Cela fait un moment que je n'est pas mis des textes de mon prochain projet
Ils sont là ! Je le sais ! Je les ai entendus ! Je les ai vus !
C’était en forêt, pas loin de la maison, juste après la rivière
J’étais juste parti ramasser quelques morilles et pleurotes
Quand soudainement la température a chuté, le vent a cessé.
Des branches craquaient autour de moi, puis ce furent des cris.
J’avais écouté des histoires, sans vraiment y croire
J’ai couru autant que j’ai pu
Le soir, j’enchaînais les prières
Ils me regardaient de leurs yeux griottes
Poussant mon âme, dans mes rêves, à céder
Je le sais, je te dis, regarde mon teint bien plus gris
J’en avais entendu des sornettes, autant que des cris de mouettes
Mais maintenant, j’ai froid en dedans, je suis brûlant
Je n’ose plus sortir, j’ai peur du feu, je n’ai plus faim
Quand je vois des gens je salive, mes os poussent ma peau,
Mes dents, mes ongles me démangent et semblent grandir
Je pensais que ce n’était que des boniments, à faire sourire gentiment
Je te le redis ! Fuis ! Laisse-moi ! Je deviens odieux, méchant
Même si tu m’aimes, si tu restes, de toi il ne restera plus rien
Je t’en prie, quand je serai parti, n’écoute pas mes cris, ceux du wendigo
Car sinon tu nous rejoindras, dans les bois, là-bas, nous viendrons te cueillir
Tu y crois à mes bobards, si oui, maintenant, pars !
Mickaël Landès
Le 25/05/2019
J'aime le nom et la légende, que je découvre ! Pour ce qui est du poème en lui-même, comme pas mal de ceux de ta série, je le trouve un peu trop narratif, et avec des formulations parfois peu naturelles (par exemple "je pensais que c'était des boniments" ), qui contrastent avec l'aspect oral du texte (nombreux points d'exclamation, adresse directe du narrateur à un autre personnage) et qui m'empêche d'être vraiment emporté.
J'aime bien, autant le thème que le texte en lui-même et la manière dont ses idées évoluent. Le côté narratif ne m'a pas gênée et j'aime particulièrement le rythme du texte, notamment tout le travail que tu fais sur le refrain et les assonances.
Il y a quelques moments où j'ai cependant senti comme des "ruptures" de rythme, notamment sur ces vers :
J’étais juste parti ramasser quelques morilles et pleurotes
et
Ils me regardaient de leurs yeux griottes
où je suis un peu sortie du texte.
Merci pour vos retours. Pour les champignons, j'ai cherché les types de champignons de la région où ça se passe mais je vais peut-être devoir trouver autre chose. Ensuite le griotte est lié aux champignons par la rime et pour la couleur rouge. Donc si je change les champis, ça changera la griotte.
Je pensais que ce n’était que des boniments, à faire sourire gentiment
Je pensais que ce n'était que du baratin, me donnant un sourire pas malin
ou
Je pensais que ce n'était que du flan, à faire sourire innocemment/gentiment
Je pensais que ce n'était que du flan, à faire sourire innocemment/gentiment -> j'aime bien celle-là (voire "je pensais que c'était du flan ?) ! Flan... Griottes ... Clafouti aux cerises... Bref, ça va bien ensemble.
A la relecture, la chute m'intrigue : est-ce quelqu'un qui essaye de se débarasser d'un.e pot-de-colle en lui racontant des histoires qui font peur ?
Le narrateur se change en wendigo et veut protéger la personne à qui il parle.
C'est un autre genre de métamorphose, la poésie apparait dans la fantaisie du récit.
j'aime bien ce nom Wendigowak, ça fait référence à quelque chose de connu ?
les yeux griottes c'est bien imagé
à la lecture de ce nom je pensais au poème très étrange de Lewis carol, "la chasse au Snark".
avec des phrases du genre "Tout spliques étaient les Borogoves".
Merci nuitament. Les wendigowaks est le pluriel de wendigo, un cryptide amérindien.