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Arbre

Le Temps des Rêves

Je me baladais sur une plage abandonnée
Tel un astéroïde paumé dans la voie lactée.
Mes pas avançaient à l’encontre de ma volonté
Alors que mon cœur et ma pensée
S’envolaient vers d’autres cieux pour s’enflammer
A l’idée de te revoir demain.
L’eau rafraichit mes pieds et je joins les mains
Pourvu que ton attitude ne soit pas comme cet océan:
Froide, insurmontable et envahie de requins.
Aurai-je le courage de te regarder, moi qui n’ai jamais eu de cran?
Je n’étais pas contre l’amour mais lui m’a tant et tant déçu
Qu’il m’a transformé jusqu’à oublier ce qu’il était.
Or depuis ton apparition je suis perdu
Et ne sait plus quoi penser de ce sentiment incomplet,
Car indescriptible et manipulateur
Au point de rendre les plus forts éperdus
Et les plus fragiles aussi puissants qu’un bolide lancé à trois cent à l’heure.
Une vague emporte un soupir échappé de mes lèvres
A l’idée d’attendre une nuit pour t’entrevoir
Car je doute de pouvoir t’avoir un jour
Vu que mon courage est équivalent à celui d’un lièvre.
Mon pied s’enfonce dans le sable mouillé par mes larmes
Tel mes pensées vers ton visage.
Je suis comparable à un soldat sans arme
Contemplant le champ de bataille sans nuage.
Tandis que le vent joue avec mes cheveux durcis par le sel,
Je rêve de pouvoir un jour passer mes mains dans les tiens en te disant ma belle.
Le jour commence à pointer sur l’horizon de cet océan sans fin.
Me nourrissant de mon amour pour toi
Je ne ressens pas mes organes réclamant leur pain.
Je remonte les dunes et aperçois les premiers toits.
Il est maintenant huit heures dans les ruelles du village.
Je passe devant la vitrine espérant voir ton visage.
Tu me regardes et me souris.
Tu te diriges vers la porte et la déverrouilles.
Je me sens comme une souris dans un piège recouvert de rouille.
Tu tournes la poignée et avances vers moi.
Je ne ressens même plus les palpitations qui montent en moi.
Tu tends les bras, je souris bêtement.
Une voix surgit derrière moi et une ombre me surplombe.
Cette masse me dépasse et t’enserre tel un aimant.
Je sens en moi un océan m’entraînant au fond, je tombe.
C’est décidé je ne viendrai plus prendre mon café ici,
Je me contenterai d’à côté c’est une brasserie.


LANDES Mickaël
18/03/2005

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