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Arbre

Le Temps des Rêves

Sur le chemin, espacées enfin, les licornes remuèrent la queue, et alors seulement le soleil s’obscurcit.
Ce mouvement bref et intempestif réussit à muer vents et nuages, ce qu’une de tes paroles, figure muette, ne pourrait réaliser en plusieurs siècles.
Cet autre côté accompagna le geste silencieux et limpide de l’éternité transcendantale, qui n’avait pourtant pas survécu au précédent crépuscule.
Un arbre gigantesque fut l’astre définitif.
Un mot, un mot pour graver le cosmos.
Il aurait fallu que perdurent les masques sous les lueurs nocturnes,
Et alors j’aurais humé le sentiment commun, puis mélangé la terre qu’un grand ennemi moleste continûment.
Alors peut-être aurais-je fendu les eaux troublées par la fusion marine des âmes en suspension dans l’entre-deux, pour connaître ton cœur plus que la réalité de mon ignorance.
Le chant est quelque chose de bon. Il redonne du sens là où se pérennisent les chutes, là où les frênes se gangrènent.
Mais il ne redonne jamais aux êtres
L’authenticité polymorphe de l’extraordinaire vérité.