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Arbre

Le Temps des Rêves

J'entends les harmonicas qui chuintent. Ma poupée d'infortune s'anime. Tremble sa dernière valse.

Alors lecteur, je t'en prie : soit indulgent. Ses derniers gestes sont à toi. Elle t'offre la danse de l'oubli, le chant sublime du dernier pardon, celui que tu garderas auprès de toi - à jamais, chaud comme l'éternel zénith d'un sourire d'enfant.
Regarde comme sa flamme virevolte! Sa pureté t'effleure, je sais que tu ressens sa beauté.
Alors, encore une fois, je te demande cela comme j'offrirai ma vie à un ami. Je t'en supplie : aime-la.

Comme notre ciel brille ce soir! C'est le moment, l'instant rêvé où la ronde achèvera la perfection de son cercle.
Tu le sais tant, toi! Tes yeux scintillent d'innocence lorsque ses pieds s'élèvent pour rejoindre le sol dans un souffle d'absolution. Tes souvenirs les plus chers défilent, là, juste sous ton nez. Sens, sens lecteur, comme le temps disparaît, se fixe et expire aux pieds d'un tel édifice!

Embrasse à pleine bouche ce clair de lune qui innonde la terre d'un nouveau monde. Saisis, tords, caresse - meurs en elle. Admire la puissance de ses boucles chatoyantes qui frôlent ses épaules - son parfum, ce monstre de désir solitaire. Qu'elles claironnent, les volutes insolentes! Le goût de son essence.
Vite, dessine-la. Avant qu'elle ne tombe.

En vain.

Lecteur, n'oublie jamais les étoiles
Nous n'avons plus le droit de mentir