Texte plutôt singulier, je vous en fais profiter
L’Anse aux Meadows
Juin 2010
Quand j’aimerais que mes murmures infinis
se transforment en cris.
Ma grande éternité…
Tous mes amours m’ont quittée
En m’aimant pour toujours.
Je tenais fermement ta main, ces jours-là encore. C’était la grande marche véridique, que l’on connaissait toutes deux, qui nous effrayait déjà. Mais nous avons continué à avancer ensemble.
Aussi vite qu’un songe qui s’évanouit au réveil, laissant l’être dans le brouillard et dans l’infinie extase qui lui reste, tu as pris la fuite sans un mot, et moi, malgré mes recherches, je ne t’ai pas retrouvée.
J’éprouvais les jours qui m’oppressaient comme une marche forcée, une attente qui n’en était pas vraiment une, parce que, pour nous deux, je voulais vivre quand même. Tu savais que j’allais être là, à t’aimer encore, comme au premier regard, comme le soir du premier baiser que nous avons partagé, dans la fumée de ta cigarette.
Peut-être avais-tu peur de moi, peut-être avais-tu peur du bonheur ; je crois surtout que tu voulais être toi, tu te connaissais et espérais être assez forte pour avancer à deux, comme une inhumaine éphémère.
Une vingtaine de jours près de toi, en quasi-permanence, une trentaine de coups de téléphone, de l’alcool, des baisers langoureux, ma main sur ta cuisse ou mon être sur tes genoux, des larmes aussi, de vrais déchirements, cruels dans leur beauté, un désir de nous dans le désordre de nos vies.
Puis il y eut l’acmé, cette étreinte de nos corps juvéniles, et je sais que nous avons fait l’amour pour nous unir. C’est une véritable splendeur que la tempête dans les cellules, la montée d’un flux qui appelle la vie, qui crée, même quand ce sont deux femmes qui mêlent leurs corps. Tu as parlé d’osmose, rare, précieuse de fait, avant de t’injecter, une fois de plus, ce poison qui t’a tuée.
Tu as essayé de le combattre, pour toi, pour moi, pour tous les autres. Tu as regretté de m’avoir fait l’amour sans pouvoir être totalement à moi, sans pouvoir n’aimer que moi. Tu es partie dans la visée d’un retour qui est arrivé trop tôt : qui t’a fait retrouver l’héro avant moi.
Cinq mois à attendre que ta vie se range, que ta vie s’arrange. Et si j’avais été là ? Tu m’aurais dit d’attendre loin de toi. Et si j’avais insisté je t’aurais vu mourir.
Comment aurions-nous pu savoir qu’atteignant ainsi le crépuscule de ta vie l’espoir de ta présence ferait briller mon futur, et que la nuit tombant sur tes jours, ma Déesse lumineuse, me contraindrait encore à attendre la lumière d’un autre être que moi ?
Il y a au moins une part de toi à jamais présente sur la Terre.
Dans mes lignes ou dans ma vie…
J’ai encore des choses à écrire.
Et le moment n’est pas encore arrivé où je cesserai de pleurer ta mort.
Effectivement c'est plutôt singulier... Mais il y a de belles choses et je suis bien rentré dans le texte.
la mise en page centrée est intéressante, avec ses petits bouts de phrases qui se retrouvent tous seuls au milieu comme des vers. A la fin je trouve que la transition entre le texte plus narratif et la forme en vers est très réussie. Par contre la toute dernière phrase sonne un peu creux, un peu banale par rapport à ce qui précède; je pense que j'aurais préféré que le texte s'arrête sur "j'ai encore des choses à écrire".
Hum, je vois ce que tu veux dire, pour le dernier vers. Il renvoie au narratif en quelque sorte, et c'est pas forcément un effet voulu dirons-nous. Il est entièrement écrit sur le vif ce texte, comme tous les autres, mais là c'est beaucoup moins évident à voir.
Bouleversant. D'abord. Première remarque, sensation, étreinte des mots. C'est très mélancolique et incroyablement beau. Il y a comme deux strophes avant le texte, j'ai marqué une pause afin de savourer ces premières lignes. Et puis j'ai été emporté. Je ne suis pas sûr d'être revenu.
Je ne sais trop que dire (surtout après le commentaire de Contraste ^^).
Nostalgique, chaotique et serein à la fois.
Fort et beau.
Tous mes amours m’ont quittée
En m’aimant pour toujours.
Peut-être avais-tu peur de moi, peut-être avais-tu peur du bonheur ; je crois surtout que tu voulais être toi, tu te connaissais et espérais être assez forte pour avancer à deux, comme une inhumaine éphémère.
Il y a au moins une part de toi à jamais présente sur la Terre.
Que dire de plus que : "j'ai eu des frissons" ? ^^
j'aime beaucoup "le désordre de nos vies. ". C'est d'une simplicité vraie...
(par contre, j'aime beaucoup moi "mon être sur tes genoux". C'est comme si tu avais voulu mettre autre chose mais que tu n'avais pas réussi alors hophophop tu mets "être".(mot bien commode, je l'avoue ^^)
Sentiments, méandres de l'être, de beaux mots, un rythme efficace, une mise en page qui donne un effet de mélange entre poésie et nouvelles. Beau travail!
Je ne comprend pas le titre, mais c'est incroyablement bien raconté ainsi, et la passion et le déchirement des deux personnages et très bien rendu.
Merci Wen de faire remonter les sujets, c'est un respectable labeur que de ne pas les faire sombrer dans l'oubli
. Pour ma part je relis les citations que j'avais tirées du texte de Lazouli et qui me touchent toujours autant (ouf ^^).
C'est un remontage non volontaire comme quelqu'un l'a dit "je viens juste de trouver le temps",
ne me remerciez pas d'avoir explosé vos listes d'actualités héhé
edit (par pitié pour vous listes) : réponse à Lune ci-dessous : héhé
J'essaye de trouver le bon côté de la chose, n'en rajoute pas ! ^^
Je t'avoue que moi non plus je ne comprends pas le titre (c'est un lieu de l'est nord américain, j'avais dû le garder en mémoire après une lecture, un rêve, une intuition, qu'en sais-je, et il est ressorti ici
).