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Arbre

Le Temps des Rêves

J'aime l'image et ça m'éclaire un peu ton poème, mais ça reste quand même très loin de me transporter dans cet univers. Je pense que tu te compliques la vie. Tu désignes tout métaphoriquement, par exemple "piliers de bois" moi je vois tout de suite des bon gros piliers de chêne fixes et solides. Où est passée la palpitation dans ton texte ? le cercle est dit "figé". Pourquoi si peu d'allusions au végétal ? De même, quand tu dis "ces géants" ben moi je pense tout bêtement à des géants, en chair et en os !
Beaucoup de vers ne m'aident pas à former une image dans ma tête, ils m'embrouillent :

Cercle figé aux piliers de bois (ça me montre un cercle figé alors que tu voudrias des gousses et des palpitations, du mouvement quoi !)
Enferme en son centre une silhouette sans voix (là ça va mais peut-être que tu peux inclure un peu de végétal, à la place de "sans voix" qui n'apporte peut-être pas grand chose à la notion de "silhouette" qui est déjà muette"Clin d'oeil
Éclair perdu à l'ombre du hasard (pourquoi introduire l'éclair dès le départ ? ça nous fait un élément de plus à gérer alors que les autres sont à peine posés)
D'une absence ornée d'une part de désespoir. (là je pense que c'est bien de finir sur l'absence)

S'ouvre le cercle bordé d'infini (Le cercle s'ouvre ? Il est libéré ?)
Ses géants croissent, bardés de gris, (encore un nouvel élément, des géants. Et aucun moyen de s'imaginer à quoi ils ressemblent à part qu'ils ont du gris. Déjà à partir de là ça devient très confus dans mon pauvre petit cerveau).
Racines d'épines lient l'asservi (là je peux sans mal me l'imaginer. Peut-être un verbe plus fort que "lient" ? "enserrent", "entravent" ?
Agenouillé la voix s'amplifie. (pareil, j'arrive à m'imaginer quelque chose, sauf que je ne sais pas de quelle voix tu parle, ni même si elle vient de l'extérieur ou du cercle, mais là ça ne me gêne pas.)

Charges de douleur se joignent au zénith (je peux m'imaginer quelque chose mais c'est un peu dur de l'intégrer à ce qu'il y a avant, on me parlait de géants, de racines, de piliers, de prison, de voix, de désespoir, d'éclair, mais jusque là pas de soleil ni de zénith)
Sans vergogne ni âme s'abattent sur le site. (ce deuxième vers ne passe pas du tout à mon avis il est très froid pour ce qu'il décrit).)

Des confins s'ouvre l'oeil du dernier défunt (encore une fois l'image isolée est belle mais quels confins et quel défunt ? Quel impact sur les racines, la silhouette... Je suis perdu.)
Du cercle brisé se retire le malsain ( le malsain, c'est le diable ? L'éclair ? celui là il passe plutôt bien parce que j'arrive à l'ancrer dans l'image confuse que j'avais déjà : OK, quelque chose de pas bien y était, et c'est parti du cercle-prison)
En ses pas luisent l'apogée des éclats (euh, là par contre... ses pas ? Ils marche ? Il est donc bien libre ? Pourquoi l'éclair s'abattait sur le cercle alors ? Ses pas de qui ? De la silhouette dont je n'ai plus entendu parler depuis le début ou le malsain qui est sensé s'être déjà retiré ?)
S'approchent pas à pas les landes de l'au-delà. (Celui là, il se comprend^^).

Bref, beaucoup de vers me plaisent, les images sont intéressantes, mais elles se superposent sans beaucoup de structure, on entend parler d'éléments sans pouvoir vraiment les imaginer et sans qu'on nous les rappelle ensuite, du coup à la fin j'ai plein de petits bouts d'images inachevées au lieu d'avoir un tableau dans ma tête comme celui que tu le décris en prose. Je pense tu devrais te concentrer plus sur les éléments essentiels (la voix, la silhouette, les épines, le cercle, l'éclair, c'est déjà beaucoup à décrire pour un poème si court) sans forcément les métaphoriser, ça ne t'empêchera pas d'être élégant, et tenter de poser le décor petit à petit plutôt que de décrire quelque chose comme si nous l'avions déjà sous les yeux. Le tableau passerait bien mieux et il le mérite à mon avis.