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Arbre

Le Temps des Rêves

Tiré du recueil intitulé "Columba"

A la fin de la première nuit de corruption de l’âme, le corps se souvenait de tous ses anciens sursauts, hérités de l’universelle décadence.
Au sud de nos visages, nos cous, veines apparentes et fragrances mêlées, dévergondaient nos chairs, sans le savoir.
J’avançais, chasseresse, prête à décocher mes flèches dans l’espace obscur de nos mystérieux repaires ; mais les rayons du soleil pullulaient encore, et tous les êtres que je croisais se souvenaient de moi.
Il y avait des certitudes qui en connaissance de cause étaient sans cesse remises en question par ceux qui ne les côtoyaient pas.
Le savoir, au-delà de l’expérience, est une sensation individuelle – et peut-être une senteur nouvelle dans le creux de ta gorge.
Sois la pourpre qui lie les fleurs aux arbres, les arbres à la terre, et ainsi la terre au ciel.
La lavande sent encore tes lèvres ouvertes.
Chéris les autres de les vouloir encore, et le printemps de réveiller leurs corps.
Un jour viendra où, toi aussi, tu sortiras de ton calamiteux sommeil.