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Arbre

Le Temps des Rêves

Je viens d'écrire un truc à l'instant, et je ne peux pas m'empêcher de vous le faire partager Petit Sourire

Nostalgie de la meute

Survivant possible. Si on le croit encore. Malgré les poils qui collent, le sang qui coule, les blessures qui ont laissé le monde en charpie… mes yeux restent perçants et dans la nuit, ils peuvent distinguer l’éclat de ton propre regard. Autre moi.
La fuite ne se distingue pas de la différence fondamentale, la brisure céleste. La peur me prend ; je suis un peu farouche tu vois, même si je suis sensible, délicate, et pas très téméraire. Je n’ai pas l’habitude de dévorer les lèvres et le corps d’une personne qui me connaît autant que moi je la connais.
Nous sommes des loups solitaires errant dans la nuit noire à la recherche de la lumière extérieure, pour apaiser le feu qui nous consume. Cette liberté et ce brasier qui enveniment notre volonté tout en l’abrogeant, parce qu’en s’immolant sans cesse au nom de l’éternité nous n’obtenons jamais rien hors de nous qui ne soit pas éphémère… Mais cette lumière extérieure ??
Voilà que ce qui s’engage sur cette route sulfureuse fait rage dans la profondeur du dissemblable ; on s’unit puisque nous sommes un paradoxe à nous vouloir sans arrêter de nous vouloir ; on se sépare sans s’être séparées, puisque le mouvement ne donne que de la vigueur à la certitude de la complétude.
Mais la frontière est mince entre vouloir vivre pour s’aimer et devoir s’aimer pour vivre. C’est cet indicible qui me retourne, qui me met face à moi-même. Il me fait écrire des mots que je ressens comme à peine miens, à peine croyables dans leur juste profondeur. Ils me font posséder les êtres que j’aime au-delà de la propre force qu’ils me donnent… Je crois qu’il est l’heure de créer l’infini à plusieurs.
Vivre la nuit dans l’attente que l’on nous réveille… Puisque se comprendre est une exigence qui ne se réalise que quand elle est déjà là. Tout est essence. En dedans de moi-même, j’éprouve à travers la vie de l’univers et sa conscience infinie l’écho de mon âme et son image dans le miroir, où les volontés, en transcendant l’existence, transgressent la gravité et l’appel des abîmes. Disons qu’ensemble nous volons au-dessus du vide.
On ne peut pas exiger d’un lion que l’on a mis en cage d’arrêter de rugir. Une petite cage à plusieurs, voilà aussi qui serait pire que tout… Il faudra briser les barreaux soi-même. Pour se retrouver dans la nuit, la brûlante espérance. Et partager cet éclat de lumière extérieure…
Ta présence.
Et ton regard.