un peu comme lors de l'écriture automatique, cracher tout comme ça vient.

Dahij : J'ai un peu hésité mais j'ai gardé le passé parce que le passage que tu cites a le rythme 6-6 d'un alexandrin, je trouve que ça participe à la dimension un peu entêtante du texte.

@lasorciere :

Je ne pensais pas ce texte aussi drôle ^^. Content que ça te plaise !