Personnellement, je change sans cesse d'avis : parfois je me dis que c'est trop absurde d'avoir été mis sur Terre pour ce qui semble une seconde dans la vie de l'univers. On naît et puis, hop, on disparaît. Et l'instant d'après, je me dis qu'au contraire, c'est le lot des mortels d'être éphémères, q'on vit, qu'on meurt et on n'en parle plus. Bref, je ne sais pas si j'y accorde foi ou pas, mais si réincarnation il y a, je rejoins une fois encore mes chers Grecs Anciens, enfin Platon cette fois-ci, dans le mythe d'Ere. Les Parthes, le choix de sa nouvelle enveloppe (on supprime les années aux champs Elysées ou au Tartare), qui est révélateur : il ne faut pas se fier aux apparences et on choisit en fonction de ce qu'a été notre vie d'avant. Le passage du fleuve Létho et c'est parti pour un nouveau tour. Je pense effectivement que la réincarnation doit nous apprendre quelque chose de nouveau, mais du coup, ça peut passer par une forme opposée à celle que l'on avait prise avant : le dépravé s'assagit, le couard entre dans la peau du héros et le héros se trouve un poste d'artisan tranquille pour se reposer de toutes ses aventures...
En fait de réincarnation, je verrai plus une "réincarnation naturelle". Quand on meurt, on retourne à la nature, et on sert donc à fabriquer de nouveaux êtres vivants. On se réincarne en quelque sorte dans tout un environnement. Je trouve que Philip Pullman a métaphorisé ça à merveille dans le dernier tome d'A la croisée des mondes, pour ceux qui connaissent. Ces morts qui s'atomisent pour former d'autres choses, c'est la mort qui me conviendrait !
