Ayant lu les deux textes ("venin" de MKL, mon ami, et celui ci de Che, ma chérie), je peux mesurer la distance entre eux, mais aussi les liens qui sont tissés entre les deux auteurs par ce duo créatif. Le texte de MKL était un cri de rage, inhabituellement violent venant de lui (je me permets de dire ça car je le connais depuis longtemps et j'ai souvent lu ses œuvres, parfois même en cours de création ^^). Il y a certaines formules vraiment fortes, saisissante d'un point de vue littéraire, mais que je n'aurais jamais pensé voir sortir de sa plume. Pour ceux qui connaissent le contexte de l'écriture de "Venin", les allusions étaient transparentes, ce qui pouvait éventuellement créer une situation de malaise.
"La chrysalide et le papillon" reprend l'idée de départ, mais en fait quelque chose d'autre, plus subtilement personnel, puisque si la trame reste la même, Che a profité de cette réécriture pour y mettre beaucoup d'elle-même et de son passé. La forme aussi a changé, puisque l'on passe à une sorte de dialogue, avec un narrateur omniscient qui, au milieu de tout ça, prend de la hauteur et semble partir de cette histoire de rupture très intime pour en faire quelque chose de portée plus générale.
Au niveau de la forme, j'aime beaucoup de passages que je trouve très réussis, notamment:
"Ils pleuraient parfois et le mélange de leurs sanglots faisait ce quelque chose de beau
Qu'ils écrivaient avec des perles de vie sur les joues." (Et là, on ne sait d'ailleurs plus si on parle toujours de la rupture, ou bien de l'alliance poétique entre MKL et Che qui exorcisent ainsi leurs démons).
Sinon, je suis d'accord avec Charly pour le côté "Gainsbourien" de certaines phrases, même s'il est pour le coup involontaire !
Enfin, je pense que ce travail coopératif a fait du bien aux deux auteurs, et qu'il a permis de rendre plus positif quelque chose de très négatif au départ. Mais n'est-ce pas le but de la poésie en tant que catharsis ?!
L'ultime peut être, la vraie j'en suis pas certain.
Pour revenir au texte, c'est un joli texte. avec une espèce de maturité rugueuse, une douceur particulière. En fait, comme Thorfynn le décrit, c'est la rencontre entre deux individus, et un jeu d'écriture presque "de composition", ces deux individus rentrent dans un tango où ils se mettent en danger dans un domaine qui n'est pas forcément le leur pour en sortir une harmonie d'images.
Et... Che, t'as fait quelque chose dont je ne pouvais absolument pas être capable ^^
(pas faute d'avoir essayé pourtant, mais ouais, venin m'a carrément déstabilisé pour les raisons évoquées)
Restons calme et serein face aux provocations.
J'ai lu toutes les variantes ( 4 en tout...) de ce texte et ma préférée reste celle-ci, je lui trouve une dimension plus profonde, moins grossièrement violente.
Je n'ajouterai rien...