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Arbre

Le Temps des Rêves

Eh bien moi ça dépend des fois. Pour les poèmes, je pars en général d'une émotion ou d'un premier vers qui m'est venu à l'esprit, (et je considère une émotion comme un magma informe). Sauf que tout ne prend pas forme au moment de l'écriture ; après l'avoir écrit ça reste parfois un magma à peine moins informe. C'est après l'avoir relu plusieurs fois qu'il prend vraiment une forme dans mon esprit. Certains poèmes sont juste des magmas d'une nature, d'une saveur un peu particulière qu'on a réussi à créer, mais c'est chacun, quand il le lit, qui lui donne réellement un forme et qui l'achève.
Après, pour les romans, je suis plutôt d'accord avec Eraneon : je connais l'histoire, et même assez précisément les différentes émotions qu'éprouveront les personnages, le seul magma reste celui de l'expression en elle même, je n'ai aucune idée de comment je vais m'y prendre pour traduire ces émotion et ces actions.Dans certains poèmes aussi je sais déja où je veux arriver.
Mais il y a encore d'autres cas : mes premiers poèmes, je me les récitais dans ma tête et je leur faisais subir toutes les modifications possibles jusqu'à avoir une version satisfaisante à rentenir par coeur. Et je ne l'écrivais que pour ne pas l'oublier. A ce moment là, rien ne prenait forme au moment de l'écriture, tout se jouait avant.
Et enfin il y a l'écriture au fil de la plume, que j'aime beaucoup, où effectivement tout n'est qu'un magma informe qui prend forme sous mes yeux et à ma grande surprise, sans jamais que je sache comment cette forme va évoluer. Et dans ce genre d'écriture, je ressens à peu près ce que décrit Claude Simon.

bilan : finalement tout peut se former avant, tout peut se former après, tout peut se former pendant, ou bien un peu des trois. Pour moi, tous les cas sont possibles, ça donne juste des résultats qui n'ont pas tout à fait la même texture à la fin.