Il manque le « M » de ton prénom
Il manque du sens
Il manque aussi un peu de temps
Le jour n'en peut plus de passer
Il manque de mains à serrer
Il manque l'âme du radiateur
Des rires sur les vitres mouillées
Il manque tes doigts dans la terre
Il manque les salades de cet été
Oui, déjà.
Déjà, il manque.
Il manque une fleur chez le fleuriste
Un bouquet entier
Trois roses sous plastique
Une boîte en bois dans la boutique
Il manque des lettres dans l'alphabet
Deux trois lettres pour te parler
Rien qu' un « A », ça suffirait
J'ai une lettre à t'envoyer
Il manque des notes dans le piano
Le « si » surtout
Et si seulement
Le « MI » aussi
À la folie
Même le « la » n'est pas ici
Il manque
Une plante dans ton jardin
Qui grelotte sous le gel
Le bruit de ton pas quand tu cours
Et celui de tes oreilles
Il manque un chemisier dans l'armoire
Quelques heures sur ton horloge
Il manque un rêve dans ton sommeil
Il manque un vase dans ton placard
Il manque la voiture pour la gare
Les clignotants dans la nuit
Il manque les feux de brouillard
Des essuie-glaces sur le pare-brise
Il manque
Il me manque
Il manque
Il manque
Il manque
Un grain de riz dans la rizière
Il manque l'arbre dans la forêt
Et tu me manques si tu savais
J'adore, Poulix ! Cela me parle vraiment, c'est rythmé, envoûtant, musical et déconcertant quand on saute d'images en images sans être sûr de bien les comprendre. Tu crées vraiment une bulle à part, une atmosphère qui prend et ne lâche qu'à la dernière syllabe (et encore). Merci !
Petite remarque : la confusion des voix (des il/elle ? tu) est troublante. Cela ne me gêne pas mais je ne sais pas si c'est fait exprès...
Je trouve ce poème profondément triste et envoûtant... Vraiment, il a quelque chose. Je n'ai pas eu de problèmes avec l'alternance des je/tu/ils qui m'ont paru plutôt logiques.
Merci beaucoup.
Que dire d'autre ? Rien, peut-être ^^.
Zinzo, je pense que la "confusion" vient du 'il" de "il manque" qui n'ai pas réellement un "il". En l'écrivant, je l'ai senti et cette possibilité de confusion m'a plu.
C'est un superbe poème, le plus beau que j'ai lu de toi jusque là !
Mais je dois avouer que la première strophe me gêne un peu. En fait j'ai l'impression que cette première strophe cherche le sens du poème.
Cela dit, je n'ai eu cette impression qu'à la deuxième lecture. La première m'a juste... transcendé !
Un poème très touchant ou l'on manquerai presque de mots pour décrire son effet que dire, rien, le silence est parfois un si beau compliment quand lest mots pourrai venir altéré un sentiment d’envoûtement ! Bravo !
J'ai mis du temps à commenter ce texte, parce que je voulais trouver quelque chose d'intelligent à dire... mais là toujours rien. je suis toujours aussi touché par ces mots. C'est beau, c'est frais... alors, il ne reste plus qu'à faire silence et apprécier.