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Arbre

Le Temps des Rêves

NUIT


Le soleil est tombé depuis longtemps déjà
La lune l’a remplacé, de son aura argentée
Lointaine, froide et douce.
Affalée sur la ville, la nuit l’écrase en silence
Les lumières se sont tues, comme les bruits étouffés
Le froid aussi est là, fidèle compagnon
De quelques tourmentés marcheurs,
ombres parmi les ombres,
Profitant des ténèbres de la ville malsaine
Pour donner à leur cœur
Un monde moins étranger ;
Mêler quelques secondes
Les ténèbres de l'être avec celles du monde.

Je suis de ceux-là
Et las je déambule
De rues en ruelles
D’ombres en pensées sombres
Me plongeant dans la noirceur
Réconfortante de pudeur ;
Quand au détour d’un chemin
Un peu plus sombre que les autres
Un homme assis, éteint
Porte un étrange objet.

Fin, fragile, insignifiant
Mais pourtant
Froissé, sali et souillé
Mais pourtant
Alors que tout autour
L’ombre a tué la lumière
Il me semble que dans ses mains
Les mots et le papier s’éclairent.