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Arbre

Le Temps des Rêves

– Lâche ! Où étais-tu quand elle s’est effondrée ?

Ils ont tué sa lumière
Pierres aux travers des vitraux béants
Ils ont tué ses chants
Glaives dans le ventre des orgues



Les touches ont volé dans les nuées de tessons, et les antiques pédales ont roulé sous l’autel. Sur le drap blanc du sacrifice, les saints gisaient parmi les rosaces brisées.
Poussière, retourne à la poussière !




Le jour est entré à flot
Jamais encore il n’avait souillé les murs du transept

– Il est entré comme le Sauveur…
– Non, comme l’Idole des hérétiques, comme un Soleil impie !


Ils ont souillé son chœur
Brisé le marbre des statues, retourné les dalles séculaires
Renversé les chaises de paille aux barreaux de bois sombre
Ils ont exhibé les reliques des Seigneurs qui dormaient là
Et traîné sur la place la dépouille inviolée de l’Evangéliste



En fait de Te Deum, ils ont entonné des chants pour offenser les morts et les cloches ont sonné comme ils saccageaient le tympan. L’évêque effaré n’a pu la défendre ; il pleurait et son crucifix s’incrustait douloureusement dans son cou blême.



Les larmes tarissent ; sur nos joues, tracent des lettres de vengeance
Le pain, le vin deviendra cendre en touchant leur lèvre
La jeunesse reviendra dans ma main impuissante
Ils sentiront la lame…

– Lâche ! Où étais-tu quand elle s’est effondrée ?
– J’étais là. J’étais la pierre, j’étais le glaive et la voix rauque et ivre. J’étais le crucifix dans la chair molle du prêtre.

J’étais la larme, aussi.
J’étais le vent… dans la poussière…



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– Lâche ! Où étais-tu quand elle s’est effondrée ?

Ils ont tué sa lumière
Pierres aux travers des vitraux béants
Ils ont tué ses chants
Glaives dans le ventre des orgues



Les touches ont volé dans les nuées de tessons, et les antiques pédales ont roulé sous l’autel. Sur le drap blanc du sacrifice, les saints gisaient parmi les rosaces. Poussière, de retour à la poussière.



Le jour est entré à flot
Jamais encore il n’avait souillé les murs du transept

– Il est entré comme le Sauveur…
– Non ! comme l’Idole impie des hérétiques, comme un soleil inca !


Ils ont souillé son chœur
Brisé le marbre des statues, retourné les dalles séculaires
Renversé les chaises de paille aux barreaux de bois sombre
Ils ont exhibé les reliques des Seigneurs qui dormaient là
Et traîné sur la place la dépouille inviolée de l’Evangéliste



En fait de Te Deum, ils ont entonné des chants pour offenser les morts et les cloches ont sonné comme ils saccageaient le tympan. L’évêque effaré n’a pu la défendre ; il pleurait et son crucifix s’incrustait douloureusement dans son cou blême.



Les larmes tarissent ; sur nos joues, tracent des lettres de vengeance
Le pain, le vin deviendra cendre en touchant leur lèvre
La jeunesse reviendra dans ma main impuissante
Ils sentiront la lame…

– Lâche ! Où étais-tu quand elle s’est effondrée ?
– J’étais là. J’étais la pierre, j’étais le glaive et la voix rauque et ivre. J’étais le crucifix dans la chaire molle du prêtre.


J’étais la larme, aussi.
J’étais le vent… dans la poussière…
L'évangéliste.