Quand je t'ai aperçu pour la première fois
Ton visage est resté sur le bout de mon coeur
Etourdie que j'étais, j'aurais dû avoir peur
De ce secret gardé au plus profond de moi.
De toi un long baiser j'ai si souvent rêvé
Quand je ne voyais que tes lèvres immobiles
A quoi bon l'oublier ? Tu m'as ensorcelée
Pour mort tu l'as laissé, mon coeur déjà fragile.
Comment ne pas me souvenir de ton regard
Qu'au détour d'un chemin, j'ai croisé par hasard ?
Je voudrais voir ton nom dans le puits de l'oubli
Mais comment pourrais-tu t'en aller de ma vie ?
Le temps peut bien passer je t'aimerai toujours
Une si belle erreur que de croire en l'amour.
Joli rythme, jolis mots, jolies émotions, il coule tout seul.
Effectivement, tout s'enchaîne tout seul. Et le message mélancolique est ré-ensoleillé (je sais, ça ne se dit pas) par le dernier vers.
Il y a juste un vers qui accroche selon moi :
"Comment ne pas me souvenir de ton regard ?"
Je ne sais pas vraiment ce qui cloche mais je trouve que le "ne pas me" casse la fluidité du reste.
mmm... effectivement, il y a un petit quelque chose...
Comment taire le souvenir de ton visage ?
??
Une vraie rivière de mots, très attrayante ! Joli poème
Pour ce qui est du vers plus gênant, en fait cherche simple (je sais c'est moi qui dis ça...)...ici c'est la négation suivie du pronom personnel qui accroche, c'est assez rude à la prononciation et ça contraste avec la fluidité de l'ensemble. Tu fais une belle proposition mais qui alourdit peut-être le poème dans lequel tu as réussi a faire sentir la mélancolie à travers la légèreté, la fluidité des mots...c'est très beau.
Bref...un vers qui accroche mais tu vas trouver
Je ne vois vraiment pas ce que vous lui trouvez à ce vers... il trouve sa césure un peu bizarrement c'est vrai, et du coup, il accroche, il sonne un peu plus long... mais quoi : à la lecture, il suffit d'appuyer sur "souvenir"...
Joli Gynoïde
Era n'a pas tort. J'avoue qu'à la première lecture ça ne m'a pas gênée, parce que...j'ai été bien emportée. C'est à la deuxième, et si gêne il y a, ça n'est pas plus mal que le vers accroche
comme s'il ralentissait la lecture le temps que le souvenir du regard se dessine...
je l'ai lu à voix haute la première fois et je n'ai rien vu qui accrochait (et personne n'avait encore commenté). Puis en le relisant par la suite il y a une accroche hypothétique à cause des règles que l'on tente parfois d'imposer à la poésie. Mais lorsque l'on laisse ce texte respirer et vivre, rien n'accroche. C'est un bijou parfaitement poli (dans le sens que vous voulez :grand_sourire
. C'est vous qui accrochez!
effectivement en le lisant différemment ça passe tout seul.
Oui MKL c'est exactement ça. A voix haute il coule tout seul. Et la poésie devrait toujours se lire à haute voix...mea culpa
En fait, maintenant que tu le dis, c'est sûrement que c'est le seul à avoir une césure étrange (à ma décharge, je venais de manger une heure et demi d'alexandrins classiques). Je m'incline comme les autres, à relecture même sans le dire à voix haute, cela ne me gêne plus.
Ça me soulage que vous le laissiez tranquille, parce que je ne voyais pas trop comment le changer en gardant les mots "souvenir" et "comment" auxquels je tiens. Et puis j'aime les sons qu'apporte le "pas" plutôt que ceux de "taire".
Merci pour tous vos avis, cela me pousse à retourner dans mes cartons voir s'il ne me reste pas un autre poème oublié.
Pour anecdote celui-ci est assez vieux, il m'avait été demandé par une amie.
J'ai laissé le titre inchangé, mais il mérite peut-être mieux. A voir.
Un petit morceau à croquer doucement.
Je trouve ce poème très joli et le dernier vers parfait.