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Arbre

Le Temps des Rêves

Ode à l'Ârya

Ici, l'on parle encore de l'avancement du surhomme vers lui-même.
Dans ce poème, il sera question de l'infinité de caractères que l'individu fascinant pour les Hommes idolâtre lui-même :
L'être qui reste pur malgré la souillure.


Cela fait des jours que la nuit suit son cours,
Que les espoirs se sont évanouis dans une vision du monde qui garde l'incandescence de son essence comme unique raison de vivre ;
Et malgré la saveur perceptible de l'au-delà, goûtue aux lèvres de l'évolution,
Il n'y aura que le cycle, l'infini et la mort
Pour donner la réponse.

Je la sentis, cette âme frêle et délicate, vigoureuse dans cette nuit...


A avancer, dans une sorte de nouveau gouffre, j'ai perçu son souffle me caresser fugitivement.
Elle n'avait rien d'autre à donner mais qui sait, peut-être sa saveur gagnerait-elle à être révélée, peut-être y aurait-il une issue à cette aporie malade,
Qu'elle avait auparavant créée.

Je commence à me dire que ce bonheur ne se sent plus, qu'il est comme une eau courante, douceâtre, irrattrapable.
Elle m'attend puis s'oppose à mon existence.


Je commence à croire qu'il est de ces âmes tranquilles qui n'attendent rien du monde,
Comme si ce qui dépassait la vision que l'on en a n'était pas justifiable, pas appréciable à sa juste mesure.
Je commence à être perplexe vis-à-vis du langage, comme s'il ne pouvait plus ressentir la présence qu'il cherche à représenter, comme si son rôle s'était dégradé, jusqu'à s'évanouir dans une dimension lointaine, et à présent inaccessible.
Je commence à croire que je me trouve sur un échafaud qui se transformera en bûcher à force de rester la proie des rayons d'un soleil invisible.

Le cosmos se délite sur son corps, comme le réceptacle qu'elle ne peut plus être, à force de chocs, virulents, durs et réels.

Je voudrais être elle, parfois, et savoir ce qui la traverse comme un éclair dans les ténèbres. J’ai perdu trop de temps.
J'ai perdu trop de temps, mais je lis en elle comme un livre ouvert.
Mieux qu'un livre ouvert ; il n'y a qu'un caractère, qu'un langage expressif, dont les subtilités restent à enseigner aux Hommes.

Car, cela fait des jours que la nuit suit son cours,
Et que dans l'attente de leur réveil,
Les êtres ont oublié qu'ils avaient le pouvoir de leur volonté.

Et, tandis que les senteurs sont sensibles à nos bouches avides de révolutions,
Ârya, je t'aime comme le bouddha aime l'Homme à force de solitudes
.